Palestine : un million d’oliviers
C’est le projet de cet homme remarquable, un palestinien de la Cisjordanie. Plus précisément de Tulkarem.
J’ai eu le plaisir et l’honneur de l’avoir longuement rencontré pendant deux jours, lors de son passage dans ma ville : Besançon. L’honneur d’avoir été son interprète. Et l’honneur de l’avoir hébergé. Et l’honneur de lui avoir fait visiter Besançon.
Fayez est venu à notre rencontre sur invitation de l’association bisontine Palestine-Amitié. Des militants valeureux qui agissent souvent dans la discrétion, cette discrétion qui sied aux gens qui se concentrent sur les actions concrètes, directement au service des concernés.
Comme là : cela fait plus de dix ans qu’ils accompagnent les porteurs de ce projet titanesque.
Je vous raconte :
En construisant le mur de 800 km pour séparer les territoires de Cisjordanie occupés par les colons de la population palestinienne, les Israéliens avaient arraché 1.500.000 arbres. Dont 1.000.000 d’oliviers.
J’avais eu à voir UN olivier déraciné par l’armée israélienne lors d’un séjour en Palestine, c’était lors de la première intifada. Et je peux vous dire que c’est si choquant qu’on ne peut le fixer longtemps. Encore moins quand la famille expliquait que cet olivier avait « connu » leurs ancêtres, lesquels, tout comme cette famille, prenaient leur déjeuner sous sa protection.
Alors imaginez 1.000.000 d’oliviers déracinés...
D’où le projet dont Fayez est venu nous entretenir de son avancée : déjà près de 60.000 oliviers ont été plantés.
Bref, lors de son très court séjour à Besançon, Fayez a rencontré Anne Vignot, la Maire de Besançon, et Mariguite Dufay, la présidente de région Bourgogne-Franche-Comté.
Fayez a expliqué, à l’une comme à l’autre, la valeur de l’olivier pour les Palestiniens. Outre le fait que l’olivier représente la colonne vertébrale de l’agriculture palestinienne, il représente aussi l’Emblème du peuple palestinien, au même degré que le drapeau et le Keffieh.
Nos deux élues se sont montrées si attentives à son projet. Et je peux témoigner combien l’une et l’autre l’ont assuré de leur soutien total.
Pour ma part, j’ai eu à connaître de près cet homme. Cet homme remarquable à tous points de vue. Un homme qui a su faire la paix avec lui-même. Il m’a dit entre autres : « Il faut éviter de vivre avec la haine, parce que la haine ça détruit les hommes et les peuples... ». Il m’a dit : « La haine ça se retourne toujours contre les haineux ». Il l’a dit sur un ton apaisé, et sans même citer la haine que les Israéliens déversent encore sur la population civile de Gaza.
Salut à toi, camarade !
MK, le 20 juin 2024

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