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Mouloud Akkouche

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Billet de blog 25 juin 2015

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Les « femmes de pouvoir » ne sont pas des anges

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

                     La Présidente de l’Assemblée nationale enfermée dans les chiottes d’un hôtel. Embarrassant mais pas catastrophique. Aucun souci en terme d’image si ça venait à s’ébruiter. Repris sans doute par un sketch des guignols  ou par le petit Journal de Canal +. Rien de très grave. Une femme de pouvoir avec des soucis de madame tout le monde. On peut faire confiance à l’équipe de Com de l’Assemblée pour rebondir dessus. Exploiter positivement l’anecdote sous l’angle de la dérision. Un coup de fil à mon chauffeur ou l’un de mes cerbères et je suis libérée dans la seconde. Sauf qu'il y a un hic. La comédie penche vers le drame d’Etat. Je suis avec un homme. Et ce n'est pas mon époux.

Qu’est-ce qui m’a pris ? Je suis sûre que c’est le vin blanc pétillant après le concert. Plutôt l’herbe. Des années que je ne fume plus. Nous fêtions l’anniversaire d’une amie chanteuse que j’étais venue spécialement voir jouer. Peux connue et très radical dans ses textes, elle se produit rarement. Mais elle a un public fidèle. A Sciences Po, nous avions monté un groupe dont j’étais batteuse.  Elle a lâché l’école et continué la musique. Moi, je me suis peu à peu orientée vers la politique. Trajectoires très différences qui n’altérèrent en rien notre amitié.  Pour ne pas faire celle qui se la joue, prétentieuse, j’ai tiré sur le joint comme la plupart des musiciens.  Ça m’est tout de suite monté à la tête. Le mélange alcool et herbe ne m'a jamais réussi.

Quel plaisir de te voir te lâcher un peu. Depuis que t’es au perchoir, t’es plus la même. Elle n’a jamais supporté que j’abandonne la musique. Pour elle, je ne suis pas fait pour la politique. Je la soupçonne de vouloir inconsciemment que je reprenne ma place derrière une batterie. Certes une excellente batteuse. Avec Cathy, nous avons fait les 400 coups. En tout cas, il y a quelques heures, j’étais complètement déchaînée. Défiltrée comme disait la femme d'un ex Président de la république. Dans les loges, j'étais quasiment à danser sur la table. A un moment de lucidité, j’ai décidé de rentrer et passer prendre mes affaires dans ma chambre à l’hôtel. Remonter dur Paris. Mon amie a tenté de me retenir. En vain. Un pigiste du canard local a tenu à me raccompagner. Plutôt beau gosse.

Pendant la soirée, il m’a tannée avec ses projets.  Photographe pigiste pour manger, il fait du théâtre amateur. Sa belle gueule lui a  permis de faire quelques pubs dans la région. Son rêve est de devenir acteur de cinéma. Incroyable  le nombre de gens qui veulent devenir artiste. Surtout dans la chanson et le cinéma. Les artistes du dimanche se pressent tous les jours sur le Net. Il m’avait collé toute la soirée. Un léchage de pompes parfait. Je ne suis pas dupe. Tout son cinéma pour mon carnet d’adresses. Jamais il ne m’aurait adressé la parole si j’avais été femme de ménage.  Les effets de mon corps de déesse?  

Sûrement pas. Je suis une femme moche. Ceux qui ont peur des mots diraient à mi-voix « un physique ingrat ».  Je préfère mo-che. Pourquoi perdre du temps en circonvolutions ?  Depuis toute petite, je sais que je suis moche. La période la plus difficile ayant été les années collège, période des vacheries d’ados. Par la suite, plus aucune remarque.  J’ai toujours ri de mon physique. Le nom de notre premier groupe à Cathy et moi était « La belle et la bête ».  L’humour compense ce que dame nature ne m’a  pas offert.  Pas que les canons qui peuvent séduire. Et plus si affinités. Bref, il me plaisait bien. Mais pas le temps. Je devais récupérer mes bagages et partir sur le champ.

Ne tenant quasiment pas sur mes jambes, mon bel accompagnateur prénommé Marc m’aida à marcher. En passant devant le réceptionniste, j’ai fait un effort pour me redresser. Pas longtemps. J'étais complètement soûle. Le beau Marc se proposa de m’accompagner jusqu’à l’étage de ma chambre. Nous entrons dans la cabine. Je n'ai pas appuyé sur le bon bouton. Nous nous sommes retrouvés dans une espèce de sous-sol. C’est dans le couloir que c’est arrivé. J’ai trébuché.  Il m’a aidé à me relever. Je me suis accrochée à son cou. Et tout s’est fait très vite. Qu'est-ce qui m’a pris. Perdu la tête. Un coup de folie.

C’est plus fort que moi. J’aime les hommes. Nymphomane ? Je déteste ce terme souvent employé d'une manière péjorative. Un homme est un tombeur, une femme traitée de salope. Quoi qu'il en soit; depuis que j’ai du pouvoir, j'ai l'embarras du choix. Jamais eu autant de facilité à mettre un homme dans mon lit. Pas la seule  à «jouir»grâce à sa position sociale. Pourquoi ne parle-t-on pas des femmes agissant comme  leurs homologues masculins ? Plus discrètes ? Moins nombreuses ?  L’inconscient collectif se refuse à imaginer ce genre de situation. Certains hommes abusent de leur pouvoir pour assouvir leur désir sexuel. Beaucoup plus difficile d'imaginer une femme exerçant ce droit de cuissage. Pourtant c'est mon cas. Les femmes de pouvoir ne sont pas des ange asexués.

J’essaye une nouvelle fois d’ouvrir la porte. En vain. Mon ventre veut imploser. Je me penche sur l’évier et vomis. Mon visage dans le miroir est pâle. Même dans mes pires cauchemars, jamais je n’aurais pu imaginer une telle scène. D’habitude, je suis très précautionneuse et choisis les lieux.  A un moment, j’avais même une « garçonnière » dans la maison de Cathy. La seule à connaître ma libido débordante. Elle sait que j’ai besoin de beaucoup de rapports. Tous les jours. Une folle du sexe.  Tu ne serais pas un peu une DSK en jupe. Nous en avons ri.  Sophie ne m'a jamais jugée, ni critiqué mes contradictions sur ce sujet. Depuis toute jeune députée, je me bats contre le sexisme et le harcèlement, notamment des politiques. Un combat évidemment très important que je ne renie pas. Pourtant je me comporte comme des hommes dont l’attitude me dégoûte. Parfois, je me dis que je suis complètement folle. Une malade. 

Marc se met à tambouriner pour qu'un membre du personnel de l’hôtel vienne nous ouvrir. Nous sommes au dernier sous-sol, dans l’espace conférence. Ces toilettes sont fermées automatiquement de 22hoo à 7hoo du matin. Si vous êtes coincés, appuyez sur l’interphone pour joindre le centre de sécurité de l’hôtel. Il s’apprête à appuyer sur le bouton. Surtout pas ! Si la sécurité vient, tout ça s’ébruitera. Il me regarde avec des yeux ronds d’étonnement. Très tendu. Il ouvre le robinet d’eau et s’asperge le visage. Faut que je sorte d’ici ! Ma copine m’attend. Il se remet à cogner du pied et à gueuler. Je lui demande à nouveau de se calmer. Il s’arrête et me dévisage. L’anxiété a disparu de son regard. Mon sextape avec vous est un collector. Il esquisse un sourire.

Pourquoi avoir accepté ? Il me tient. Je lui demande d’effacer le sextape. Pas de soucis. Il affiche un large sourire. Combien vous me donnez ? Obligée de monnayer la photo. Je lui propose 5000 €. Il en veut le double. J’accepte. Il pianote sur sa tablette pour effectuer  le virement directement sur son compte. Aucune autre solution pour détruire cette preuve.  Sous ses yeux, je lui transfère l’argent. Après vérification, il efface la photo. Je pousse un ouf de soulagement.

Comment sortir de cette histoire sans le moindre dommage ?  D’abord gagner du temps. J’envoie un texto à mon chauffeur en lui expliquant que je rentrais en taxi. Sans doute pas mécontent de rejoindre sa famille. Puis je compose un texto à mon mari. Habitué à mes horaires élastiques, il me souhaite une bonne nuit. Demain matin, je dois présider une séance de questions. Faut vite que je trouve une solution.

Il est plus de 23 heures. A cette heure-ci, peu de risque que quelqu’un descende. Autour de nous que des bureaux et des salles de conférences désertes. Les femmes de ménage débarqueront sans doute très tôt. Espérons que ce ne soit pas un membre de la sécu de l'hôtel. En général, les femmes de ménages ne posent pas de questions et sont très discrètes. A part une à New -York. Pourquoi je mets à penser à l'affaire DSK ? Rien à voir. Moi, je n'exerce aucune violence. Et je ne fais jamais appel à des prostitués. Je suis pour l'abolition de ce métier. Arrête de penser à tout ça... Tu n'es pas en interview. Demain, dès que la porte sera ouverte, je mettrai mes lunettes noires et sortirai à toute vitesse. En attendant, il faut que je reste avec ce type toute la nuit.

Quelle conne !

         Un truc de ouf. J’en reviens pas.  Je viens de me taper la Présidente de l’Assemblée nationale. Pour être franc, c’est elle qui m’a sauté dessus. Rarement rencontré une nana aussi folle de cul.  Complètement partie. Elle est moche mais j’ai pas hésité une seconde. Tirer un coup c'est pas la mer à boire. Surtout s’il me permet de me barrer de cette ville de merde. Ras le bol de saluer toujours les mêmes gens, m'écraser pour un boulot nul.  Je dois partir d’ici. Bien sûr, personne m’oblige à rester .  Je peux prendre un train et monter à Paris. Bonjour m’sieur dames, je suis le nouveau Alain Delon. Je signe où le contrat ? Faut pas rêver. C’est fini le temps des Ventura et même Depardieu. Aujourd’hui, faut passer par une école ou avoir du piston. Même pour être ouvreur de théâtre, il faut avoir minimum le bac et on te fait passer deux entretiens. J’ai été recalé au deuxième.  Sans piston, t’es mort. Est-ce qu'elle m'aidera ?

Adossée contre l’évier, elle pianote sur son clavier. Son maquillage fait des traînées noires sur ses joues. Je suis devenu comme transparent pour elle. Sa seule préoccupation est que personne ne soit au courant. Pas vu, pas pris.  Comment les gens censés être très intelligents se font avoir comme ça. Perdre complètement la tête. Menés par le bout de leur queue. Apparemment pas que les mecs capables de tout foutre en l’air pour un plan cul.  Que doit-elle penser en ce moment ? Sans doute regretter.

  Quelques minutes payées 10OOO €.  Plus d’un an de piges. Elle m’a craché le fric sans problème. Dans son milieu, c’est rien. J’ai vu sur Wikipedia qu’elle était la fille d’un ambassadeur et d’une avocate. Encore une née avec une cuillère dans la bouche. Elle a un fils de mon âge.  Lui et moi on part pas avec les mêmes chances dans la vie. Lui, s’il veut être comédien, il a pas de problèmes. Ces gens là c’est tous des pourris. Ils veulent rien laisser aux autres. Ou des miettes. A l’école, on nous fait croire à l’égalité Liberté Fraternité. Des conneries tout ça.  40 000 € de taco, un match de foot à 20 000 €, l’autre avec ses conférences à 100 000€, et tout ce qu’on sait pas. Sans compter tout le pognon qu’on paye pour les anciens présidents. Comme s’ils s’étaient déjà pas assez gavés. Y se foutent de nous et croient qu’on voit rien. Faut que tout ça change. Sûre qu’avec Marine, ça va changer. Nous aussi on aura des places. Je serai acteur.

Dans quelques heures, toute cette histoire sera finie. Elle reprendra sa vie. Et moi la mienne à bosser pour un salaire de misère.  Chacun chez soi. Juste une erreur d’aiguillage. Retour à la case départ.

10 000 € c’est pas assez.

        Ce type est une véritable ordure. Il m’a menacé d’appeler la sécu si je ne lui virai pas 5000 €. Et j’ai obtempéré. Comment faire autrement pour que ça ne s’ébruite pas ? Si un journaliste a vent de cette histoire, je peux faire une croix sur ma carrière politique.  Le perchoir est pour ainsi dire juste un tremplin. Je veux aller plus haut. Dans trois ans, je me présente aux présidentielles. D’après mes réseaux, la grande majorité de mon parti me suivra. J’ai de très fortes chances d’être notre candidat. Première femme à l'Elysée ?

J’en veux à Cathy d’avoir tant insisté pour que je reste après le concert. Pourquoi ne pas être repartie tout de suite après ? Je ne me serai pas mis dans cet état là. Tout ça pour lui prouver que je n’avais pas changé. Un mensonge. Bien sûr que le pouvoir ça transforme les hommes et les femmes qui l’exercent. Nous ne sommes évidement plus les mêmes.  A part notre famille, nos amis, nos proches collaborateurs, les autres sont de plus en plus invisibles. Des statistiques ou des dossiers à régler. De temps en temps, nous les croisons, serrons leurs mains, échangeons quelques mots avec eux avec un large sourire, avant de remonter dans notre véhicule de fonction. Retour à notre monde, derrière une vitre fumée.

De l’autre côté du pays.

Pour être franche, j’aime le pouvoir. Tous ces gens à vos pieds, prêts à rire à vos plaisanteries même les plus nulles, voyager en avion, ne jamais se trouver dans un embouteillage, dîner dans les meilleurs restaurants, recevoir des livres en service de presse, des invitations au théâtre, dans les festivals de cinéma…. Sans oublier de pouvoir choisir parmi tous ces hommes qui vous badent. Je ne vais quand même pas cracher dans la soupe. Bien sûr, il y a des inconvénients. Toujours bien se tenir et choisir ses mots. Maitriser son image de bout en bout.

Ma communication en termes d’image est parfaite. Rien à redire. Aucune casserole, ni propos incontrôlé. Même mes adversaires politiques le reconnaissent. Le seul hic est ma libido. Je sais qu’il n’y a que ça qui peut me faire tomber.  Après cette histoire, il faut que je trouve une solution.  

Consulter un psy ?

         Plus qu’une heure avant la fermeture des portes. Elle s’est assise contre le mur et s’est endormie. J’ai réussi à lui faire virer 35 000 € en tout. C’est fou ce qu’elle à la trouille que j’appelle les vigiles de l’hôtel ou les flics. Sûre qu’elle a beaucoup à perdre. Pas comme moi. Au contraire. C’est le genre de truc qui te fait passer à la télé. Je suis sûr qu’on me demandera même d’écrire un livre pour raconter cette nuit. Peut-être même un film. Ce serait cool de jouer mon propre rôle ! Je serai super connu d’un coup. Ma page FB exploserait de nouveaux amis. Mes vieux seraient super fiers. Surtout mon daron qui a toujours pensé que j’étais un raté. Incapable d'être ingénieur comme mon frère. Enfin devenir quelqu'un.

Mais avec des gens comme ça, faut être malin. Cette femme connaît plein de monde. Si les vigiles ou les flics débarquent, elle peut m’accuser d’avoir profité de son état pour la séquestrer. Y a en plus les virements comme preuve. Je peux être accusé de viol. Ils savent très bien mentir. Faut voir avec l’histoire de la réunion avec Platini pour le match de l'autre fois et l’autre les yeux dans les yeux à l’Assemblée nationale. Sûre qu'elle baratinera les flics. Sa parole contre la mienne. J’ai paumé d’avance.

Faut pas être trop gourmand. J’ai déjà gagné pas mal de thunes. Pouvoir me prendre du temps pour aller à Paname et faire le tour des boites de casting. Quel pied de plus voir la gueule de con de mon boss au journal. Ce fumier sait que j’ai besoin de lui pour bouffer. Chaque fois, il me fait mariner avant de me jeter une pige comme à un chien. Et mon frangin et sa femme qui me prennent  pour un naze. Plus tous les autres qui sont persuadés que je suis un bon à rien. Le raté du quartier.

Tous me verront à la télé.

     A part les yeux cernés, aucunes traces de cette nuit. Je le vois dans le miroir. Il est debout contre le mur.  A plusieurs reprises, il a essayé de me parler. Je suis restée muette. Ne répondant que par les virements à ses chantages.  Un gagne petit. Ce type est un loser. Quoi qu’il fasse dans la vie, il le ratera. C’est inscrit dans son regard, sa manière de parler. La seule chose extraordinaire qui lui soit arrivée est cette nuit. Peut-être qu’un jour racontera-t-il avoir couché avec la Présidente de l’Assemblée nationale. Evidemment personne ne le croira.  Que va-t-il faire avec cet argent ? Le dépenser sûrement en conneries. Rarement approchée de si près un tel con. Avec son look de jeune premier, il cache bien son jeu. Tous dans les muscles, rien sous le crâne. Un vrai beauf.

J’entends des pas et un bruit de roulettes dans le couloir. Sans doute une des femmes de ménage. Je chausse mes lunettes noires et me plante devant la porte. Lui ne bouge pas. Bon… Ben… Je vous dis envoir. Je me retiens d’éclater de rire. On dirait un gosse avec la directrice de l’école. Il est tout penaud. Quel idiot.

Une main pianote un code derrière la porte. Je l’ouvre d’un coup sec. Une femme en blouse beige sursaute. Je me précipite dans le couloir. Surtout pas sortir en même temps que lui. J’entre dans la cabine d’ascenseur. Cette fois, pas d’erreur d’étage. Le réceptionniste n’a même pas le temps de me saluer. Mon chauffeur à qui j’avais donné rendez-vous m’attend devant l’entrée de l’hôtel. Il démarre.

Cette nuit n’a jamais existé.

        Plus d’un an que je suis à Paris. Et j’ai pas décroché le moindre rôle. Que dalle. Même pas pour un court métrage. Une réalisatrice m’a carrément dit que j’étais pas fait pour ce métier. Elle a rien compris. Ils veulent toujours le même genre d’acteurs. Des photocopies de tronches de cours de théâtres parisiens. J’ai vraiment les boules. En plus, j’ai déjà claqué pas mal de fric. Mais faut pas que je lâche l’affaire. Y a plein d’acteurs qui ont galéré avant de réussir. Pourquoi moi j’y arriverai pas ? Je suis pas plus con qu’un autre. C'est la galère  parce que j’ai pas de piston. Y a que des « fils de » dans ce métier. Faut que quelqu’un m’aide. Mais je connais personne dans le milieu.

Une secrétaire me demande de laisser un message. Je refuse et dis que c’est personnel. Elle me fait poireauter et me passe un mec qui doit être son chef. Lui aussi me donne la même réponse. Qu'est-ce qui croit? Y va pas m'impressionner avec ses mots à la con. Je vais pas les lâcher. Il finit par comprendre que je vais les harceler. Leur pourrir la vie. Il prend mon numéro et me dit qu’il va me rappeler.

Mon vibreur sonne dans la poche.  Je sors du bar. Madame la présidente n’a jamais entendu parler de vous. Peut-être faîtes vous erreur et… Je coupe mon portable. Jamais entendu parler de moi. Elle va voir ça. Tout le monde entendra parler de moi.

Notre sextape va faire le tour du Net.

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