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Billet de blog 24 août 2023

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Fermetures des maternités, symbole mortel du mépris du libéralisme pour la vie

La politique ultra-libérale inverse toutes les courbes: l'espérance de vie, la santé, le niveau de vie (et sa qualité), le Quotient Intellectuel, et ce dès le berceau. Qui devient potentiellement mortel pour les enfants qui n'ont pas la "chance" de naître à côté d'une maternité...

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Illustration 1

"Quoi qu'il en coûte"... Surtout vos vies...

Dans ma ville, #cahors (comme dans tant d'autres villes), la #maternite a fermé momentanément, et son avenir est en suspens... Pour accoucher il faut désormais faire 1h de route. Ce désastre, on le doit à des années de politiques libérales de restrictions budgétaires. "Oh mais tu comprends, faut faire des économies", vous dira le bobeauf, entre un éloge de la valeur travail et une réflexion sur le rsa. C'est simple: avec 1h de trajet en 2021, ma fille n'aurait jamais vu le jour, puisqu'il s'agissait d'une grossesse à risque, suivie d'une complication de dernière minute... Perdre son enfant... C'est ce qui arrive d'ailleurs à plusieurs mamans, puisqu'on apprend que depuis quelques années la mortalité infantile ne baisse plus, et même ré-augmente, supérieure à la moyenne européenne. Dans une puissance mondiale. C'est beau les économies budgétaires hein... Et j'parle pas du budget 2024, où il est prévu de doubler le tarif chez le médecin et des médocs à la pharmacie. Alors quel avenir dans les villes moyennes ? Des numéros verts et des écrans pour téléconsulter sur doctolib...

T'es pauvre? Meurs...

Illustration 2

Au-delà de la détérioration des services publics, auquel les services de périnatalité n'échappent pas, c'est la philosophie même du néo-libéralisme qui s'exprime. Les femmes, poussées par les politiques d'égalité femmes-hommes sur le marché de l'emploi, sont amenées à repousser sans cesse l'âge du premier enfant. La carrière avant tout; il faut souffrir pour être libre. La maternité étant peu protégée par le code du travail, elles n'ont en fait pas vraiment le choix. La politique restrictive et culpabilisante contre "l'inactivité" professionnelle ont raison des désirs de maternité. Désormais, pour être une vraie femme active, on pense d'abord à sa réussite professionnelle. C'est le progrès qui les a libérées des traditions aliénantes qui les réduisait à des mères. La liberté, désormais, c'est de travailler, et si d'aventure une travailleuse veut donner la vie, elle se hâte de sevrer sa progéniture, et l'envoie à la crèche à ses deux mois. Le boulot avant tout. Le libéralisme a bien vendu ses vieux rêves de liberté et d'égalité.

Mais le libéralisme n'est pas le seul en cause. Dans les milieux militants écologistes, la pensée atinataliste a le vent en poupe. D'aucuns culpabilisent même, à grand renfort de biais cognitifs, les parents polluer la planète, quand on sait que 10% des plus riches polluent autant que la moitié de la planète... Quand on sait également que le continent le plus fécond (l'Afrique) est aussi celui qui pollue le moins, cet argument confine au ridicule, mais inquiète d'autant plus que la mise à l'index de ceux qui font des enfants mènera à terme au vieillissement massif de la population, sans jeunesse et sans avenir. En Italie, les gouvernements d'extrême droite s'approprient cette question en promouvant la fécondité (pour lutter contre "le grand remplacement" de ceux qui procréent plus que la moyenne); pour ce faire, ils donnent des bourses aux jeunes parents volontaires. Quand c'est le service public qu'il faudrait financer. 

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