Elle dit : à te voir pressé de partir, on dirait que tu n’as été ni heureux ni joyeux avec nous
Je réponds : on ne peut pas le dire comme tu le dis, car partir n’a rien à voir avec le fait d’avoir été heureux et joyeux avec vous
Elle dit : à t’entendre parler ainsi, est-ce que quelque chose te manquera de chez nous quand tu ne sera plus chez nous ?
Je réponds : pour tout dire, rien ne me manquera de chez vous
Elle dit : tout de même, toi tu nous manqueras parce que tu comptes beaucoup dans nos cœurs
Je réponds : oui on peut dire que vous aussi vous comptez beaucoup dans mon cœur
Elle dit : tout de même ça m’aurait fait plaisir que tu dises que nous aussi on te manquera
Je réponds : oui on peut le dire, vous aussi vous me manquerez
Elle dit : c’est quoi cette façon de parler, tantôt tu dis oui tantôt tu dis non ?
Je réponds : oui je te comprends, mais oui et non ne sont plus à mes yeux qu’une seule et même chose
Elle dit : à t’entendre parler ainsi, on dirait que tu ne sais même plus ce que tu dis
Je réponds : oui on peut le dire, je dis ce que je dis à la manière de quelqu'un qui ne sait plus ce qu'il dit
Elle dit : tout de même, à te voir si détaché de nous, on dirait que tu ne te sens plus des nôtres
Je réponds : oui on peut le dire, j’ai été un temps des vôtres mais maintenant je ne suis plus des vôtres
Elle dit : à t’entendre parler ainsi, on dirait que tu préfères être plutôt des leurs
Je réponds : non on ne peut pas le dire comme tu le dis, j’ai été longtemps des leurs mais maintenant je ne suis plus non plus des leurs
Elle dit : tout de même, tu serais d’où maintenant si tu n'es plus ni des nôtres ni des leurs ?
Je réponds : maintenant on peut dire que je suis d’une vie dont on ne peut pas dire qu’elle est vie telle qu’on croit qu’une vie doit être vie
Elle dit : à t’entendre parler ainsi, on dirait que tu t’es déjà perdu toi-même à toi-même avant de te perdre à nous autres
Je réponds : oui on peut le dire, je me suis déjà perdu moi-même à moi-même, mais on peut aussi dire que je me suis retrouvé moi-même tel que je rêve d’être moi-même dans le monde éthéré de mes rêves
Elle dit : tout de même, on dirait que là où tu veux être, tu veux y être seul avec toi-même sans plus aucun de nous à tes côtés
Je réponds : oui on peut le dire, mais on peut aussi dire que là où je veux être seul avec moi-même, mon état d’être seul avec moi-même sera à jamais rempli de vous tous
Elle dit : à t’entendre parler ainsi, qui veux-tu qui comprenne quoi que ce soit à ce que tu dis tel que tu le dis
Je réponds : je comprends qu’on puisse ne pas comprendre ce que je dis de ce que je pense, mais viendra un temps où tout le monde comprendra, de lui-même et sans mots, cela que je n’arrive pas à faire comprendre avec tout ce trop de mots
Mustapha Kharmoudi
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