Artisan, commerçant, agriculteur, où seras-tu le 1er décembre ? À nos côtés ou, chacun dans l’entre-soi, dans une manif corporatiste, un autre jour à un autre endroit ce qui, finalement, pèsera peu ?
Penses-tu que les ouvriers, employés, cadres, ingénieurs n’ont pas les mêmes préoccupations que toi ? Avec cette augmentation injuste de la TVA, s’ils n’ont plus les moyens de faire appel à tes services, que feras-tu ? Tu feras comme tes confrères grecs ou espagnols, tu emprunteras pour faire face aux échéances et comme le feu n’est pas prêt de s’éteindre, au bout du compte tu te heurteras au refus des banques, celles qui ont généré cette dette qu’on nous demande d’honorer alors que c’est la leur, pas la nôtre.
Tu crois ou on te fait croire que tu as tes propres intérêts à défendre, tes intérêts de classe, indépendants des intérêts des autres branches d’activité, mais réfléchis, tes intérêts rejoignent ceux de millions de citoyens qui n’ont que leurs mains, leur intelligence, leur savoir-faire à louer pour vivre et qui sont exploités, spoliés pour finalement être « éjectés » comme inutiles lorsqu’ils seront ou trop vieux ou remplacés par des machines dont ils auront contribué par leur travail et la richesse qu’il produit à la création.
Ils en ont assez d’être ponctionnés, de subir le stress au travail, le chantage au chômage, d’entendre ou de lire chaque jour que le travail est trop cher ; tout comme toi, qui te penses indépendant, ils n’en peuvent plus des promesses jamais tenues comme celle de « mettre à plat » le barème des impôts qui n’est faite que pour désarmer le peuple, donc nous, de sa juste colère.
Comment réagis-tu en lisant cette information parue ce jour dans tous les médias : « PSA : 21 millions d'euros de retraite chapeau pour Philippe Varin », récompense pour avoir supprimé un nombre incalculable d’emplois et comble d’ironie, la même semaine où l’assemblée entérine la prolongation du temps de travail pour accéder à la retraite, qui plus est, en utilisant le vote bloqué, procédure combattue par l’opposition d’hier, majoritaire aujourd’hui. Ne te sens-tu pas floué, trahi ?
Alors ami, camarade, c’est le 1er décembre qu’il faut manifester, te faire entendre à nos côtés, au milieu de ce peuple qui n’est jamais aussi grand que quand il est en colère.