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Billet de blog 16 juillet 2023

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Parler d'une guerre sans en oublier une autre

A la veille du festival de Jérusalem, je reçois l'appel de plusieurs associations à boycotter le festival. Et de fait, comment y montrer mon film qui parle de l'absurdité de la guerre, sans prendre position? Je décide de maintenir ma participation, seulement à condition que LA SIRENE soit accompagné par un communiqué condamnant les exactions de l'armée israélienne.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Sepideh Farsi Statement JFF 2023 © Sepideh Farsi

Qu’est-ce que l’art, si ce n’est pas le miroir de l’âme humaine ?

Qu’est-ce que le cinéma, si pas le reflet d’une certaine vérité ?

Comment pourrais-je faire un film sur une guerre du passé et tourner le dos à une guerre qui a lieu au présent ?

Comment déplorer les victimes civiles de la guerre en Iran et fermer les yeux sur les victimes palestiniennes aujourd’hui ?

LA SIRENE est un film sur la résilience, à propos de la résistance dans une ville assiégée. A propos de faits qui ont eu lieu en Iran il y a plus de 40 ans. J’ai tenté d’y montrer combien les Iraniens et les Irakiens se ressemblaient et combien cette guerre-là était absurde. Et c’est exactement la même chose en ce qui concerne les Israéliens et les Palestiniens.

Je ne remets pas en question mon amitié pour les esprits libres d’Israël, mais je me dois de dire que ce que les palestiniens subissent aujourd’hui, à Jenin et à d’autres endroits des territoires occupés me choque profondément.

Je condamne fermement les crimes commis quotidiennement par l’armée israélienne contre des civils palestiniens. La violence est condamnable, peu importe par qui il est commis, et cela reste vrai pour tous les temps.

Aujourd’hui, la société civile israélienne se bat contre un ennemi de l’intérieur et lutte pour que l’Israël puisse rester un état démocratique et c’est un combat admirable.

Je ne crois pas en Dieu, mais si je l’étais, je le prierais qu’il ramène la raison à l’esprit de ceux qui tuent des innocents. Les vrais ennemis sont ceux qui justifient ces crimes, sous prétexte de défendre des valeurs morales et historiques. La seule guerre qui vaut la peine d’être battue est celle contre l’extrémisme, qu’il soit religieux ou politique, que ce soit en Israël ou en Iran. Et cette guerre-là ne se fait pas avec des balles.

Puisse la paix revenir à ces terres qui appartiennent aux Israéliens et aux Palestiniens.

Merci pour votre attention.

Sepideh Farsi

Le précédent texte est le communiqué que j'ai publié à propos de la participation de mon dernier film "LA SIRÈNE" au festival de film de Jérusalem (13-23 juillet).

Illustration 2

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