Auteur de romans, nouvelles, pièces radiophoniques, animateur d'ateliers d'écriture...
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Femme sans répit
Son mari est mort.Elle est triste.
Avec une tête d’enterrement.
Dedans, une petite fille.
Elle sourit.
Si longtemps dans l’ombre.
D’abord de Papa et Maman.
Se cachant sous les plis de son cœur.
Quand passait l’orage Papa.
Avec pluie de coups sur Maman.
Un jour, elle est partie.
Avec la petite fille inquiète.
Toujours tapie dans l’ombre.
Et double silence.
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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.
Pour elle et les autres ...
Son mari est mort Elle est triste Avec une tête d’enterrement Dedans, une petite fille Elle sourit Si longtemps dans l’ombre D’abord de Papa et Maman Se cachant sous les plis de son cœur Quand passait l’orage Papa Avec pluie de coups sur Maman Un jour, elle est partie Avec la petite fille inquiète Toujours tapie dans l’ombre Elle a trouvé un homme Met au monde un fils Beau temps Une femme heureuse Son père est mort Fin de la peur La petite fille a pointé son nez Méfiante Plus d’orage Elle est sortie de l’ombre La femme et la petite fille en elle Duo sous la même peau Le mari est aussi orage La petite fille a replongé Dans son refuge d’ombre Plusieurs décennies à se cacher Pendant les pluie de coups Le mari est mort La petite fille repointe le nez Pour un nouveau duo Avant le retour du fils Venu habiter chez sa mère Il n’avait plus de toit Elle lui a ouvert sa porte Son troisième homme orage Il a fini par mourir Elle a survécu La fille, l’épouse, la mère Dans le corps d’une femme Elle est morte Femme silence La petite fille en elle À jamais dans l'ombre Double absence
NB : Un poème qui est inspiré de l’histoire d’une voisine de mon quartier d'enfance. Je ne sais pas si elle a eu un père violent. Mais j’ai connu ses « deux hommes-orage ». L’un et l’autre étaient toujours très sympas avec moi. Des années après mon départ du quartier, on m’a raconté son calvaire. Une souffrance sans mot ni bruit. Et aucun répit.
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