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Billet de blog 30 avril 2012

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Lettre à ma fille

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le dimanche 22 avril, tu étais heureuse d’avoir pu, pour la première fois, voter selon tes convictions, non pas contre mais pour un candidat.

La semaine prochaine, tu vas devoir, une nouvelle fois, voter contre un candidat ou plus exactement, contre un candidat et son clone.

Tu as constaté comme moi, la mort dans l’âme, que le Front national a fait le meilleur score de son existence, d’où la roue du Président candidat devant sa représentante. Le Front national, c’est l’extrême droite avec le profil de Le Pen sur l’avers d’une pièce de monnaie qui présente sur l’autre face celui de Sarkozy, la droite extrême. Le Pen-Sarkozy, même attitude, même arrogance, même mépris, mêmes mensonges, « bonnet blanc et blanc bonnet ».

Mais il y a plus grave. Ce président, garant de l’unité des Français, vient d’ajouter aux raisons qu’il y a de ne pas voter pour lui, celle du déshonneur. En utilisant le vocabulaire que l’on avait crû ne plus jamais entendre de la bouche de hauts dirigeants français, il a dévoilé sa vrai nature, celle d’un homme prêt à toutes les forfaitures pour conserver son poste afin de finir le travail que lui a confié l’aristocratie de l’argent et vraisemblablement échapper à la justice pour des actes qui, peu à peu, viennent au jour.

Dans cette guerre déclarée par la finance internationale aux peuples européens, non pas avec des canons mais avec des millions de dollars, il a révélé sa vraie nature au risque de jeter des millions de ses concitoyens dans le chômage et la misère. Il a rejoint les nostalgiques du « Travail, famille, patrie », les paranoïaques du salut le bras tendu.

Il est du devoir de chacun de rejeter cet homme et ce qu’il représente. Jusqu’ici, on aurait pu croîre qu’il s’agissait d’un aventurier qui, à la faveur d’une constitution déséquilibrée et en surfant sur le désir de changement des Français, était parvenu au pouvoir avec l’appui du grand capital afin de créer encore plus de richesse pour celui-ci et, par conséquent, plus de détresse pour les « oubliés du bonheur ». Non il n’y a pas de loi qui permet à certains de vivre grassement du travail des autres. Nous sommes dans une société dont les leviers de commande sont  accaparés par une minorité de possédants dont l’unique but est d’accumuler les richesses. Mais pourquoi une vie vaudrait-elle moins qu’une autre ? Nous sommes pour une société de justice sociale et de partage. Faut-il qu’ils en aient peur pour aller jusqu’à ressortir les idées et le langage qui ont menés au conflit de 1940 et à la fracture entre Français dont on voit bien qu’elle n’a pas, depuis, été complètement réduite.

Voter dimanche pour écarter Sarkozy est une « ardente obligation », c’est un acte de sauvegarde nationale. Quelles que soient les raisons qui poussaient à voter blanc ou à s’abstenir, elles doivent s’effacer devant cet impératif.

C’est ce dimanche que le « vote utile » le sera plus que jamais. L’enjeu est crucial, primordial. Donc pas d’état d’âme, incite tes connaissances à sanctionner Sarkozy de façon à ce que le rejet soit le plus éclatant possible, tu voteras ensuite, aux législatives pour un candidat Front de gauche qui, à l’Assemblée, saura peser sur les orientations du PS.

« Un jour pourtant, un jour viendra, couleur d’orange » disait le poète. Ce jour doit naître dimanche.

Je t’embrasse très fort.

Ton père

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