Merci à Anne Dissez,
Pourquoi revenir à ce blog ? A quand le prochain départ ? Un énième retour qui fera sans doute sourire les copains et certains internautes. Aujourd’hui, le billet de fermeture paraît en effet pathétique et inutile. Des lignes dont on aurait pu se passer. Ridicule de rouvrir ce blog après l’avoir fermé en octobre ? Pas si grave puisque le ridicule, contrairement aux kalaches et aux autres obscurantismes de souche ou d’ailleurs, ne tue pas. Pourquoi ne pas prendre un pseudo ? Ecrire planqué derrière un nom d’emprunt. Moins prendre de coup en cas de textes très mauvais ou extrêmement polémiques. Surtout sur des sujets brûlants, l’internaute à la dent dure et ne laisse rien passer. C'est le jeu normal des blogs avec ouvertures aux commentaires. Rien contre les internautes masqués. Le pseudo permet aussi une marge de liberté et d’indépendance par rapport à des proches, son boulot… Partager une part de soi inexprimable avec son patronyme. Même si certains se servent du masque pour déverser leur haine et frustration. Pour ma part, je préfère écrire à visage découvert. Mettre carte d’identité sur table. Continuer d’assumer mes billets.
La première raison de ce retour est que : pour l’instant, jusqu’ici, tout va… de pire en pire. Guère le moment, me semble-t-il, de se terre en jouant la politique de l’autruche. Ressortir la tête du trou. Regarder la réalité en face. Sa réalité et celle des autres. Sans pour autant cesser de rêver. Absent volontaire des urnes, ces billets me permettent d’une certaine manière de m’exprimer. Même si un blog, avec ses qualités et ses défauts, ne changera pas grand chose. Le « mot écrit » supplanté par l’image ? La voix des citoyens – sans force de frappe médiatique – écrasée par le cynisme ambiant à droite et à gauche ? Juste pisser dans un violon numérique ? Peut-être mais au moins un petit acte de présence. Une voix imparfaite et contradictoire, parmi de nombreuses autres. Pas changer le monde, ni le transformer. Notre déchetterie humaine à ciel ouvert déborde. Juste essayer – à son niveau – de ne pas en rajouter.
Pourquoi revenir ? Vanité des vanités… ? Retour d’égo ? Sans doute que de nombreuses raisons souterraines se mêlent pour expliquer ce retour. Mais une me paraît la plus importante : ne pas se sentir trop inutile. Pour soi bien sûr et pour les autres ; surtout la jeunesse qui n’a pas choisi de slalomer entre les balles de kalache intégristes et les coups des adeptes frontistes de l’Interruption Volontaire de Lumière. Indéniable que ces derniers n’ont pas de sang sur les mains comme les barbares du Bataclan et ailleurs. Obscurantistes plus subtils, utilisant habilement les outils de la démocratie, ils veulent remettre au goût du jour le pire papier peint du passé. Un décor de boue et de haine. Les couleurs d’aujourd’hui et de demain dépendent donc de chacun. La palette de l’avenir entre nos mains. Plus qu’à retrousser ses manches et prendre le pinceau. Peindre sa part d’horizon…
La deuxième raison est d’ordre purement matériel. Sans doute que cet aspect a pesé aussi sur mon choix de fermer ce blog en octobre. Un petit souci de «prolettré» au regard d’autres difficultés et de drames ici ou là. Mon sort beaucoup plus enviable que celui de concitoyens et d’autres sur la planète. Une main généreuse m’a donc offert le renouvellement de mon abonnement. Autrement dit, la possibilité de lire Médiapart et de tenir un blog. Que dire d’autre ? Trêve de blabla justificatif sans grand intérêt et retour à ce blog alimenté au fil de l’actu et des humeurs. En vrac, la quincaillerie virtuelle, rouvre ses portes. Pas besoin de patins pour entrer.
Bonne journée,
@MouloudAkkouche
NB) Je vais remettre ici en ligne quelques notes de mon autre blog.