Bach - Café Zimmermann : Concerto Brandebourgeois n° 6
L’essence du concerto à sa naissance est le dialogue.
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Créé en 1999, Café Zimmermann se situe aux premiers rangs du concert baroque en France et dans le reste de l'Europe. Sous la conduite de la claveciniste Céline Frisch et du violoniste Pablo Valetti, l'ensemble réunit des solistes qui s'attachent à faire revivre l'émulation artistique portée par l'établissement de Gottfried Zimmermann dans la Leipzig du XVIIIème siècle. Café Zimmermann a collaboré avec des artistes comme Gustav Leonhardt, Sophie Karthäuser, Roberta Invernizzi, Dominique Visse, ou encore les chœurs Les Eléments et Accentus.
Accueilli aujourd'hui en résidence au Grand Théâtre de Provence, Café Zimmermann se produit dans les salles de concert et les festivals internationaux parmi les plus renommés - Cité de la Musique, Festival d'Innsbruck, Festival Bach de Leipzig, Salle Gaveau, Théâtre de la Ville, Librairie du Congrès à Washington - tout en s'efforçant de promouvoir la musique du XVIIIème siècle auprès d'un public élargi, par des actions de sensibilisation inventives. Café Zimmermann se produit régulièrement lors de tournées internationales, aux Etats-Unis, au Japon, en Chine ou encore en Amérique du sud.
Les enregistrements discographiques de Café Zimmermann suscitent un véritable enthousiasme, notamment par les interprétations enlevées et contrastées de la musique concertante de J.S. Bach, récompensées par un diapason d'or de l'année en 2011.
http://www.cafe-zimmermann.com/ensemble.php
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Les concertos brandebourgeois (titre original : Six Concerts à plusieurs instruments1) sont un ensemble de six concertos de Johann Sebastian Bach (BWV 1046 à 1051) composés en 1721, et qui comptent parmi les plus renommés qu'il ait composés.
Le qualificatif de « brandebourgeois » est dû à Philipp Spitta qui, suivant l'usage germanique, fait référence au dédicataire, le margrave Christian Ludwig de Brandebourg.
Le manuscrit de Berlin daté du 24 mars 1721, Bach a alors 36 ans, porte une dédicace de la main de Jean-Sébastien Bach au margrave de Brandebourg. Il s'agit d'une épître rédigée en français — avec quelques fautes d'accent —, qui était la langue en vigueur à la cour de Berlin.
Six Concerts
Avec plusieurs Instruments
Dédiées
A Son Altesse Royalle
Monseigneur
Crêtien Louis,
Marggraf de Brandenbourg & c. & c. & c.,
par Son tres-humble & très obeissant Serviteur
Jean Sebastian Bach.
Maître de Chapelle de S.A S. le
prince regnant d’Anhalt-Coethen.
A Son Altesse Royalle
Monseigneur Crêtien Louis
Marggraf de Brandenbourg & c. & c. & c..
Monseigneur
Comme j’eus il y a une couple d’années, le bonheur de me faire entendre à Votre Alteße Royalle, en vertu de ses ordres, & que je remarquai alors, qu’Elle prennoit quelque plaisir aux petits talents que le Ciel m’a donnés pour la Musique, & qu’en prennant Conge de Votre Alteße Royalle, Elle voulut bien me faire l’honneur de me commander de Lui envoyer quelques pieces de ma Composition : j’ai donc selon ses tres gracieux ordres, pris la liberté de rendre mes tres-humbles devoirs à Votre Alteße Royalle, pour les presents Concerts, que j’ai accommodés à plusieurs Instruments ; La priant tres humblement de ne vouloir pas juger leur imperfection, à la rigueur du gout fin et delicat, que tout le monde sçait qu’Elle a pour les piéces musicales ; mais de tirer plutot en Benigne consideration, le profonde respect, & la tres-humble obeissance que je tache à Lui temoigner par là. Pour le reste, Monseigneur, je supplie tres humblement Votre Alteße Royalle, d’avoir la bonté de continüër ses bonnes graces envers moi, et d’être persuadèe que je n’ai rien tant à cœur, que de pouvoir être employé en des occasions plus dignes d’Elle et de son service, moi qui suis avec un zele sans pareil
Monseigneur
De Votre Altesse Royalle
Le tres humble et tres obeissant serviteur
Jean Sebastien Bach. Coethen, d. 24 mar. 1721
https://fr.wikipedia.org/wiki/Concertos_brandebourgeois
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L’origine du terme concerto contient deux courants parallèles et complémentaires de son histoire. Concertare qui englobe l’idée de rivaliser, de se quereller, de lutter notamment en paroles, se différencie de conserere qui a une signification de lien, de jonction mais qui peut être aussi l’idée de mettre aux prises. La première acception détermine la base du concerto de soliste d’essence virtuose alors que la deuxième suppose l’égalité des partenaires dont le nombre et la fonction ne sont pas délimités
Le concerto baroque
On confond souvent le concept baroque ou classique de concerto avec le concerto soliste du XIXe siècle, alors que les deux n’ont guère que le nom en commun. Le concerto baroque n’est pas une pièce en solo, avec un soliste qui prédomine et un orchestre qui accompagne, bien qu’on le conçoive souvent aujourd’hui comme tel. L’essence du concerto à sa naissance est le dialogue, la rivalité de différents groupes.
Le concerto baroque peut aussi bien être une pièce de musique de chambre pour quelques instruments qu’une œuvre orchestrale pour cinquante musiciens. Il suffit qu’il soit bâti sur une forme d’alternance typique de l’énoncé musical, à la façon d’une discussion. L’ossature formelle est donnée par les passages en tutti, dans lesquels tous les participants, y compris les éventuels solistes, jouent ensemble. Le fait de « concerter » peut opposer un ou plusieurs solistes, ou des solistes et des ripiénistes, ou se dérouler au sein de l’orchestre.
Par comparaison avec la sonate classique, le concerto baroque semble dépourvu de direction harmonique. Par ailleurs si on les compare aux concertos de bravoure du XIXe siècle en fonction de la partie soliste, les concertos baroques — ceux de Vivaldi jusqu’à ceux de Bach — apparaissent comme les premières concessions à l’ego des virtuoses. Les principes harmoniques du concerto baroque sont organisés à partir d’intentions différentes. Les éléments de contrastes et d’amplitude dynamiques — qui sont au cœur de l’idée de concerto — y sont aussi manifestes que dans le concerto classique mais sont obtenus par des moyens directs. Au lieu de subtiles gradations de modulations caractéristiques de la tonalité classique, on trouve ici une opposition de texture et de niveau dynamique. Il n’y a pas équation dans le concerto baroque entre changement de tonalité et changement de thème. Il s’ensuit que le principe à la base du concerto baroque utilise un vocabulaire thématique plus restreint. L’essentiel dans les rapports thématiques de l’œuvre concertante de Vivaldi n’est pas leur individualité mais leur interdépendance.
Il s’ensuit une sensualité et une imagination débordante où la sonorité des cordes prédomine et où l’abondante ornementation est improvisée par des interprètes imaginatifs donnant sa pleine mesure à la virtuosité soliste.
(Wikipédia)