ACROSTICHES ET ÉPIGRAMMES PAR URIEL
La réponse à la crise c’est la culture.
Dans toute caricature il y a forcément un début d’histoire. C’est une respiration. La caricature, qu’elle soit par des marionnettes ou par des dessinateurs, est absolument indispensable. Elle est indispensable à la démocratie. Ça ne fait pas toujours plaisir. Si on ne l’accepte pas, il ne faut pas vivre l’engagement qui est le mien.
Nicolas Sarkzozy, Le Grand Journal, Canal Plus, le 16 mars 2012
ACROSTICHE ÉPIGRAMMATIQUE
NICOLAS SARKOZY
N Nanti d’un fier et arrogant mépris,
I Ignorant des valeurs et sentiments d’autrui,
C Cherchant incessamment à réduire, à détruire,
O Oublieux, sans respect, d’ancestrales traditions,
L La France lui est odieuse, il travaille à sa perte,
A Adorant à genoux à l’autel de Mammon,
S Soumis et asservi aux multinationales.
S Sans honte, sans pudeur, clamant ses ambitions,
A Affichant tous ses biens, tel un bas maquignon,
R Révélant à tous vents les appâts de sa femme,
K Kamikaze insensé de l’indécente hybris,
O Opprimant adversaires, faibles et démunis,
Z Ziggourat d’arrogance, vulgaire, ostentatoire,
Y Yankee dénaturé, sans foi ni conviction
Octobre 2009
CHANT I
IL EST ÉLU LE PETIT HOMME
Il est élu le petit homme,
Le fils adoré de sa mère,
Dont elle justifiait les colères,
À lui tous désirs exaucés.
Elles l’ont hissé jusqu’au sommet,
Les femmes, séduites et courtisées,
Gravissant un à un les paliers,
Elles lui accordent la renommée.
Homme à femmes, homme enfant,
Il a gardé la turbulence,
Les défauts de l’enfant gâté,
Qui terrorise pour mieux régner.
Il s’emporte, il rage, vitupère,
Tous tremblent sous ses colères,
Il emprisonne ses adversaires,
Qui a ses désirs n’obtempèrent.
Mais il tremble, seul, dans la nuit,
Des frayeurs sans nom l’envahissent,
Le vertige du gouffre le séduit,
Sur son front, la sueur luit.
Il est élu le petit homme,
Le fils adoré de sa mère,
Dont elle justifiait les colères,
À lui tous désirs exaucés.
CHANT II
IL COURT, IL COURT LE PRÉSIDENT
Il court, il court, le Président,
Tel le furet au bois joli,
Il court, il court, le Président,
Mais que fuit-il donc ainsi ?
Soumis à de confuses emprises,
Il se sent maître, mais s’asservit,
À ses passions, ses ambitions,
Dépendant de ceux qu’il méprise.
Ceux qu’il opprime le dominent,
Ils obsèdent ses pensées,
D’obscurs conflits se dessinent,
Il se sent traqué, menacé.
De noirs spectres le poursuivent,
Le hantent, menaçants, jour et nuit,
Il posture, gesticule, fanfaron,
Ivre de mots et d’illusions.
Il ne peut les confronter,
Dans sa tanière va se terrer,
Entouré de courtisans serviles,
Jouets clinquants, luxe futile.
Le pays qu’il a subjugué,
Par duplicité et faconde,
Reconnaît en lui l’Ombre,
Le Doppelgänger redouté.
Tel en un miroir de sorcière,
Apparaissent déformés les traits,
De leurs vices et péchés,
Retournés pour les hanter.
Son ascension, sans le savoir,
D’eux le fait bouc émissaire,
Tel est le fardeau du pouvoir,
De la consécration princière.
Sa Némésis l’attend au soir,
Où frappé d’hybris insensée,
Les failles de sa psyché,
Céderont sous le désespoir.
Ce soir-là, tous les conseillers,
Les Spin Doctors de son histoire,
Seront sans remèdes et sans voix,
Vengeance du peuple et des lois.
Il court, il court, le Président,
Tel le furet au bois joli,
Il court, il court, le Président,
Mais que fuit-il donc ainsi ?
CHANT III
OUTRAGE À LA FRANCE
Un petit homme s’est installé,
Sur le fauteuil présidentiel
Il jure, tempête, tape du pied,
Tous devant lui courbe la tête.
Il est avide de compliments,
Corromps, achète les rebelles,
Les fait ployer tel un tyran,
Sous la menace de sa tutelle.
Monarque de l’Ancien Régime,
Il règne sur tous par la terreur,
Utilise argent, honneurs,
Et brise tous pusillanimes,
Le peuple français, il méprise,
Bérets basques et binious les hait,
Sa France à lui se rapetisse,
À Neuilly et au Grand Paris.
Ses sbires y font régner la loi,
Coups de matraques et de Kärcher,
Injures, insultes, il fait la guerre,
Ségrégation des sans emplois.
Triomphalement leur rend visite,
Et les foule de ses petits pieds,
« Casse toi pôvr’ c..n « , il les invite,
À se taire et à accepter.
Despotisme, népotisme, il construit,
Parents, amis, une dynastie
Pour violer et piller la France,
Par sa cupidité et envie.
Ce petit diable venu d’ailleurs,
Ne connaît ni foi ni honneur,
Les Français, dans leur ignorance,
Lui ont livré otage la France.
Il se rengorge, il s’enrichit,
Petit despote sans scrupules,
Gains et pouvoirs sont à lui
La France bâillonnée, le suit.
Il la convoite, il la bouscule,
Source du pouvoir absolu,
Il lui vole sa dignité,
Son histoire, son honneur bafoué.
Il intrigue, il manipule,
Enfermé dans ses palais,
Seul dans la froidure des sommets,
Il craint la foule qui le hait.
Il distribue invitations,
S’achète la claque populaire,
Ils doivent être au diapason,
Taille minimum, et se taire.
Ne proférer que compliments,
S’incliner à Sa Majesté,
Ne lui dire que boniments
La France souffre, et les Français,
En proie à un noir désespoir,
S’interrogent, demandent à tous vents,
Comment ont-ils lâché l’espoir,
Vendu la France à ce tyran ?
CHANT IV
L’APPEL AUX ARMES
Il a connu l’appel aux armes,
Lorsqu’à Neuilly sonna l’alarme
Le feu des flashs lui brûla l’âme.
Enfin il était arrivé,
Lui, l’enfant de la Télé,
Son nom brillait dans les foyers.
Héro cabotin et surfait,
Le siège de l’école lui seyait,
De l’angoisse des Français, il sût jouer.
La prise d’otages fut déjouée
La populace applaudissait
Le sauveur des assiégés.
Ivre du vin de la victoire
Naquit en lui soif de gloire
De tout plier à son pouvoir.
Depuis il arpente la ville,
Dénonce, accuse en termes vils,
Voyou, racaille, noms peu civils.
Il tonitrue, il vitupère,
Ses mots parlent de la guerre,
La lutte des mondes, meurtrière.
Il rêve d’envoyer les chars,
Dans les révoltes un beau soir,
Pour couvrir son nom de gloire,
Il est le champion, le Kaiser,
Des nettoyages façon Kärcher,
Le Messie, le Grand Chef, le Führer.
Juin 2010
ACROSTICHE ÉPIGRAMMATIQUE
CARLA BRUNI
C Courtisane accomplie, séductrice perfide
A Arriviste forcenée, toutes griffes acérées
R Reniflant à l’odeur la proie convoitée
L La cernant, enjôleuse, sinueuse mante féline
A Assoiffée de sang frais, vampire froide et cupide
B Brillant d’un dur éclat, aura de libertine
R Rassemblant autour d’elle une cour de laquais
U Usant de ses appâts pour les mieux subjuguer
N Née sans foi, sans honneur, cœur vain et faux, pseudo intellect
I Ivre de sa beauté factice et funeste
Octobre 2009
CHANT V
LA COMPLAINTE DE CARLA
Dans son palais doré
La belle Carla s’ennuie,
Nous dit son couturier,
L’un de ses proches amis.
Ella a dans ses deux mains,
Le pouvoir réunit,
De ces brillants jouets,
Qu’elle a tant convoité.
Cet homme, son mari,
Président des Français,
Ne peut plus satisfaire
Ses désirs de poupée.
Réceptions et dîners,
Avec rois et princesses,
Ont perdu leur éclat
Et toute leur nouveauté.
Ses armoires regorgent
De bijoux et d’habits,
Mais l’envie de briller
N’a plus le même attrait.
Sa guitare ne sonne plus
Ses accents mélodiques,
La Muse ne visite plus
Ses soirs mélancoliques.
La belle a recherché
Le bonheur qui la fuit,
Dans les fastes et les ors
De la Cour asservie.
Pourtant il est bien là,
Si elle le savait voir,
Mais son cœur de poupée
Ne sait faire naître espoir.
Dans cet ancien pays
Qui est devenu sien,
Vit et souffre tout un peuple,
Dont elle ne se sait rien.
Cette France éternelle,
Qui lui a accordé,
Pour un instant, ma belle,
Ce statut convoité,
Elle vous regarde, ma belle,
Et juge vos excès,
Vos caprices, vos absences,
Votre cœur de poupée.
La Première Dame de France
Est un titre d’honneur,
Qu’il faut gagner, ma belle,
En faisant preuve de cœur.
Vos mignons, favoris,
Répandent, obséquieux,
À vos pieds de poupée,
L’encens, gloire éphémère.
Ils vous ressemblent, ma chère
Vide et vain est leur coeur.
Votre sourire est faux,
Votre regard trompeur,
Et même votre élégance
N’est que simple apparence.
Vos mots sont comme vos mains,
Vides et sans amour,
Tous vos riches atours,
Ne savent tromper la France
Ce titre n’est pas chiffon,
Que demain jetterez
Ce titre est un défi,
Qu’il vous faut honorer.
À cette cour présidentielle,
Hollywood, carton pâte,
Gouvernement virtuel
Paillettes, pacotille de théâtre.
Un jour serez seulette,
Penserez, trop tard, hélas,
Que tout est vain et fugace,
Tout, seul l’Amour reste.
Vous serez mise à nu,
Et cette beauté factice,
Qui est tout votre orgueil,
Ne sera plus qu’un masque,
Vacuité effrayante.
Véritable élégance,
Est celle d’âme et de cœur,
Et c’est pourquoi, ma belle,
Vos chansons n’ont plus d’ailes.
Car la voix, comme la main,
Sont tendues dans l’amour,
Vers l’autre, votre prochain,
Et se tissent les liens,
Qui unissent les hommes,
Et la terre tout entière,
Dans un réseau vibrant,
De sons et de lumière.
C’est pour cela, ma belle,
Que la Muse vous déserte,
Elle ne visite pas,
Les cœurs cupides et secs.
Souvenez-vous, ma belle,
Du Bonhomme La Fontaine,
Le financier enviait
Du pauvre savetier
Le bonheur et la verve.
Dans son palais doré,
La belle Carla s’ennuie,
Car elle n’a su trouver,
Le secret de la vie.
Septembre 2010
CHANT VI
VANITAS VANITATUM
La première dame de France
S’exerce au cinéma
Projette ses froids appâts
Sur Woody Allen et sa caméra
La première dame de France
S’exerce au cinéma
Elle a fait révérences et courbettes
À la reine Elizabeth
La première dame de France
S’exerce au cinéma
Son attrait a redoublé
De ces adoubements princiers
La première dame de France
S’exerce au cinéma
Le pouvoir de son mari
Lui ouvre porte et crédit
La première dame de France
S’exerce au cinéma
Son univers de joies factices
Se repaît de tels artifices
La première dame de France
S’exerce au cinéma
Son socialisme de salon
Lui donne cachet et aplomb
La première dame de France
S’exerce au cinéma
Elle descend la rue Mouffetard
Une baguette comme étendard
La première dame de France
S’exerce au cinéma
Accessoire futile dans sa main
Symbole de la France est ce pain
La première dame de France
S’exerce au cinéma
Sa cour présidentielle patauge dans l’excès
Donnez leur des brioches, dit-elle, des Français affamés.
Juillet 2010
CHANT VI
HOLLYWOOD SUR SEINE
Pour parfaire sa toilette
de la Première Dame parfaite,
un accessoire va manquant,
avoir un fils du Président.
Un fils serait le fleuron
de son règne de mirliton
pas une fille qui serait,
un jour rivale de ses attraits.
Privée de scène où s’exhiber,
elle n’a plus de tous l’attention,
il lui faut redorer le blason,
en cette année d’élection.
Il faut prouver à la nation
de son homme la virilité,
Dame Nature doit être aidée,
tous les moyens y seront bons.
Pour achever ses ambitions,
un fils héritier, un pion,
sur l’échiquier des politiques,
afin d’attendrir la nation,
Un bébé, c’est si mignon,
l’auréole de la maternité,
lui redonne une virginité,
son homme remonte dans l’opinion…
Décembre 2010
LA GALERIE DES MINISTRES ET DES CONSEILLERS
ACROSTICHES ÉPIGRAMMATIQUES
BRICE HORTEFEUX
B Baroudeur au service de politiques viles
R Rassembleur des angoisses des Français alarmés
I Instigateur de lois pour soumettre la ville
C Cherchant à diviser afin de mieux régner
E Échauffant les esprits de propos enflammés
H Harassant l’opprimé, le faible, le démuni
O Opprimant l’immigré, hantise des nantis
R Raflant tous les suffrages d’une opinion suspecte
T Tireur invétéré d’invectives, d’épithètes
E Écrasant de sa morgue toute contestation
F Franc-tireur sacré au sein de l’Élysée
E Éclaireur militant d’un courant souterrain
U Unissant les bas-fonds du racisme sectaire
X Xénophobe impuni, justicier délétère
Juin 2010
ALAIN MINC
A Adepte des intrigues et des coups fourrés
L Laquais du Président dont il est conseiller
A Araignée noire avide à la toile funeste
I Imbu de la rouerie du souk et du bazar
N Narrateur émérite de la pseudo histoire
M Machiavel mesquin, plagiaire de basse inclination
I Intellectuel médiatique pétri de prétentions
N Nonce obséquieux de la finance et de l’industrie
C Conjuré ténébreux des cours et des couloirs
HENRI GUAINO
H Héritier convaincu du blairisme
E Eminence grise du Président
N Narrateur obséquieux de son mythe
R Rédigeant ses discours et déclarations
I Inventeur de formules et incantations
G Garant de la bonne image élyséenne
U Usant de rhétorique et de fausse conviction
A Artisan consommé du mot préfabriqué
I Initié des réseaux multinationaux
N Naviguant dans les eaux troubles d’Afrique
O Ouvrier des intrigues de basse corruption
Décembre 2010
CLAUDE GUÉANT
C Concessionnaire en chef de la firme Sarkozy
L Laquais du Président aux couloirs du pouvoir
A Auxiliaire avisé de ténébreuses affaires
U Ubiquiste occulté d’obscures entreprises
D Démagogue aux mots perfides et assassins
E Emissaire encensé couronné de faveurs
G Guérillero farouche anti démocratie
U Usurpateur des droits des citoyens
E Exterminateur des principes républicains
A Affabulateur talentueux du clan présidentiel
N Nervi de leurs plus sombres desseins
T Thuriféraire servile du tyran souverain
Octobre 2011
BERNARD KOUCHNER
B Bulldozer de bagout au nom des opprimés
E Entraîneur de phalanges sauvant l’humanité
R Racoleur émérite des succès médiatiques
N Narcissique enflammé par les combats sanglants
A Adepte de la morgue et des propos cinglants
R Résolu dans l’action afin de mieux briller
D Dévolu de principes dans le but convoité
K Kaiser des engagements aux causes humanitaires
O Omniprésent sur la scène internationale
U Ubiquiste de génie, caméléon changeant
C Chambellan des puissants et multinationales
H Héraut des intérêts qui servent ses ambitions
N Narguant avec hauteur, ennemis, adversaires
E Expert manipulateur, enjôleur d’opinions
R Roué, perfide, habile à la dissimulation
Août 2009
ÉRIC WOERTH
É Élu à la fonction de chasseur de fortunes
R Rabattant vers le fisc fauteurs récalcitrants
I Instaurant des limites à leurs finances en fuite
C Combattant les abus des paradis fiscaux
W Wattman d’une réforme de probité civique
O Oublieux des devoirs de sa fonction publique
E Exemptant ses proches, amis et bienfaiteurs,
R Rassemblant autour d’eux pouvoirs et honneurs
T Transférant l’intérêt public vers le privé
H Habile à tout saisir et tout dissimuler
Juin 2010
BERNARD-HENRI LÉVY
B Bernard-l’hermite de la philosophie
E Enjôleur des médias et de l’opinion
R Racoleur des causes et des missions
N Nébuleux intellect scintillant de paillettes
A Anti-héro médiocre du St. Germain bohème
R Ravisseur d’idées et de troubles idéaux
D Despote tyrannique de verve incendiaire
H Historiographe auto nommé de l’actualité
E Ego démesuré et faconde superbe
N Narrateur exalté de sa propre épopée
R Romantique Lord Byron de petite envergure
I Immature rejeton de la vie trop gâté
L Libertaire libertin sans rigueur de pensée
E Entraîneur dangereux sur des chemins funestes
V Virulent avocat incitant à la haine
Y Yuppy de l’intellect sans grandeur ni vision
Octobre 2011
CHANT VIII
LES NICOLETTES
Elles s’appellent Rachida,
Rama et Fadela,
les Nicolettes,
issues de la positive discrimination,
symboles de diversité,
élues, nommées ambassadrices,
de la Légion d’Honneur décorées,
pour services rendus au Grand Artificier,
le maître de leur destinée
de femme-objets manipulées
et achetées.
Elles clament haut leur liberté,
leur loyauté de féministes,
les Nicolettes,
elles ont vendu sur le marché
aux esclaves de la politique,
leur honneur et leurs idées,
sans valeurs ni idéaux
que leur ambition forcenée,
elles baisent ardemment les pieds,
de celui qui les a achetées,
cyniquement et sans regret,
pour se faire une réputation
d’ouverture et de parité.
ACROSTICHE ÉPIGRAMMATIQUE
RACHIDA DATI
R Racoleuse émérite de personnalités
A Avide de pouvoir et de publicité
C Cachant tous ses desseins sous des airs enjôleurs
H Habile aux complots et intrigues de la Cour
I Initiée de la presse et médias tapageurs
D Dévorée d’ambition et de cupidité
A Assidue aux flatteries et compliments trompeurs
D Dédaignant farouchement le chemin du devoir
A Ambitieuse et tenace, mais légère et frivole,
T Titillant l’opinion de frasques désinvoltes
I Invincible prédatrice, amoureuse du pouvoir
CHANT IX
MADAME LE MAIRE FAIT DANS LA FRIPE
Madame le Maire fait dans la fripe,
Faisant fi de ses fonctions,
Elle se pavane dans des nippes,
De Haute Couture, se pâmant,
Devant les dames patronnesses huppées,
Que son statut lui a confié,
Elle les adule, frivole girouette,
Vertige du miroir aux alouettes.
Elle leur envie leur grande manière,
Leur assurance et leur maintien,
Son regard dur ne perd rien
De leurs atours de douairières.
Elle voudrait jouir des privilèges
Que leur ont conféré leur rang,
Sans discerner, pauvre cervelle,
L’honneur et le devoir d’antan.
Cette sinécure lui est venue,
Bonne conduite, services rendus
Au petit homme qui l’a faite,
Conseillère, Garde des Sceaux, élue.
Pour elle il n’est qu’ambition folle,
Parures, paillettes sous les lambris,
Mais tout ce qui brille n’est pas or,
Et son statut n’est pas vertu.
Ils sont dans son arrondissement,
Personnes âgées dont la détresse,
Ne touche ce cœur dur et fermé
À tout autre que sa renommée.
Elle hante salons et réceptions,
Avide de briller, d’acquérir
Pouvoir, honneurs, son ambition
Ne se peut contenir.
Ayant failli dans sa mission
De réforme des lois et prisons,
Y enfermant fragiles enfants,
Elle crée sa propre fondation,
Ce n’est pas amour, altruisme,
Mais pour fréquenter sans honte,
Sous prétexte de charité,
Ceux qui règnent sur le monde.
Ne pouvant assouvir son goût
Pour le luxe et la parade,
Dans ses salons en enfilade,
Elle organise des défilés
De mannequins et couturiers ;
Aux Invalides, sur le trottoir,
Y dorment chaque soir
Les égarés du désespoir .
Madame le Maire fait dans la fripe,
Faisant fi de ses fonctions,
Elle se pavane dans des nippes
De Haute Couture se pâmant.
Juin 2010
ACROSTICHES ÉPIGRAMMATIQUES
RAMA YADE
R Racolant les suffrages avec dextérité
A Aguicheuse avisée au sourire mutin
M Masque de velours sur ambition forcenée
A Arroseuse flagorneuse courtisant les puissants
Y Yoyo des opinions et des déclarations
A Arlequin bariolé de la politique
D Dispensant mamours et provocation
E Étourneau se pliant au moindre coup de vent
CHANT FINAL
DE PAUVRES GENS
Nous sommes des gens modestes,
A dit Carla à son mari,
Pardonne moi mon chéri,
Seuls cinquante-cinq mille euros me restent
Pour acheter ta Rolex !
Dans le seizième arrondissement,
Hôtel particulier louons bien chichement.
A la clinique de la Muette
Où j’ai modestement accouché,
Un étage fut réservé pour moi et le bébé .
Chez Chanel, Dior et Prada,
Rubis sur l’ongle, guillerette,
Je règle toutes mes emplettes,
J’ai mes entrées pour mes achats,
La mode au service de l’État.
Tu les as couverts d’honneurs, encensés,
Ces marchands de luxe, couturiers,
Artisans de ma fortune et renommée,
La France les a couronnés,
Tels des héros au champ tombés .
Au Cap Nègre, sur mer modeste pavillon,
Irons-nous réparer l’outrage
De l’affront fait à notre image
Par les Français à l’élection,
Quand les médias nous assailliront.
Tu parleras d’ingratitude
Toi, qui au pays as tant donné !
De trahison, et puis d’oubli,
Toi, des arrivistes l’enfant chéri,
Ils t’abandonneront en solitude.
Alors tu apprendras, peut-être,
La phrase que nous a dédiée
Un célèbre cinéaste français,
« Ce ne sont que de pauvres gens »,
A Claude Chabrol déclaré.
Pauvres d’esprit, pauvres de cœur,
Pauvres d’amour pur et sincère,
Pauvres d’éthique, d’intégrité,
Pauvres de cette vertu princière,
Vivre et mourir avec honneur.
Nous sommes bien des pauvres gens,
De notre vie dorée prisonniers,
Ton nom et ton règne abhorrés,
Feux factices de ta renommée,
S’éclipseront avec le temps.
Comme Tony Blair, ton idole,
Tu voudras ton règne faire durer,
En Palestine, comme en Libye,
Aller semer la bonne parole,
Instaurer la démocratie
Avec l’argent des Quataris.
Comme lui tu connaîtras l’opprobre
Quand tu ne seras plus protégé
Par les sbires de ton état policier,
Tes spins doctors en déroute,
Cour des Miracles à l’Élysée,
Bas-fonds fangeux d’iniquité.
Toi qui a mille fois revêtu
Habits divers pour faire le moine,
Caméléon des idées reçues
Cyniquement exposées, exploitées
Au service de ta renommée,
On criera à tous les vents : « Bonnes gens, le roi est nu ! »
D’autres viendront prendre ta place,
Renversant tes décrets et tes lois,
Révélant les dessous sinistres, obscurs,
De tes intrigues, vils marchandages,
Tu seras livré en pâture
A ceux que tu as achetés,
Puis vendus, rabaissés, humiliés,
Ceux, dont tu as, sans vergogne,
Détruit l’honneur pour mieux briller,
Leurs justiciers vont te traquer.
L’heure de la Némésis a sonné,
Nos ennemis se réjouiront,
Nos amis nous délaisseront,
Nous deviendrons au fil des ans
De bien tristes pauvres gens.
Paris, 21 avril 2012
LE RECYCLAGE DU PRÉSIDENT
A défaut d’être président
le petit homme se voit donnant
leçons, recettes, conseils avisés,
au peuple qu’il faut éduquer
pour que sa côte ne subisse baisse,
il faut suivre, modèle avoué,
Tony Blair, le prestidigitateur,
le mage obscur en politique,
l’ambitieux et cupide arriviste,
en conférence il faut donner,
pour une somme mirifique,
250 000 euros bien comptés,
pour quarante cinq minutes de présence,
c’est cher payer la performance
d’un copieur invétéré
qui en cinq ans de présidence,
au grand jamais n’a proféré
valable idée de sa pensée,
mirliton de la politique,
il imita, faible pantin,
posture et geste de l’Anglais,
alla de même se prosterner
aux pieds du président texan,
afin de mieux se réserver
le droit des anciens présidents
d’entrer dans le club exclusif
des chefs d’état ayant régné,
accès à la postérité
nonobstant la médiocrité
de leur pensée, de leur action,
la masse lui a donné l’onction
de déblatérer en public
contre abus, dégâts commis
par son abusive politique.
Sur la scène des médiocrités
de l’imposture, charlatanisme,
il règne suprême et adoré
des foules dont l’aveugle intérêt
à cette position l’a hissé.
Il en exploite sans vergogne,
les peurs, les souffrances, la rogne,
il emprunte à tout venant,
théories, idées, arguments,
lui permettant de s’afficher
en homme politique éclairé.
C’est le règne de l’imposture,
de la fumisterie la grande investiture.
Paris, le 15 septembre 2012
URIEL
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