Le Oui mais...

Cette semaine, c’était le Oui mais… 

Oui, vous avez bien lu, le oui mais… 

On est républicains, oui mais, on interdit des casserolades

On est un barrage contre l’extrême droite, oui mais, on laisse manifester des néo-nazis dans les rues de Paname deux jours avant la célébration de la capitulation allemande… Le sens du timing, les gars… Pas mieux!

On est un président populaire mais il n’y a personne sur les champs Elysées… Un défilé solitaire, Narcisse en limousine, saluant les arbres… J’ai vu les photos, ils étaient venus en nombre… Oui mais… C’est pour sa sécurité… (au passage on rappelle qu’il voulait davantage écouter la france silencieuse, une promesse enfin tenue )

On célèbre Jean Moulin, oui mais… Pétain, c’était quand même un grand soldat… 

On condamne toutes les violences, oui mais… surtout celles contre les vitrines, et contre les oreilles (bah oui les casseroles..).

Drôle de 8 mai, oui mai, drôle de République. Où un maire, hier, annonçait sa démission suite aux menaces de mort répétées, au harcèlement, et à une tentative d’assasinat, maison et voiture brûlées (ST Brévin près de Nantes), tout ça parce qu’il était chargé de mettre en place un centre d’accueil pour réfugiés. Réfugiés que le gouvernement répugne à accueillir, en traitant Meloni d’incapable… Un peu comme gégé traitait Le Pen de trop molle… Le maire (non pas Bruno, celui de St Brévin), n’a eu aucune protection, non ni aucun soutien, pas un appel du roitelet… qui pourtant avait passé un coup de fil à Zemmour, après qu’un gauchiste malotru l’avait insulté en pleine rue … Fa-chaud là non??  Le rechauffement climatique s’accompagne inéluctablement de la multiplication des flammes tricolores. Un peu comme le moustique tigre, d’année en année, ça gagne du terrain. Le barrage, devenu marche pied, est désormais une passerelle, un pont, et maintenant un viaduc… Ah le réchauffement climatique, et la sécheresse, c’est pas bon pour les cervelles… J’me suis rendu compte que les départements les plus impactés par la crise de l’eau sont le Var, les Bouches du Rhône et les Pyrénées Orientales… Là où le RN réalise des scores poutiniens. Un conseil, hydratez-vous… Mettez vous un peu d’eau sur la nuque, éteignez votre putain de télé, lisez Klemperer, “La langue du 3e Reich”, où l’on explique comment, de façon indolore, à travers les mots, leur dévoiement, leur détournement, on parvient à dédiaboliser le mal, tout en démonisant les minorités… Regardez à nouveau Le dictateur, Le pianiste, La vie est belle, le triomphe de la poésie sur la barbarie… Relisez ces vers d’Aragon, qui honorait la mémoire de ces résistants étrangers, juifs et pire… de gauche, qui résonnent froidement avec ce vent mauvais que nous apporte l’actualité:

Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes

Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants

L'affiche qui semblait une tache de sang

Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles

Y cherchait un effet de peur sur les passants

Mais ne jetons pas l’opprobre sur le roi Ubu, pris dans sa propre folie égocentrique, le Oui mais est sa marque de fabrique mais l’imposture du 8 mai le dépasse largement… Disons les choses simplement: ce huit mai est un oui mais, depuis le début. Rappelons tout de même que, pendant que l’on célébrait la défaite nazie, le jour même, à Sétif, puis dans toute l’Algérie, eut lieu un massacre (des milliers de morts > 45000), pris sous le commandement du général salvateur de la France. Oui… La Libération, oui mais… aussi le massacre. 

Plutôt que le 8 mai, j’ai finalement choisi d’honorer la journée internationale du rire, la veille… Où Bruno Le Maire demandait aux grandes surfaces … De baisser les prix… Ouais ouais. Là on retrouve l’honneur d’une nation, autour d’un bon fou rire. Ne laissons pas l’humour british de côté, c’est le meilleur. j’ai suivi le couronnement de Charles, un mec qui commence à bosser à 74 ans, le rêve d’Olivier Dussopt… J’ai suivi rapido sur nos médias, une vraie démonstration de beurrage de raie royale… Une description orgasmique, en direct live, du couronnement de sa royale tête de gland, avec une couronne de 2 kg d’or massif sertie de diamants sur la tronche. On n’avait jamais vu ça depuis le patron de Pfizer en plein Covid. Franchement, ce mois de mai, il me fatigue déjà. Il fait un temps de mars alors que j’allais acheter mon barbeuc. Me reste plus qu’à faire tinter ma casserole pour couvrir le bruit des bottes.