Merci à La Compagnie Lubat, d'avoir fait danser sous les étoiles. L'une d'entre elles s'est détachée pour se joindre à nous. Une étoile tissée de castagne de mots et de sons. Qui est-elle , Le Poétoilé aimant qu’on danse sur lui. Désormais sous son étoile. Une danse d'ici et de chair et os. Huit milliards de mémoires d'étoiles ? Pour le Bal de la vie d'abord. Et toujours.
« Agis dans ton lieu, pense avec le monde. » Édouard Glissant
Ni reprise, ni échangée. C’est à moitié vrai. La vie est reprise. Toujours. Pour les croyants, elle est reprise par Dieu. Et pour d’autres, par la terre, la mer ou le vent. Une vie avec ou sans au-delà. Dans tous les cas, une seule dernière adresse connue : la mémoire. Quand un être nous ressuscite sous sa poitrine. Restons dans le domaine des urnes. Et d’un vote récent. Se déroulant dans un climat d'une extrême tension. Un déplacement citoyen pour beaucoup avec la trouille au ventre. Lundi en gueule de bois sous une « extrême nuit » ? Un réveil avec encore les lumières de la douce France, pays de 68 millions d'enfances ? Les voyageurs du dimanche n'ont pas voté pour un programme purement politique. Sans négliger le fait que certains sont fort dangereux: plombeurs de lendemains. Mais la prose « Avec moi, ce sera mieux. » n'est pas l’essentiel de leur préoccupation d’être. Pour quoi ont voté plusieurs millions d'électeurs et d'électrices ?
La vie. Tout simplement elle. Ce n'est pas grand-chose, et tout. Aussi fragile que solide. Tour à tour belle et moche. Souvent contradictoire. Parfois, la vie évite de croiser le regard de son miroir. Ce n'est pas toujours une grande poétesse, le cœur sur la main et la main tendue à l’autre et au monde. La vie peut-être une belle ordure. Elle l'a prouvé et continuer d'en apporter la preuve. Et à part la vie ? Tout le reste est littérature. Ou de la politique politicienne ou non. Chaque bulletin est au fond un hymne à la vie. Même s’il passe par la colère.
Chaque fois, l’espoir d’une meilleure vie. Pour soi et les siens. D’autres votant pour plus loin que leur vie à eux et celle de leurs proches. Dans tous les cas, elle est là. Présente dans l’isoloir. On vote pour elle. Même les mains mettant un bulletin pour son adversaire : la mort. Un vote en partie suicidaire. Par des être en manque de vie. Celle qu’ils estiment pouvoir avoir. Voter pour une belle vie ? Pas l’objectif de cette période ou la mort parade à tous les étages de la planète. Avec son alliée notre connerie humaine. Un vote pour une moins mauvaise vie.
Récemment, le vote n’était pas qu’un appel à la vie. Mais plutôt contre la mort. Une mort déguisée derrière un sourire de gendre et de belle-mère idéal : nouvelle pub pour la « Douce France de l'ami Ricorée » ? Des abstentionnistes et des « votant même contre un adversaire politique » se sont déplacés. Pour faire barrage à la mort. Celle annoncée derrière un sourire. Celui qu’on a pas essayé ? Certains y croient. D’autres font semblant d’y croire. La réalité est autre. La pays a déjà essayé « La mort nous voilà ». Un essayage dans toute l’Europe et le monde. Un sourire au « sang pur » ayant aidé à effacer des millions d’existences. Un vote contre une politique mortelle.
À travers entre autres un courant d’espoir. Ça n’a pas duré longtemps. Très vite mu en courant d’egos. Excepté quelques hommes et femmes. Conscient du poids de ce vote contre la mort. Et de leur responsabilité pour souffler sur les braises de la colère des urnes pour les transformer en feu de joie républicaine. Surtout des femmes à mettre leur ego de côté ; l’avenir à venir ? L’espoir très vite asphyxié par une poignée d’ego. Étouffé par le Nouveau Front Pompe l’air ?
La question peut se poser. Mais soyons indulgent. Notamment, parce qu’il y a un souffle de jeunesse. Certes aussi sur la rive brune. Mais pas la même jeunesse. Celle, derrière le sourire du gendre et de sa belle-mère, pue le passé. Lequel ? Mort, nous revoilà. Ces nouveaux visages, finiront-ils dans le même masque mortifère des leurs ainés ? Sans doute pour certains et certaines. L’avenir -s’il n’est pas plongé dans la nuit - nous le dira. Que faire en attendant ? Qu’une seule solution. Ne pas attendre. Car la vie n’a pas le temps. Et elle n’est pas échangée en caisse. Même sur présentation de son ticket d’histoire.
Et c’est elle qui compte. La vie est beaucoup plus importante que n’importe quelle profession de foi. Encore plus quand elle se déplace pour donner encore plus d’espoir à l’espoir. C’est elle qu’il ne faut pas solder. Déçue une énième fois, pas sûr que la vie se déplace à nouveau pour sauver la République. La vie a plein de choses à faire le dimanche. Trainer au pieu, écouter la radio, ne rien faire, chercher le septième ciel sous des draps ou ailleurs, passer la tondeuse ou joueur de la perceuse ( pas trop tôt cher voisin), tremper un poème dans son premier café ou thé dominical, goûter le vol du silence dans le ciel… La liste de ce qu’on peut faire un dimanche n’est pas exhaustive. Chaque internaute peut y rajouter ce qu’il aime faire en ce jour de repos (pas pour tous et toutes). Chaque dimanche est unique. Et potentiellement le dernier. Comme tous les autres jours. Se hâter d’épingler son éphémère sur le tableau du temps qui passe.
Que fera la vie au prochain appel à contrer la mort ? Tout dépendra de ce qui se déroule aujourd’hui. Des millions de regards sont en observation. Très attentifs à ce qui se passera pour le quotidien. Jour après jour.La vie déçue ou non de celles et ceux pour qui elle a voté ? Tiendront-ils parole ou non ? Continueront-ils leur course à l’ego ? La vie a repris son cours. Partout dans le pays. Mais elle reste en éveil. Avec un œil sur l’espoir de l’amélioration de son histoire. Du concret ou encore des paroles de circonstance pour accéder au pouvoir ? La vie en millions d’exemplaires uniques est très attentive. Une attente fébrile. Quelle sera la réaction en cas de grosse trahison ?
La vie et son barrage resteront peut-être à domicile. Profitant du dimanche. Jouir de cette journée. Et des autres. Jouir de souffle jusqu’au dernier. Avant de finir dans la boîte à dominos. Ou dans une urne funéraire. Avec son histoire irremplaçable comme unique bulletin de vote. Pas de barrage contre le grand remplacement : la ronde des saisons de notre espèce. Le temps de son passage sur la planète, autant choisir un bon bulletin de vote. Lequel ? Celui de la vie. Avant de rester dans son dernier isoloir. Entre la sortie du ventre et son dernier regard, glisser ce bulletin. Celui de la solitude et du monde. Quelle dernière parole aimerait entendre à une oreille passagère avant de passer de l'autre côté du temps ? Deux mots pour une histoire.
À vécu !
Comment conclure ce billet ? Pas grand-chose de plus à rajouter. Si, une petite dernière pour la route. Avant peut-être une déroute en cours de construction. Petit message aux personnalités publiques du récent mouvement d'espoir. Cesser de vous matez l’ego et le nombril. Indécent et inélégant un tel spectacle en public. Voire pathétique. Des millions de vies n’ont pas voté pour vos blessures narcissiques. Mais pour faire barrage à la mort. Des vies en suspens. Elles attendent le retour de leur geste d'un dimanche de France inquiet de son lundi. Jamais toutes ces n’accepteront une nouvelle trahison. Très vigilantes. Trahies, elles ne reviendront plus vers des urnes sans parole tenue. Se tournant vers d'autres. Certaines parmi elles basculeront en dernier désespoir dans le vote de la mort ?
Aux amoureux de la République et de la vie qui va avec de se rendre compte. De quoi ? L'urgence. Vitale. Notamment pour elle. Qui ? Marianne qui nous guide depuis si longtemps. Heureuse qu'on lui apporter un nouveau vent. Elle a déjà donné pour le mauvais. Marianne se souvient très bien que le pays a déjà essayé; elle a vécu des années dans le noir. Nulle envie de replonger dans la nuit. Marianne préfère bien sûr le vent nouveau de l’espoir. Celui que la vie a déposé dans les urnes. Que demande le peuple ? Surtout pas qu'on lui pompe l'air. Il en manque déjà. Plutôt en recherche d’oxygène républicain. Quel cadeau offrir au peuple d'ici ? Une invitation au bal républicain. Avec un nouveau drapeau. De quelle couleur ?
Vie, etc.