Aujourd'hui, pas de dessin sur les tours jumelles. Fait, archi fait, vous le verrez dans 99% des dessins/ articles de presse. Non, aujourd'hui, je voudrais rendre hommage aux autres victimes, les 115 000 civils bombardés en représailles, les 7 Millions de déplacés qui n'avaient rien demandé. Ces victimes-là, on en entend moins parler, car le 11 septembre, dans sa spectacularité, a permis de justifier l'une des guerres les plus sales et immorales de l'Histoire (sur une fake news, rappelons nous le faux flacon brandi à l'Onu). C'est ça, aussi, la puissance de l'image, celle, inondant les écrans, des deux tours qui s'effondrent, et tout ce qu'elle ne dit pas, ou justifie, dans un silence assourdissant. Ce qu'elle dit, en définitive, c'est que nous sommes toujours dans un système de guerre froide, où le "camp du Bien" peut se prévaloir des pires crimes de guerre pour venger un attentat, un système où l'écrasante majorité de la presse tourne en boucle des images saisissantes en choisissant de taire des milliers d'autres; un système où les morts, et donc les vies, n'ont pas la même valeur; un système qui vante les mérites d'une guerre qui après tant d'atrocités, a laissé revenir les fondamentalistes au pouvoir dans un pays où ils étaient censés "rapporter la démocratie". Car oui, si ces morts là sont justifiées par tant de silences, c'est parce qu'elles sont dues à la plus grande démocratie du monde. Ces morts passées sous silence, je leur rends hommage, car elles sont, elles aussi, victimes de la barbarie.
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