La première chose que j’ai annoncée à la juge des libertés, c’est ceci : « je n'ai jamais été suicidaire mais je déciderai librement du moment où je mettrai fin à ma vie ».
Et la juge a annulé la décisions de m’avoir hospitalisé sans mon consentement dans un lugubre hôpital psychiatrique, au milieu de personnes très très abîmées.
Pendant mon séjour, j’étais juste en « observation », je ne prenais ni médicament psy, ni rien. Mais je ne lirai qu’après ma libération qu’un des médecins du CHU, le Docteur Lise Fehner, a noté sur le certificat qui a décidé de mon hospitalisation sans consentement, ceci :
HDM : Patient connu et suivi en psychiatrie pour sd dépressif et de nombreuses TS (nombreuses tentatives de suicide ?)
Or ceci est faux ! Et honteux de la part d’un médecin ! De toute ma vie, je n’ai jamais consulté de psychiatre, ni pris le moindre médicament psy. A part 3 petites semaines en 1999 lorsque j’avais arrêté de fumer.
J’ai donc jeté dans cet enfer à cause de ça, mais aussi deux des personnes les plus proches de moi m’y ont poussé sans scrupule. Pourquoi ? Parce qu’elles ont eu peur que je meure ? Et alors ne sont-elles pas au courant que je passerai à l’acte quand je le déciderai ? N'ont-elles pas lu et approuvé mon texte intitulé " manifeste pour une mort digne" ? Mieux, n’ont-elles pas accepté justement de m’accompagner dans mes réflexions et dans mes préparatifs pour le jour J ?
Et il y a eu surtout cette charge insupportable de mon ancien camarade Hossein Mokry, qui a écrit une longue lettre dans laquelle il m’a enfoncé en exposant toutes nos discussions intimes sur la question du choix de la mort. C’était honteux de sa part, car c’est comme si je le dénonçais à l’Ambassade d’Iran, non pas pour les articles qu’ils n’osent pas écrire, mais seulement parce qu’il m'a demandé de lui prêter mon blog pour qu'il y dénonce le régime iranien... mais sous un pseudonyme.... et que je lui ai dit que j'étais d'accord à la seule condition qu'il s'assume...
Je sais que la mort terrorise les gens, notamment dans notre société très avancée, et c'est pour cela que je n'en ai jamais voulu aux amis et proches qui ont choisi de rester loin de ma préoccupation. Et je sais aussi que les deux amis en question, bien qu'ayant mon âge, se portent assez mal physiquement et psychologiquement, et c'est pour cette raison que j'ai résisté au début à toute proximité avec moi sur cette question du choix de la mort.
Dans le pavillon où j’étais « interné », on était 25 patients, parmi lesquels au moins 15 étaient dans un état de délabrement total. Ce qui obligeait le personnel – en nombre largement insuffisant - à rester sans cesse vigilant. Et surtout à se comporter envers elles comme envers des enfants irresponsables. Et du coup envers nous autres aussi : le moindre mouvement de travers et hop c’est l’engueulade, voire la punition comme j’en ai eues.
Si vous voulez en savoir plus sur cet enfer, voici les liens en libre accès sur mon blog :
1 - https://blogs.mediapart.fr/.../vol-au-dessus-dun-nid-de...
2 - https://blogs.mediapart.fr/.../vol-au-dessus-dun-nid-de...
3 - https://blogs.mediapart.fr/.../vol-au-dessus-dun-nid-de...
4 - https://blogs.mediapart.fr/.../vol-au-dessus-dun-nid-de...
5 - https://blogs.mediapart.fr/.../vol-au-dessus-dun-nid-de...
PS : Je n'avais pas envie de revenir sur cette question, mais les messages inquiets n'arrêtent pas. D'où cette ultime mise au point.
Mustapha Kharmoudi, Besançon le 7 avril 2023
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