
Une fois encore, le concept libéral de l'égalité des chances est démenti dans les faits. Ainsi, les classes préparatoires qui accueillent essentiellement les élèves issus des milieux favorisés restent ouvertes en ces temps de coronavirus alors que les universités, elles, sont fermées. Dans les classes préparatoires, les enfants des familles aisées sont autorisés à suivre leurs cours en présentiel contrairement aux étudiants de l’université. Les premiers sont privilégiés, les seconds sacrifiés (1).
«En prépa, même nos étudiants les plus fragiles ont la chance d’être remarquablement suivis, toutes les conditions sont réunies pour qu’ils résistent au cataclysme social que représente cette période, tandis que les universités sont totalement laissées à l’abandon» souligne un professeur de prépa littéraire d’un grand lycée parisien (2).
Et quand une étudiante interpelle le Président sur sa détresse, Macron lui répond :
«Il va falloir encore tenir» (3). Les uns doivent «tenir» et souffrir en silence et dans l'isolement pendant que les autres préparent dans des conditions confortables leurs concours.
Egalité et chance sont deux mots antinomiques : «Là où il y a égalité, par définition il n’y a pas besoin de chance. Le mot chance ne renvoie-t-il pas au monde de la loterie, un monde où quelques-uns gagnent... et où la plupart perdent ?» (4).
L'égalité des chances qui n'existe pas dans la réalité permet à ceux qui l'utilisent de légitimer les inégalités et de dissimuler leur caractère social et politique.
Mohamed Belaali
--------------------------------------------
(1)https://www.franceculture.fr/societe/covid-19-la-detresse-croissante-des-etudiants
(4)https://www.inegalites.fr/L-arnaque-de-l-egalite-des-chances