(TEXTE EN COURS DE PUBLICATION - NE PAS REPRODUIRE)
"Je me réveillais, hier, presque comme un pinson, mais j'eus encore cette mauvaise idée de lire un article dit "politique".
Comment maintenant vivre dans un monde sans vie, où tout est morose, mortifiant, mortifère, mortel ?…
Un monde où la Parole n’a pas plus d’importance que cela, une Parole qui a disparu, qui n’est plus que du bruit - un monde où la publicité tous azimuts vient heurter les oreilles, le bon goût, le bon sens -, ou bien où l’on s’épanche - la voix sourde -, où l’on se plaint – la complainte -, où l’on « revendique », mais sans jamais savoir ou même se préoccuper de à qui l’on s’adresse ; où l’on se jalouse, s’envie, se juge, se dénonce, se déteste, se fait partout la guerre, où l’on n’hésite même plus à violer ou tuer en rafales, ou bien où l’on se morfond dans sa solitude ; où l’on essaie pourtant de remédier à ces maux, mais dans un partage d’ennui mutuel – un partage romantique religieux – où l’on se prend au sérieux – « le sérieux », « la morale » - , un monde où les nouvelles AFP tombent, presque à chaque instant, ahurissantes de sordide – un enfant violé par-ci - la mortalité routière qui repart en hausse par-là - une « commémoration » de Hiroshima par-ci - quinze banques italiennes qui voient leur note baissée par-là – et pour éviter les suicides, l'US Army invente le spray nasal … - un monde sans « plus de Paradis, Dieu est mort (mais le « Bio » est né, vive le « Bio ! » - la philosophie du « Care » - du « gîte rural dans les Cévennes » - du « monde fou » au prochain « festival culturel »…) - et se décompose de façon de plus en plus nauséabonde, et la société, devenue Dieu, s’appelle les marchés financiers. Ce fonctionnement de la société (l’argent fou, la publicité, la mode) (étant) une des nouvelles nervures de l’Enfer, où le temps lui-même est attaqué à la racine. Ce qui s’est passé ce matin est déjà obsolète et terminé... »…
...où donc voyez-vous de la gaieté - amour(s), délice(s) -, dans tout cela ? Où donc voyez-vous de la Vie ?
Où est le jeu, le rire, l’ironie, la finesse, la facétie ; où est la gentillesse, la poésie, l’humour, l’amour ; où est le rire, où est le bonheur ?…
Où est le bonheur ? Mais surtout, où est "la Vie" ?
Car si l'on peut lire, ici ou là, de la gaieté qui pourrait y ressembler, cette gaieté est-elle vraie ou factice ?
Le philosophe Sollers qui a dit : « Il n'y a de bon père que mort », a raison et tort. Il existe des pères, de vrais vivants (mais ces vivants-là sont si rares) qui savent, par leurs écrits, apporter réjouissance, légèreté…
...joie de vivre !
Mais surtout, transmettre la vraie vie.
Philippe Sollers est Père.
Mais il est aussi d’autre vivants...
Pour revivre, pour vivre, pour enfin nous réjouir - mais le voulons-nous, être heureux et vivre en étant vrai ? -, et si simplement nous les lisions ?
« Rares sont ceux, ici, qui ont ce qu’on peut appeler une vie… Une existence, oui… Ce n’est pas pareil… »
Il y a donc une différence entre un "scribe" et un écrivain.
Lorsque je lis Philippe Sollers, je lis un écrivain qui, sous mes yeux, à l'instant présent où je le lis, nous conte son intelligence de la vie, faisant danser des mots présents, au gré de son inspiration - ses mots comme des mouettes rieuses...
Lorsque je lis Saint-Simon, je respire aussi le Temps : Une écriture, le ton juste, sans aucune ostentation. Saint-Simon est l’écrivain du français noble ; l’écrivain d’un passé simple au présent.
Et combien il est exceptionnel un homme qui ne ment pas.
Mais ces écrivains-là sont uniques.
Et pour savoir les reconnaître, peut-être faut-il donc tout simplement les lire.
"Tant que mes amis ne mourront pas, je ne parlerai pas de la mort." (Lautréamont)
« Il faut renoncer « absolument » au club des amis de la mort. »
"Sommes-nous assez joyeux pour le Paradis ?"
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