Si vous avez suivi le débat « Europe, en finir avec l’austérité » sur « Mediapart », jeudi dernier, peut-être avez-vous été, comme moi, ébahi et interloqué par le réquisitoire à charge contre la troïka (Commission, BCE, FMI), la dénonciation de l’absence de démocratie dans le fonctionnement de l’ensemble, la morgue et le mépris des commissaires vis-à-vis de l’assemblée et surtout, pour dénoncer cette réalité, l’emploi d’un vocabulaire négatif qui ne laissait la place au moindre espoir de cohérence des mesures prises pour contrôler et juguler la crise.
J’ai noté : Bricolage, arrangement, hasard, monnaie de singe, toucher du bois, croiser les doigts, pour des raisons que nous ne comprenons pas et surtout que nous ne maîtrisons pas, pour terminer par « c’est un langage de casino ».
Ainsi, pendant que des peuples étaient plongés dans la misère par des mesures draconiennes, on apprend que les décisions étaient prises au doigt mouillé, sans consultation des seuls élus de l’ensemble (les députés) par des fonctionnaires désignés et non élus, responsables de rien devant personne.
La légitimité démocratique de la troïka (BCE, FMI, Commission) étant pointée inexistante, ces trois composantes n’étant même pas d’accord entre elles, avec un FMI accusé d’avoir « derrière lui 60 ans de désastre », ce débat se termine alors que la question qui agite le monde des économistes : « Devons-nous oui ou non sortir de l’euro » n’est seulement pas évoquée sauf par Paul Jorion en quelques mots soutenant que sortir de l’euro coûterait trop cher, préconisant l’effacement de la dette, laissant le spectateur désemparé avec en tête une question : « Après le vote du 25 mai, quel espoir de changement ? »