Dire tout et faire son contraire, c'est ce à quoi nous habitue quotidiennement le gouvernement ni de droite ni (encore moins) de gauche, lequel a permis à une loi, le CETA, de surpasser en terme législatif les lois souveraines du pays. Ainsi, une firme mécontente d'une loi (environnementale, par exemple?) allant à l'encontre des ses intérêts, peut saisir un tribunal et condamner l'Etat. C'est ce que le CETA permet. Et autant dire, l'environnement (puisque l'intervention symbolique de Greta Thunberg tombait le même jour), le CETA s'en contre fiche. Le mot biodiversité n'apparaissant qu'une dizaine de fois contre une centaine de fois pour le terme "concurrence", l'environnement est , évidemment, le cadet des soucis d'une loi qui privilégie une dérégulation du marché et une destruction des (maigres) normes protégeant les citoyens de la malbouffe. Les farines animales sont un bon exemple: interdites sur le sol français, elles sont toutefois légales au Canada, avec qui le CETA est enclenché. Donc, en toute logique, plus rien n'empêchera leur entrée sur le sol français. Ainsi, le Ceta est une des premières "super lois" où la firme, l'intérêt patronal et industriel, prime sur une loi souveraine d'un pays, sur une protection sociale encadrée par un Etat. Sorte de toute-puissance donnée aux industriels, elle est surtout l'avénement, le parachèvement d'un système oligarque où le profit écrase tout sur son passage, des protections sociales aux enjeux écologiques. L'Assemblée Nationale, bien qu'assez partagée sur la question, a voté pour l'enterrement de sa propre autorité législative, cédant aux sirènes du libéralisme sauvage, mais sans en assumer la responsabilité. La conscience tranquille, après avoir pieusement écouté Greta Thunberg dans un discours étrangement consensuel (bien qu'alarmiste, elle n'a pas fait mention du CETA ni des violences policières de militants écolos sur notre sol...), ils ont voté, quelques heures plus tard, pour une loi qu'aucun être sensé n'aurait pu valider. L'histoire les jugera sévèrement.
