Le jour d'après
Il ne s'agit pas de se poser en victime,
mais on avait espéré l'amour,
mais la rencontre n'aura pas eu lieu ;
l'on s'est trompé sur la personne,
qui s'est avérée être indigne -
finalement un homme misérable -,
non seulement incapable de comprendre une femme,
incapable d'aimer,
mais prenant plaisir à l'offense, et à humilier.
« Plus l'espérance est grande, plus la déception est violente » ,
mais l'on s'est trompé soi-même,
car où était-il donc le Père ?
Quand donc l'autre veut nous offenser,
nous humilier,
nous déconsidérer,
tuer en nous le père tendre,
c'est le regard de l'autre qui nous constitue.
« Un creux est en nous à jamais,
mais le creux n'est pas l'abîme »,
a dit un jour un homme,
mais d'une meurtrissure,
d'une blessure des sentiments,
l'on s'en ressort
évidemment abîmé.
« Un mot et tout est sauvé,
un mot et tout est perdu. »
Et il eût fallu partager la même émotion,
pour pouvoir s'aimer.
« L'amour ne change pas avec les heures et les semaines éphémères, mais il reste immuable jusqu'au jour du jugement dernier. Et si cela est faux et qu'on me le prouve, je n'ai jamais écrit, et nul n'a jamais aimé. »
Shakespeare, Sonnets
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