Certaines et certains aiment à émigrer avec des comptes de souche. Des financiers, sportifs, et autre Nantis Sans Frontières, apprécient eux-aussi de jouer à cash-cash avec le trésor public. Pas vu, Panama. Planquer son pognon n’est pas l’apanage de ces citoyens et citoyennes ayant beaucoup de fric. Depuis toujours, l’argent se cache. A tous les niveaux de la société. Sous un matelas, dans un coffre ou au fond d’un trou de terre. Rien de nouveau sous le ciel sonnant et trébuchant de l’Homo œconomicus ? A chacun une tirelire à sa taille bancaire. Le riche n'a donc pas le monopole de vouloir planquer son fric. Essayer de payer le moins possible d'impôt est un sport national.
Mais une des différences est dans la morale portée en bandoulière. Une morale assénée à longueur d’écrans et de papier. La plupart de ces chers exilés fiscaux, le cœur sur la main, donnent des leçons de probité. Indéniablement de très bons acteurs. Toujours prompts à dénoncer les incivilités des uns et des autres, surtout de l’autre loin de leur salon. Montrer du doigt tous ces assistés du RSA, ces fainéants contre une loi modernisant le code du travail-soi-disant pour le bien commun. Ne parlons même pas de ces profiteurs d’intermittents du spectacle. Trop d'égoïstes se la pétant plus haut que notre dure réalité.
Alors que ces contraints à l’exil, intéressés que par la chose publique, soucieux de l’économie de notre patrie, veulent rendre notre société plus performante. Pour ça, on va devoir faire des sacrifices, relever nos manches, suer, et ne plus penser à nos vacances sur une plage paradisiaque de France ou d'ailleurs. Mettre un mouchoir sur nos congés payés. Soyons tous réaliste ; c’est la crise à l’internationale. Faut travailler plus pour que d’autres s’exilent plus au paradis de leur choix. Un plus grand nombre de vierges et de fontaines de miel dans les paradis fiscaux de Panama et d’ailleurs ? En tout cas, le jihad fiscal reste moins dangereux pour sa santé et celles des autres. Les « fous de la finance » font de plus vieux os. Et profitent au présent des bienfaits de leur religion.
Parmi ces «fais ce que je dis, pas ce que je fais», une famille politique avec la tête haute et les mains propres. Têtes et mains visiblement dorées au soleil panaméen. D’extrême-droite mais prêt à mettre du fric à gauche à des kms de la nation. Loin d’être les seuls dans ce cas. Certains avec Rolex et d’autres ennemis de la finance sont de près ou de loin des adeptes des migrations clandestines de capitaux. Les jetons de présence et chercheurs de niches fiscales se foutent de votre couleur de peau ou de politique. Ce qui compte c’est le profit de quelques-uns, avant celui de la majorité taillable et corvéable à merci loi El Khomri. Trouver aussi toutes les ficelles pour payer moins d’impôts. L’état étrangle toutes ces volontés. Des fortunes obligées de migrer.
Sûr que les petites frappes de banlieue font petits bras à côté de ces « cailleras internationales ». Anne-Marine, Jean-Nicolas et François de Neuilly and Co plus forts en camouflage que Malika et Mohamed de la Courneuve. Contre le voile mais apparemment pour le port de la burqa off-shore sur leurs comptes. Du surf de très haut vol. Un sport loin de la houle de manifestants contre la loi travail et les débuts de mois difficiles. Ou des vagues submergeant des migrants.
L’impression de pisser dans un coffre avec le même son depuis des années. Les suites pour vide et promesses non tenue pour la majorité. La musique sonnante et trébuchante systématiquement à destination d’une minorité avec éléments de langage. Principe des coffres jamais communicants ? Sans doute que des spécialistes de la finance doivent déjà plancher sur d’autres méthodes pour escroquer le système en douceur. Une arnaque moins repérable par ces salauds de journalistes-traitres qui leur crachent dans la main; une main nourrissant un certains nombre d’entre eux. Les fiscalistes obligés de devenir plus malins que les lanceurs d’alertes. Pour pouvoir remonter sur des casses nationaux et internationaux. Le nouveau challenge: être encore plus subtil au regard du populo et des «vrais journalistes» sans fil à la patte ou dernier téléphone portable à vendre dans un hebdo. Arnaque d’en haut invisible.
Pourquoi ces «cailleras internationales » se priveraient-elles de cette manne publique puisque nous élisons leurs amis? De bons amis qui veillent sur les intérêts des plus riches, notamment des exilés fiscaux. La plupart appréciant les mêmes dîners de ce début de siècle. Grâce à nous, nos bulletins de vote, qu’ils vont se dorer le compte au soleil fiscal. Leur croisière internationale réglée par les deniers publics. Nos impôts comme chèque vacances de certains milliardaires.
Et leur yacht vogue avec pavillon «Nike ton fisc ».