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Billet de blog 5 février 2018

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L’ÉTERNEL FÉMININ. ANGE OU DÉMON, VICTIME OU DOMINATRIX, PÉNÉLOPE OU CIRCÉ ?

À l’heure où, après le scandale Weinstein et autres révélations sur le harcèlement masculin, les manifestations vociférantes des Féministes, #MeToo et #Balancetonporc font lever un bouclier de haine envers les hommes sur l’Internet et dans la rue, il convient de se pencher sur l’Éternel Féminin, et de rétablir un jugement éclairé et impartial sur les relations entre les deux genres.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L’ÉTERNEL FÉMININ.  ANGE OU DÉMON, VICTIME OU DOMINATRIX, PÉNÉLOPE OU CIRCÉ ?

À l’heure où, après le scandale Weinstein et autres révélations sur le harcèlement masculin, les manifestations vociférantes des Féministes, #MeToo et #Balancetonporc font lever un bouclier de haine envers les hommes sur l’Internet et dans la rue, il convient de se pencher sur l’Éternel Féminin, et de rétablir un jugement éclairé et impartial sur les relations entre les deux genres. La société est depuis toujours basée sur l’interaction équilibrée entre les hommes et les femmes, de là dépend sa survie. Et l’on ne peut juger et condamner l’un sans prendre en considération le rôle et la part de responsabilité de l’autre.

 L’ÉTERNEL FÉMININ DANS L’ART ET LA LITTÉRATURE

L’ordinaire de la femme est exécrable, mais une femme supérieure est supérieure à tous les hommes’, selon Pythagore, qui leur refusait entrée à son Ecole de Philosophie initiatique à Crotone, jusqu’au jour où vint à lui celle qu’il épousa, Théano, qui poursuivit son œuvre et son enseignement après sa mort. Elle écrivit sur la Piété et la Vertu des Femmes, et soutint les requêtes des épouses des adeptes de l’École qui demandaient au Maître de leur enseigner le respect envers elles.

Entre l’ordinaire exécrable et la femme supérieure existe une infinité de variations, qui du noir au blanc constituent une palette d’une infinité de tons gris. Les écrivains français d’une époque plus éclairée que le monde post-féministe contemporain ont abordé le thème de la mère noire, sujet tabou s’il en est, puisque toutes les mères sont supposées avoir la fibre maternelle. Poil de carotte de Jules Renard en 1894 et Vipère au poing d’Hervé Bazin en 1948 explorent l’effet dévastateur de la haine d’une mère dans le rejet affectif de son enfant. Tandis que le Nœud de vipères de François Mauriac en 1932 décrit avec sensibilité les blessures que peut infliger l’amour étouffant d’une mère possessive et jalouse, dans le refus d’amour du cœur d’un homme, qui au soir de sa vie le découvre en Dieu.

Le lien physique et affectif qui relie l’homme à la femme, la première étant sa mère qu’il recherchera ou affrontera selon les cas, consciemment ou non, toute sa vie dans les autres femmes sur son chemin, détermine sa capacité à devenir un homme en plénitude, ou à demeurer à jamais dans l’immaturité. Il doit faire sien le féminin en lui dans ses émotions, tout comme la femme doit faire sienne le masculin en elle, la raison de son intellect. Si les hommes peuvent échouer dans cette entreprise par manque de sensibilité et de générosité de cœur et d’esprit, les femmes le font par manque de rigueur et de discipline. Il est évident que l’homme est beaucoup plus dépendant émotionnellement de la femme que la femme ne l’est de lui, d’où l’ambiguïté des relations entre l’homme et la femme, et l’immense responsabilité qu’ont les mères envers leurs fils.

Les poètes et artistes symbolistes du 19ème siècle ont exploré ce sujet, alors que naissait l’étude clinique de la psyché humaine, en particulier à Paris dans les travaux pionniers du neurologue Jean-Martin Charcot sur l’hypnose et l’hystérie conduisant à la théorie du traumatisme psychique à l’hôpital de la Salpêtrière, qui influencèrent Freud, l’un de ses élèves. Le psychiatre Pierre-Joseph Moreau de Tours avait ouvert la voie dans ses études sur l’effet négatif du deuil et des chocs émotionnels sur le psychisme humain, le rendant vulnérable à des troubles psychologiques. Pour démontrer sa théorie de la folie, selon lui un délire identique au rêve, il étudia et expérimenta l’effet du cannabis et du hachisch sur le système nerveux central durant un voyage au Proche et Moyen Orient. De retour à Paris, il créa le Club des Hashischins, 1844-49, auquel adhérèrent artistes, poètes et écrivains, tels Daumier et Delacroix, Théophile Gautier, Baudelaire, Gérard de Nerval, Flaubert, Balzac et Alexandre Dumas

 

Illustration 1
L’Eternelle Idole, moulage en plâtre du marbre commandé en 1893 par le peintre symboliste Eugène Carrière à Auguste Rodin. C.1890-3, Musée Rodin, Paris
Rodin, le Michel-Ange français, passionné, érotique, et profondément humaniste dans sa description de la souffrance inhérente à la condition humaine, nommait ses œuvres en consultation avec ses amis poètes. Il eut pour secrétaire le poète Rainer Maria Rilke, et il grava les illustrations des Fleurs du Mal de Baudelaire, à la source de son inspiration, avec la Divine Comédie de Dante, de son ouvrage monumental, la Porte de l’Enfer. Le groupe, L’Eternelle Idole, qu’il réalisa en assemblant deux figures de la Porte de l’Enfer, connut un succès immédiat. De nombreuses versions furent coulées en bronze avant le marbre réalisé sur commande de son ami, le peintre Eugène Carrière.

Le tableau de Munch, La Madone, aborde le même thème de la vénération de l’homme envers la femme dans une optique plus sombre et plus ambiguë, rappelant les huis clos étouffants du théâtre contemporain d’Henrik Ibsen et d’August Strindberg. Les morts prématurées de sa mère et de sa sœur aînée de la tuberculose affectèrent profondément le jeune Munch et déterminèrent ses relations avec les femmes. Il les représenta tour à tour dominatrices, castratrices, hermétiques ou hallucinées, l’une de ses jeunes sœurs développa des troubles psychiques à un jeune âge, dont Munch lui-même fut la victime au milieu de sa vie. Il exécuta plusieurs versions de La Madone, mais la lithographie coloriée du Musée Munch à Oslo est la plus complexe et la plus troublante. C’est la représentation d’une déesse profane et sacrée, une femme dans l’abandon de sa nudité offerte au désir de l’homme représenté par les spermatozoïdes qui l’entourent, mais couronnée du halo de la Vierge, qu’évoque le titre du tableau. Le résultat de leur étreinte est non la vie, mais la mort, dans l’étrange fœtus squelettique lové dans le coin gauche au bas de l’œuvre, une mort qui peut se lire tant sur le plan physique que psychique. Vierge, Mère et Femme Fatale, tout le mystère du Féminin est présent dans cette image d’une sexualité inquiétante.

Illustration 2
La Madone, lithographie en couleur, Edvard Munch, 1895-1902, Musée Munch, Oslo

EXPÉRIENCE PERSONNELLE DE L’ÉTERNEL FÉMININ

Les accomplissements d’une femme supérieure comme l’entend Pythagore, ne sont pas démontrés seulement dans le domaine de l’intellect ou dans la réussite de quelque manière que ce soit. Ils sont par-dessus tout évidents dans la vertu des actes de la Femme de valeur, des Proverbes 31.10-31 dans la Bible : ‘Qui trouvera une femme de valeur ? Car sa valeur est bien au-delà de celle du rubis… La force et la dignité la revêtent, elle n’appréhende pas l’avenir… Elle ne parle qu’avec sagesse, et la bienveillance guide ses mots… Elle ouvre les bras aux malheureux, elle tend la main aux nécessiteux…’. Ma bonne grand-mère paternelle me montra cet exemple de vie, elle me donna le sens du sacré en m’enseignant la piété et la générosité de cœur et d’esprit, elle qui dressait toujours à la table familiale la place du pauvre. Plus que tout elle me donna la tendresse de son amour, que je déversais après sa mort sur mes jeunes frères et sœurs, ne pouvant le faire avec mes parents. La haine de ma mère me paralysait, sa violence et son sadisme me terrorisaient, sa jalousie maladive me coupait de mon père. Tout l’amour qui était en moi s’exprimait au sein de la famille dans l’aide et le soutien qu’une aînée peut apporter aux plus jeunes. J’assumai déjà avec eux à mon futur rôle de pédagogue, ce qui convenait à ma mère tant que je me montrai docile et obéissante à sa volonté. Elle se servait de moi comme une mère de substitution, et je contribuai de grand coeur à leur entretien et éducation pendant deux ans avec mes premiers salaires d’institutrice.

Illustration 3
La grande sœur. Intimité. C.1889, Eugène Carrière. Musée d’Orsay, Paris

Eugène Carrière, ami de Rodin et portraitiste de ses amis poètes Verlaine et Mallarmé entre autres, a souvent peint ces scènes d’intimité féminine empreintes de tendresse que Gauguin décrit en ces termes : ‘Ses fillettes conçues d’amour évoquent la tendresse. Chez lui, les mains saisissent et caressent’.Une autre femme supérieure me prodigua de la tendresse et m’enseigna l’art d’aimer, mon amie juive allemande, à l’adolescence, ce moment crucial de la vie, où l’enfant devient conscient de son autonomie et en se distançant du cercle familial, cherche à se construire par l’exemple d’un modèle. Ma mère, qui désirait ma mort précoce qu’elle prédisait et programmait, selon elle à cause de ma ‘petite santé’ qui n’était autre que la réaction psychosomatique d’une enfant hypersensible et surdouée à son règne de terreur, ne supporta pas cette émancipation. D’autant que l’adolescente qui grandissait en grâce et beauté ressemblait de plus en plus à la cousine germaine de mon père, qui avait été sa fiancée avant que ma mère ne détruise leur relation. Lorsque, à ma majorité je lui annonçai mon départ afin de poursuivre les études universitaires qu’elle m’avait, sans me consulter, empêchée d’entreprendre en refusant la bourse et le conseil de la directrice de Sainte Marie de Blois et de mon professeur de philosophie qui était devenue mon guide et mentor, elle me maudit en des termes qui me révélèrent l’étendue de sa haine envers moi et la noirceur de son âme. ‘Je te briserai’ me menaçait-elle lorsque enfant je donnais libre cours à ma colère devant ses abus, cette fois ses mots me glacèrent le sang de leur venin : ‘Où que tu sois, si tu est heureuse je viendrai et je te détruirai’. Le message ne pouvait être plus clair et me fit connaître en un instant les noires profondeurs de la psyché féminine que je devais confronter à plusieurs reprises sur mon chemin.

Cette noirceur de ‘l’ordinaire’ de la femme a pour source la jalousie et l’envie. Nonobstant les déclarations féministes de solidarité et sororité, les femmes sont beaucoup plus compétitives entre elles que les hommes ne le sont. C’est un instinct viscéral et primaire lié à la procréation et à la survie de la race, les femmes les plus belles et les plus séduisantes attirent à elles les hommes les plus virils, les autres restent dans l’ombre. Plus une femme est évoluée spirituellement et plus elle contrôlera cet instinct. Mais, d’après mon expérience, la jalousie est une maladie de l’âme, contre laquelle certains, hommes ou femmes doivent lutter plus que d’autres. L’amour de la vie et des autres qui est en moi m’a protégée de cette tare, je me suis toujours sentie débordante de richesses que je voulais partager avec les autres, dans un partage qui est aussi source de ma joie. Et j’ai reçu de Dieu le don inestimable de pouvoir trouver en toutes circonstances, même les plus adverses, les pépites d’or avec lesquelles je peux faire régner l’ordre, l’harmonie, la beauté de l’amour, cet agape qui est aussi caritas, et ainsi changer le cœur des hommes et le cours des choses.

Pourtant le rejet maternel est une blessure profonde, dont il faut guérir. En temps voulu je vins à le considérer comme un atout qui, bien que me privant du soutien et de l’amour d’une famille, m’ouvrait au monde et aux autres. Mon parcours de vie devint une succession de rencontres, d’abord de ‘femmes supérieures’ qui m’apportèrent affection, soutien, et conseil, m’accompagnant sur mon chemin. Et la rencontre avec mon mari se fit sous ces auspices féminins : une femme m’avait permis de vivre et d’enseigner en Angleterre, une autre m’ouvrit les portes de la société britannique et me présenta cet avocat avec lequel je me liais pour quelque temps, mais qui me conduisit finalement vers l’homme auquel mon destin m’avait préparée.

Ma longue pratique du yoga, et mon expérience vécue de la réincarnation me fait considérer le parcours de la vie humaine en termes karmiques. Tel Dante, qui s’était inspiré dans la Divine Comédie autant de la conception des différentes sphères célestes du Coran que de la Communion des Saints de l’Évangile, je pense que les âmes qui se ressemblent vivent en groupes distincts dans l’autre monde. Lorsqu’elles se réincarnent, elles sont instinctivement portées les unes vers les autres par la voie de l’amour, dans le dessein d’accomplir la tâche à laquelle elles avaient déjà œuvré ensemble dans d’autres vies. Ainsi il en fut avec l’homme qui devint mon mari, et que je reconnus comme une âme sœur au premier instant. Et j’acceptai de l’épouser non seulement à cause de nos nombreuses affinités, de l’intensité du sentiment qui nous poussait l’un vers l’autre, mais surtout parce qu’il avait écouté avec respect et attention la jeune étudiante que j’étais lui parler de cette mission de vie dont je me sentais investie, et que je devais réaliser. Il avait compris ce dévouement à une cause altruiste, lui qui avait eu le rêve ‘d’être un pont entre l’Est et l’Ouest’. Dès le premier instant, nous avions établi un dialogue d’âme à âme, d’esprit à esprit, mais j’avais aussi vu dans les yeux au bleu mouvant de cet homme mûr au physique d’athlète, au sourire bienveillant et séduisant, un petit garçon en larmes. Et mon cœur s’était immédiatement ouvert, je voulus le prendre dans mes bras pour le consoler, le protéger, le secourir, tout autant que recevoir son amour, qui ne peut être pour moi que partage entre égaux dans un couple.


Illustration 4
La chute, gravure, plume, encre et lavis, Alfred Kubin, 1903, Kubin-Kabinett der Landesgalerie Linz
Lorsque je le rencontrai mon futur mari endurait la même souffrance indicible envers la femme que celle exprimée dans le dessin de Kubin, La chute. Il se noyait dans le lac sans fond de ses émotions contradictoires, un état que l’artiste et auteur autrichien, représente si éloquemment dans ces deux mains désespérément tendues vers la femme hiératique, inaccessible, aux yeux de braise. Kubin, qui haïssait son père, avait perdu sa mère adorée à l’âge de 10 ans, été abusé sexuellement par une amie de la famille enceinte un an après, et à 19 ans essaya de se suicider sur la tombe de sa mère. Le suicide est le rejet de la mère le plus radical : c’est reprendre le contrôle de la vie qui a été donnée, qui est aussi reprendre contrôle du féminin en soi dont on est divorcé.

Si mon mari n’avait pas connu des expériences aussi extrêmes que l’artiste, lui aussi n’avait aucun lien affectif avec un père jaloux, froid et sadique, et des rapports très ambivalents avec une mère égocentrique, coquette et superficielle, qui traitait ses cinq fils, dont il était comme moi l’aîné, comme des admirateurs et non comme ses enfants. Comme la mienne, sa mère trop jeune ne l’avait pas désiré, et il fut abandonné sans amour aux nannies et gouvernantes, avant d’être envoyé à l’âge de 7 ans en pension aux soins d’un directeur sadique qui battait régulièrement ses élèves et fut démis de ses fonctions Enfant aimant et surdoué au cœur sensible, il tenta de fuguer, et il entretint l’idée du suicide dès l’adolescence. Le plus jeune officier dans l’Armée britannique durant la Seconde Guerre Mondiale, sa capture et son internement dans le camp de Brunswick le marquèrent profondément, physiquement et moralement. D’autant que de retour en Angleterre, il subit le traumatisme d’apprendre la vente de son héritage, celle du domaine en Angleterre et de la villa en Italie, dont la pensée l’avait maintenu en vie durant deux ans de captivité. Il eut aussi la douleur de voir ses grands parents adorés être dépouillés de leurs biens par leurs propres enfants, et relégués dans un couvent où ils moururent peu après de chagrin. Ainsi disparaissaient les témoins de son héritage italien, que la famille ciblée durant la guerre comme ennemis de la patrie après l’alliance entre Hitler et Mussolini voulait à jamais oblitérer. Mon mari, dont le père était né à Florence mais qui avait honte de sa nationalité italienne, avait découvert Rome avec son grand-père, dont il était très proche, il parlait couramment la langue et se disait Romano di Roma.

Dans les familles aux lourds secrets, une victime sacrificielle doit être chargée de tous les péchés familiaux afin que les autres membres puissent soulager leur conscience, et assumer un rôle dans la société basé sur le mensonge, la dissimulation et l’imposture. Ce fut mon cas, dans un contexte digne des romans de Flaubert et Maupassant, avec une mère illégitime dont le père, un riche meunier normand, refusa de reconnaître la paternité après les nombreuses infidélités de son épouse. À l’opposé de la vie pieuse, digne et vertueuse de ma bonne grand-mère paternelle, ma grand-mère maternelle vécut la modernité d’une vie dissolue, et tous ses enfants étaient de pères différents. Dès l’enfance, je ressentais instinctivement en elle une égocentricité, un narcissisme pervers, une noirceur d’âme qui s’exprimaient dans ses paroles. Elle déversait des horreurs visant à blesser, à détruire le bon et le bien et à corrompre : sa proximité m’était odieuse. Ma mère, dont l’âme est à son image, a transmis ce funeste héritage à l’une de mes sœurs. Cette dernière a suivi l’exemple de cette aïeule indigne, dont elle a hérité des traits de caractère, dans une vie chaotique dès l’adolescence. Ma mère, qui voit en elle un alter ego dont elle fit sa complice dès l’enfance, l’admire et a toujours cédé à ses caprices. Elles tirent toutes deux une énergie destructrice à s’affronter dans leur sadisme et dans leur violence commune, ce qui fait de leur alliance une force redoutable. Elle l’émancipa après qu’elle eut terminé une formation de secrétariat, n’ayant ni la discipline ni le goût des études, afin qu’elle puisse tenter sa chance en Amérique. De là elle vécut en Australie de nombreuses années, bien que désormais interdite de séjour dans ce pays. Mais elle a réussi l’exploit, en s’intéressant à l’anthropologie, d’épouser un anthropologue français renommé, à qui elle se présenta sous un jour avantageux. Sans doute touché par son histoire inventée - celle de n’avoir pu étudier à l’université à cause de l’interdiction de ma mère - ce qui fut mon cas et non le sien puisqu’elle n’a jamais volontairement dépassé le niveau du Brevet Élémentaire, il rédigea par amour pour elle sa thèse à l’université en Australie, où elle était inscrite par quelques moyens détournés. Elle s’en vantait ouvertement, pour se faire valoir, avant de se plaindre qu’il ne la laissât pas la publier. Mais, m’assura t-elle à notre dernière entrevue, elle avait rencontré un universitaire français de ses amis qui l’aiderait à le faire, et je compris alors que son mariage ne durerait pas. Son mari, qui mourut du cancer, ne la retint dans sa maladie que par l’intérêt financier, elle voulait le quitter. La thèse qu’il avait rédigée fut éventuellement publiée en France sous son nom à elle, lui assurant un poste universitaire, qui lui fit rencontrer un maître bouddhiste. Elle se proclame maintenant philosophe ayant publié en français des commentaires tirés des éditions anglo-saxonnes d’un ancien texte bouddhiste, et se targue de sagesse dans une spiritualité fabriquée en se drapant dans l’auréole de sa vertu, et d’un faux parcours d’études et de réflexion. Cette imposture est d’autant plus impressionnante que depuis des années elle a usurpé ma place se calquant sur mon parcours, ainsi que mon droit d’aînesse, en salissant mon nom avec l’appui de ma mère. Elle s’est associée à elle pour détruire ma réputation non seulement dans notre famille, mais avec tous ceux qui m’ont connue. Elle essaya même de dresser mon mari contre moi lors d’un Noël qu’elle passa chez nous à Londres.

Mon mari était lui aussi le bouc émissaire de sa famille. Si mon expérience familiale se rapproche de celle d’Hervé Bazin dans Vipère au poing pour la violence de la haine d’une mère, qui fut une marâtre comme Folcoche, celle de mon mari ressemble sur bien des points au roman de Mauriac, Le nœud de vipères. Bien que ce nœud de vipères lui ait été extérieur, il était très pieux, sa foi et sa dévotion étaient sa force, les intrigues familiales autour de l’héritage et de la position sociale sont très semblables, et si d’une violence plus diffuse, non moins efficace que celle que j’ai vécu. Lorsque je le rencontrai mon mari était divorcé depuis deux ans de la femme que sa famille pour se débarrasser de lui l’avait poussé à épouser durant l’une de ses dépressions nerveuses. Un ami libanais, frère de cœur de mon mari, l’ancien chef de police de Beyrouth et ambassadeur Farid Chehab, me relata la cérémonie du mariage avec émotion. Il me décrivit mon mari sous l’effet paralysant de tranquillisants, être conduit à l’autel tel un animal à l’abattoir selon ses mots, ajoutant alors, ‘Mais vous ma chère Monique, vous êtes une femme de cœur’. Dans les circonstances aggravées de cette union forcée, une annulation avait été prononcée par le Vatican pour la non consommation du mariage : un être sincère, sensible et vrai ne peut mentir avec son corps.

‘Hell hath not fury like a woman scorned, L'Enfer n'a pas de fureur égale à celle d'une femme dédaignée, dit William Congreve, le dramaturge anglais, dans sa pièce The Mourning Bride en 1697. L’épouse répudiée se vengea de façon spectaculaire et détruisit la réputation de son ex mari sur la place de Londres et des Homes Counties, portant préjudice à son honneur tout autant qu’à ses affaires, en répandant sa version de l’histoire de leur union. Elle envoya une lettre circulaire à tous ses amis intimes, ses clubs et ses relations d’affaires, se présentant en victime alors que, célibataire de 45 ans, elle était l’instigatrice de cette union mal assortie dans laquelle elle avait profité de sa faiblesse passagère. Elle en bénéficia puisqu’elle se remaria peu de temps après, mais elle ne pardonna jamais à mon mari, qui craignait sa haine et son venin, d’autant que sa propre famille l’avait trahi et soutenu cette femme, une riche héritière. Dans ce simulacre de mariage, elle garda même les bijoux de famille après le divorce. L’homme brillant et cosmopolite, cultivé et séduisant que je rencontrai, qui avait été un play-boy amoureux des femmes, fiancé de nombreuses fois sans jamais pouvoir se résoudre à sauter le pas final, subit l’humiliation d’être mis au pilori sur la place publique pour impuissance. L’amour qui jaillit entre nous fut aussi pour lui une guérison. Je lui redonnai sa fierté et la confiance en lui-même, le soutien nécessaire pour reprendre ses affaires en main et faire face à ses détracteurs, les premiers étant les membres de sa famille. ‘Tu as rafraîchis mon cœur’, me dit-il en français, qu’il parlait couramment.

Il est plus difficile à l’homme qu’à la femme de couper le cordon ombilical, et les souffrances psychiques de mon mari venaient en grande partie de ce fait. Il me fit rencontrer sa mère récemment veuve, qui me vit immédiatement comme une rivale : trop jeune, trop belle, trop intelligente, en plus Française et étudiante sans ressources, et surtout trop amoureuse de ce fils qu’elle avait rejeté, ce qui la rendait jalouse. La nouvelle se répandit comme une traînée de poudre dans le Tout Londres, les invitations affluèrent de toutes parts pour des soirées où j’étais le centre de toutes les curiosités, sans pour autant connaître tous les sombres ressorts du passé de mon mari. Sortie depuis deux ans seulement du couvent anglais où j’avais enseigné, j’étais trop jeune et inexpérimentée pour comprendre les jeux mortels de la société, encore trop étrangère à la culture du pays pour apprécier toutes les subtilités du statut social de la famille de mon mari, dont le nom ne me disait rien. Mon mari, en homme prudent et avisé, ne me dévoilait les nombreuses facettes de son passé que petit à petit, ce qui me laissait sans défense, et il m’interdit de parler trop intimement avec les femmes de sa famille qui, me dit-il, ‘te raconteraient des mensonges sur moi’. En cela il avait raison, mais son attitude ambivalente me mettait dans une situation de porte-à-faux dangereuse. Sa jalousie m’isola de mes amis anglais qui n’avaient pas approuvé notre mariage à cause de sa maladie dépressive et de son âge, ‘Tu as besoin que l’on s’occupe de toi’, me dirent-ils. Ils ne pouvaient comprendre que j’avais autant besoin d’aimer que d’être aimée, et que dans l’union de nos deux cœurs solitaires assoiffés d’amour, je trouvais la plénitude avec une âme sœur. Mon mari avait une belle âme, un homme dont les livres de chevet sont L’Imitation de Jésus Christ, Les Pensées de Marc Aurèle, Rudolf Steiner, Carl Jung, Jacques Maritain et Teilhard de Chardin montre un stoïcisme et une élévation d’esprit dans l’adversité : sa piété et sa vie intérieure intense correspondaient aux miennes. Ce que reconnut l’une de ses tantes, Sister Gabriel, Sœur de Charité de Saint Vincent de Paul, qui avait dédié sa vie au service des lépreux en Éthiopie et fut décorée par l’Empereur Haïlé Sélassié et la Reine d’Angleterre. Elle fut la seule à bénir notre union, louant notre amour, notre harmonie et le bonheur que connaissait son neveu. Il lui avait confié avoir enfin trouvé en moi la femme que lui avait souhaitée son grand-père, qui avait connu un bonheur sans faille aux côtés de son épouse italienne.

Mario Praz dans le volume Fiori Freschi décrit dans une vision poétique très intuitive une aquarelle de l’artiste viennois J.N Ender dans sa collection, qu’il identifie comme le portrait des Sœurs Talbot, épouses d’aristocrates romains. Il médite sur ce qui les lie et ce qui les différencie : ‘ … une mystérieuse qualité…deux notes différentes venant d’une même corde…Et si l’une faisait preuve de vertu et l’autre de vice ?...Ainsi elles m’apparaissaient comme le même paysage dans des climats différents, la preuve la plus tangible de ces correspondances secrètes que perçoivent les mystiques, qui relient entre elles toutes choses terrestres sur notre petite planète’. Ainsi il advient parfois qu’au sein d’une même famille, tel sur la scène d’une tragédie grecque, s’affrontent les forces du Bien et du Mal, le plus souvent incarnées par les femmes. La matriarche noire de la famille, la plus jeune tante, haïssait mon mari : il était l’héritier du nom, du titre et des biens, et non son propre fils. Elle poussa à la vente des propriétés familiales le père de mon mari, chef de la famille souffrant lui aussi de dépression, lui fit enfreindre la loi en cassant un Trust aux noms de ses propres fils, ainsi déshéritant doublement mon mari. Elle voulait faire disparaître tout ce qui pouvait rappeler l’Italie, et poussa son frère à renoncer à son patronyme. Mon mari le reprit contre la volonté familiale après notre mariage. Le cancer de ma belle-mère donna à la tante noire l’opportunité d’imposer à nouveau son pouvoir maléfique sur lui, dont mon amour le protégeait, mais qui s’avérait impuissant dans les affaires familiales. Le cycle des dépressions reprit après des années de rémission dans le bonheur conjugal, qui le conduirent irrémédiablement au suicide. Perfide et travaillant sous roche avec la complicité de la première épouse, elle s’attaqua alors à moi, cherchant par ses manigances à me conduire au désespoir, je voyais en elle, et le lui dit, elle révéla alors ses sombres desseins dans ces mots  : ‘Michael te protège !’. Dans la mort comme dans la vie, Omnia vincit amor, L’amour conquiert tout, j’avais vu le suicide de mon mari comme un ultime geste d’amour envers moi. Sa maladie l’affaiblissait, ses forces dépérissaient, il pouvait mieux me protéger dans la mort que dans la vie. Par dépit à voir sa proie lui échapper, elle avait ordonné une crémation contre sa volonté et la mienne, et fit disperser ses cendres au lieu de les déposer dans le caveau familial, qui lui appartenait de droit. Le cercle féminin familial infernal se referma sur moi quand je voulus prendre un nouveau départ. La tante noire et ma belle-sœur intriguèrent afin de salir mon nom et ma réputation. Cette dernière, avec mon beau-frère, avaient essayé de détruire notre mariage dès les premiers mois. Ils essayèrent de nous faire participer aux soirées échangistes qu’ils organisaient dans leur maison à la campagne, où des photos agrandies offraient à la vue des invités les charmes et avantages physiques de leurs hôtes dans leur nudité. Elles étaient de connivence avec la première épouse, que je n’avais en rien lésée, mais qui avait reporté sur moi sa haine de mon mari.

Une telle haine et duplicité est pour moi une folie, et si des hommes tel mon beau-frère, se conduisirent alors mal envers moi, ce fut toujours sous l’influence de femmes perfides et jalouses qui voulaient ma perte. À moins d’être une sombre brute, ou un déséquilibré, et ils ne sont pas foule, un homme ne s’attaque à une femme qu’avec l’accord et le soutien d’une autre femme. Je le compris quand je rencontrai une Française qui avait été violée par son demi-frère, et que c’est elle que sa mère avait accusée ,et non lui. Que dire de ces femmes qui jettent leurs filles en pâture aux hommes, comme le fit la mère de la présentatrice de télévision Flavie Flament violée à 13 ans par le photographe britannique David Hamilton, ce que son livre La consolation relate ? Que dire de celles qui renient leurs filles, tel ma mère qui me disait : ‘Toi tu ne compte pas, tu est une fille, c’est ton frère qui est l’aîné de la famille’, le troisième de la fratrie ? Que dire de ces mères amoureuses de leur fils qui les déséquilibrent dans leur adulation sans bornes, et en font soit des Don Juans invétérés qui se jouent des femmes, soit des eunuques ? La France semble récemment être sous l’influence de ces hommes trop gâtés par leur mère, des narcissiques pervers immatures qui demeurent comme Peter Pan dans un état d’adolescence permanent, un danger pour la société dans l’exercice du pouvoir suprême. Nicolas Sarkozy en était un exemple frappant dont la corruption et les méthodes mafieuses qu’il a employées pour arriver à ses fins ont avili la France. Emmanuel Macron en est l’ultime incarnation. C’est un être dont l’arrogance, le narcissisme, la perversité et la vulgaire séduction reflètent les ruses et manipulations de la femme qui l’a dévoyé adolescent. Il est à jamais demeuré à ce stade.

 LE CAS BRIGITTE TROGNEUX/AUZIÈRE/MACRON

La dernière campagne présidentielle en France s’est déroulée sur le mode épique homérique sans que la nation en soit consciente. D’une part, une femme professionnelle sacrifiée à la carrière politique de son mari, Pénélope, tissait patiemment dans l’ombre les fils de sa vie. D’autre part une Circé, une séductrice redoutable, qui satisfaisait son besoin de pouvoir dans sa carrière de professeur en allumant chez ses élèves masculins les flammes du désir afin de les mieux contrôler. Sa dernière biographie, Brigitte Macron. L’Affranchie contient des témoignages révélateurs du mode opératoire de ce professeur de français dans un collège privé de province. Sans souci déontologique de l’éthique professionnelle, elle se servait de ses cours de français pour exciter ses élèves, qui n’avaient certes pas besoin de ses conseils ‘ se faire plaisir fait du bien de temps en temps…’ pour découvrir les plaisirs de la masturbation. Maîtresse de l’équivoque tout autant que de la langue, elle l’est aussi de l’esquive, elle peut jouer la carte de l’anodin sous le propos grivois ‘Emmanuel est bon en tout…’ . Elle sème ainsi le doute et la confusion dans l’esprit de son public, et échappe à l’opprobre. Circé transformait les hommes en pourceaux par son poison qui était le plaisir même prôné par Brigitte Macron, l’Affranchie. C’est le vrai visage de la petite-bourgeoise provinciale trop gâtée, protégée par sa famille de notables, une petite minette des années soixante pour qui ‘Il est interdit d’interdire’ dont elle a gardé le physique anorexique, les manières affriolantes, et l’ego d’une adolescente retardée. Telle une araignée filant sa toile de noirs desseins, elle cache sous un petit minois momifié par le lifting et le bronzage permanent, éclairé d’un sourire qui se veut dévastateur, des ambitions démesurées de pouvoir et de domination.

La tradition dans l’Antiquité place le domaine de Circé au Monte Circeo dans le Latium, en contrebas dans les marais avoisinants, une déesse étrusque des champs et de l’agriculture, Féronie, avait un temple où les esclaves étaient affranchis dans des rituels semblables aux envoûtements de la magicienne. Les mythes parlent d’eux-mêmes dans leurs symboles, qui sont autant de clés pour percer le mystère des Dieux, et pouvoir discerner dans leurs correspondances les signes donnés aux hommes en avertissement. Ce n’est pas par hasard que l’imaginaire collectif attribue le mot affranchie à Brigitte Macron. Dans le monde parallèle de l’imagination poétique, révélateur de vérité psychique, cette femme est mêlée à l’esclavage. C’est l’essence même du mythe de Circé qui, selon Ovide, opère par ses sortilèges des métamorphoses liées à la sexualité chez les hommes. Soit ils deviennent esclaves de leur plaisir dans la bestialité, soit ils sont émasculés par la domination de la magicienne, révélant les deux aspects négatifs, apparemment contradictoires mais en fait complémentaires, du pouvoir sexuel de la femme sur l’homme. Dans les deux cas, l’homme est en esclavage sous la domination féminine.

Brigitte, l’experte allumeuse dissimulatrice et affabulatrice de 39 ans, jouait avec les sentiments de ses élèves masculins en les provoquant par ses attitudes, sa tenue et ses propos, échangeant avec eux des billets doux. Circé des temps modernes, elle séduit le jeune Macron à l’âge de 15 ans. C’est ‘le visage de la modernité’ selon les déclarations hyperboliques de l’homme qu’elle a changé métaphoriquement en pourceau. Sous l’apparence d’un amour impératif et exclusif, elle a émasculé un adolescent dont elle voulait contrôler les talents pour les mettre au service de son ambition, qui commence à se dévoiler dans son désir impérieux de vouloir changer le protocole afin qu’elle puisse jouir d’un statut officiel. 

Illustration 5
J’ai baisé ta bouche, Iokanaan. J’ai baisé ta bouche. Aubrey Beardsley, 1892, pour la Salomé, d’Oscar Wilde, pièce de théâtre écrite en français pour Sarah Bernhardt, 1891
                                                                                              

Le mythe de Salomé, la Femme Fatale, autre incarnation de la domination féminine par la séduction, fut souvent représentée par les artistes symbolistes tel Gustave Moreau et Aubrey Beardsley. La décapitation de l’homme par la femme est le symbole de l’émasculation féminine par une dominatrix castratrice, dont Brigitte Macron est la flagrante incarnation. Elle a l’audace de parler au nom des femmes victimes de harcèlement alors qu’elle aurait dû être jugée et condamnée pour détournement de mineur et grave faute professionnelle, démise de ses fonctions d’enseignante. Elle n’a échappé à ce sort que grâce à la position sociale de sa famille. Elle déclare avec aplomb ‘Les langues commencent à se délient, et c’est bien’, s’exposant elle-même à ce que les noirs secrets si soigneusement dissimulés de sa vie intime ne viennent eux aussi en temps voulu à être dévoilés. La voix partisane des Féministes s’élève, ‘Il n’y a pas eu viol’, rien n’est moins sûr, sinon physique il y a certes eu un viol psychique dans une situation abusive qui est une infraction à la loi en cours. Elle a rendu un adolescent inexpérimenté totalement dépendant affectivement. Il est devenu l’esclave d’une femme de l’âge de sa mère, qui a délaissé mari et enfants pour assouvir ses propres désirs et ambitions. Ce couple malsain est encensé, et la séductrice portée aux nues comme exemple par les Féministes ; ‘Si c’était un homme on ne dirait rien’ et de déclarer ‘Avec vous nous sommes vengées !’Mais de quelle vengeance s’agit-il ? Comment les relations entre hommes et femmes ont-elles ainsi dégénéré pour qu’une femme intelligente, comme la ministre Mme Taubira appelle à ce que ‘les hommes connaissent l’humiliation’, pour que journellement des femmes déversent le venin de leur haine contre la gente masculine dans les médias ?

Les femmes doivent assumer leur face sombre, leur part de responsabilité dans le déclin des mœurs et de la décadence de la société. Les hommes sont des êtres inflammables et vulnérables dans leur virilité, certaines tenues, certains comportements sont inappropriés dans un contexte professionnel ou social. C’est respecter un homme, tout autant que se respecter, que de ne pas chercher en vain à provoquer son désir. Rendre visite à un homme dans sa chambre d’hôtel est pour une femme se mettre au même niveau que celui d’une prostituée. Il existe des endroits publiques pour des rencontres sans équivoque. Se vêtir de mini jupes minuscules, de décolletés profonds, de jeans slims si collants, ou de shorts si courts, qu’ils ne laissent rien à l’imagination, est une provocation. Comme l’est un langage ordurier, l’ivresse de l’alcool ou de la drogue et la promiscuité sexuelle. Les femmes qui oublient leur propre nature, qui clament la liberté d’agir comme les hommes, qui se servent d’eux et de leur pouvoir, qui les asservissent mentalement ou physiquement, qui sont prêtes à tout pour assouvir leurs ambitions, se privent elles mêmes du respect qui leur est dû, et ce faisant desservent la cause féminine. Comment peuvent-elles penser que leurs fils, qu’elles n’ont plus ni le temps ni le désir d’élever, trop prises par leur carrière ou leurs ambitions personnelles, pourront avoir le respect du féminin qu’ils découvrent souvent dès l’enfance dans la pornographie sur l’Internet ? En voulant lui ressembler, la femme moderne a abdiqué son pouvoir féminin positif sur l’homme, elle doit en tirer les conséquences. Aucune loi ne lui garantira le respect si elle ne sait pas s’en montrer digne en assumant les privilèges mais aussi les limites de la condition féminine, qui sont garantes de la santé morale de la société, et de sa continuité. Les femmes sont les porteuses de la mémoire collective qu’elles transmettent, un rôle de responsabilité majeure dans un monde qui chaque jour perd un peu plus de sa civilité et sombre dans la violence, l’ignorance et la barbarie, déniant l’humanisme au profit de la rentabilité, l’humain au profit de l’argent et de la technologie.

Monique Riccardi-Cubitt

Paris, le 4 février 2018

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