Hâtez-vous, hâtez-vous
Hâtez-vous donc de nous tuer
Réjouissez-vous, réjouissez-vous
Et tuez-nous jusqu’au dernier
Continuez de nous tuer sans relâche
Et pavanez, oui, oui, pavanez, pavanez
Et pavanez en héros à travers nos rues, pour que les vôtres voient que tel un torrent, vous dévastez tout sur votre passage
Et pavanez sur les cadavres de nos familles, pour que les vôtres voient que vous êtes sans pitié pour nous autres
Et pavanez sur les ruines de nos maisons, pour que les vôtres voient que vous êtes invincibles
Et voici que les vôtres se réjouissent de voir combien ça vous va si bien d’être invincibles
Et voici que le monde entier se réjouit de voir combien ça vous va si bien d’être invincibles
Continuez donc de nous tuer avec toute votre force
Comme il vous plaît de si bien le faire
Tuez-nous encore, tuez-nous, tuez-nous
Et ne privez pas les vôtres du bon plaisir de vous voir tuer leurs ennemis, même si leurs ennemis ne sont que des civils sans armes
Et au diable toute pitié pour nous autres
Et au diable toute compassion pour nos enfants
Hâtez-vous, hâtez-vous
Hâtez-vous de nous tuer jusqu’au dernier
Réjouissez-vous, réjouissez-vous
Et faites qu’il ne reste aucun de nous en vie
Et pavanez, oui, oui, pavanez, pavanez
Et pavanez sur notre terre, pour que les vôtres voient que vous nous pourchassez partout où nous fuyons, pour échapper à votre furie
Et pavanez sur les ruines de nos écoles, pour que les vôtres voient que vous n’épargnez aucun de nous
Et pavanez sur les cadavres de nos enfants, pour que les vôtres voient que vous êtes implacables
Et voici que les vôtres se réjouissent de voir combien ça vous va si bien d’être implacables
Mais voici que peu à peu le monde entier commence à s’émouvoir de voir combien vous êtes impitoyables
Continuez de nous tuer à l’aveugle
Comme il vous plaît de si bien le faire
Tuez-nous encore plus, tuez-nous
Et criez à la face de la terre qu’à vos yeux nous ne sommes même pas des êtres humains
Et dites-vous bien qu’à nos yeux aussi, nous ne nous sentons nullement de cette étrange espèce d’humains que vous êtes devenus
Étrange espèce, qui prend plaisir à massacrer, sans la moindre pitié, des êtres humains sans défense et sur leur propre terre
Étrange espèce, qui prend plaisir à massacrer, sans nulle compassion, des enfants dans leurs écoles
Hâtez-vous, hâtez-vous
Et n’en laissez aucun en vie
Réjouissez-vous, réjouissez-vous
Réjouissez-vous de faire mourir de faim les survivants
Et pavanez, oui, oui, pavanez, pavanez
Et pavanez sur notre terre, pour que les vôtres voient combien vous aimez nous abattre jusque dans nos propres maisons
Et pavanez sur les ruines de nos hôpitaux, pour que les vôtres voient que vous êtes déterminés à semer la ruine sur notre terre
Et pavanez sur les cadavres des malades que vous avez achevés en bombardant leurs hôpitaux, pour que les vôtres voient que rien ne pourra jamais ralentir votre belle conquête
Et voici que les vôtres se réjouissent de voir que rien ne pourra jamais se mettre au travers de vous
Mais voici que de plus en plus le monde entier s’inquiète de voir combien vous êtes d’une violence sans limite
Continuez de nous tuer avec la même rage
Comme il vous plaît de si bien le faire
Tuez-nous haut et fort, tuez-nous, tuez-nous
Continuez de nous tuer puisque c’est justement notre présence qui vous empêche d’occuper notre terre
Débarrassez-vous de nous, comme si nous n’étions que des nuisibles qu’il importe d’éradiquer, pour qu’enfin vous puissiez vivre heureux sur notre terre
Et faites-le sans aucune pitié pour nous autres
Et faites-le sans aucune compassion pour nos enfants
Hâtez-vous, hâtez-vous
Et faites mourir les survivants de faim
Réjouissez-vous, réjouissez-vous
Et rasez-nous de la surface de la terre
Continuez de nous tuer, puisque c’est là votre bon plaisir de déverser sur nous, toute la haine qui vous habite
Et pavanez, oui, oui, pavanez, pavanez
Et pavanez sur notre terre, pour que les vôtres voient que vous êtes dignes des plus grands conquérants
Et pavanez sur les ruines de nos écoles, pour que les vôtres voient que rien ne vous arrêtera
Et pavanez autour du bûcher où vous brûlez les livres et les cahiers de nos enfants, pour que les vôtres voient que vous tenez à aller jusqu’au bout
Et voici que les vôtres se réjouissent de voir combien vous êtes dignes des plus grands conquérants
Mais voici que le monde entier soudain s’alarme de voir combien vous n’êtes que des sanguinaires
Continuez de nous tuer avec toute votre rage
Comme il vous plaît de si bien le faire
Tuez-nous donc, tuez-nous
Continuez de nous tuer puisque nous sommes coupables du pire
Car malgré le déluge que vous déversez sur nous, nous tenons coûte-que-coûte à rester sur notre terre
Quand bien même nous savons que vous êtes sans pitié pour nous
Quand bien même nous savons que vous êtes sans compassion pour nos enfants
Hâtez-vous, hâtez-vous
Rasez-nous de la surface de la terre
Réjouissez-vous, réjouissez-vous
Et éradiquez toute trace de nous
Continuez de nous tuer puisque nous ne voulons aller nulle part ailleurs que chez nous
Et pavanez, oui, oui, pavanez, pavanez
Et pavanez sur notre terre, pour que les vôtres admirent que vous ne reculerez devant rien pour parachever votre conquête
Et pavanez sur les ruines de nos camps de réfugiés, pour que les vôtres voient que vous ne nous laisserez aucun répit
Et pavanez autour de nos tentes que vous brûlez, pour que les vôtres admirent combien vous êtes si puissants
Et voici que les vôtres se réjouissent de vous voir en admirables maîtres de guerre
Mais voici que maintenant le monde entier soudain proteste de voir combien vous êtes les pires des criminels
Continuez de nous tuer avec la plus féroce des férocités
Comme il vous plaît de si bien le faire
Tuez-nous donc, tuez-nous
Continuez de nous tuer tant que c’est encore le bon vouloir de ceux-là qui vous arment et vous soutiennent
Ceux-là mêmes qui vous ont transformés en cette étrange espèce qu’on dirait des monstres non-humains
Des monstres sans nulle pitié, pas même pour vous-mêmes et pour les vôtres
Des monstres sans nulle compassion, pas même pour vos enfants à venir
Hâtez-vous, hâtez-vous
Et détruisez toute trace de nous
Réjouissez-vous, réjouissez-vous
Et faites que nous n’ayons jamais été
Continuez de nous tuer puisque nous aimons mourir en martyrs sur la terre de nos ancêtres
Et pavanez, oui, oui, pavanez, pavanez
Et pavanez sur notre terre, pour que les vôtres voient comment vous nous cantonnez dans des camps clos, sans rien pour y survivre
Et pavanez autour des camions humanitaires que vous empêchez de venir à notre secours, pour que les vôtres voient que vous êtes déterminés à en finir une bonne fois pour toutes avec nous
Et pavanez autour des sacs de nourriture que vous brûlez, pour que les vôtres voient que rien jamais ne pourra vous fragiliser
Et voici que les vôtres se réjouissent de voir combien vous ne nous laissez aucune issue de secours
Mais voici que partout sur terre le monde s’insurge de voir que vous nous cantonnez comme on cantonnait jadis ceux-là qu’on voulait exterminer
Continuez de nous tuer avec toute la haine qui vous habite
Comme il vous plaît de si bien le faire
Hâtez-vous, hâtez-vous avant que le monde entier ne comprenne enfin que rien ne nous fera quitter notre terre
Nous ne quitterons pas notre terre, quand bien même votre déluge est le pire de ce qu’un peuple ait pu subir
Et prenez garde, prenez garde
Prenez garde au retour du bâton, car alors il vous faudra bien rendre compte devant l’humanité entière de cette haine de l’humain qui vous habite au plus profond de vous-mêmes
Et prenez garde, prenez garde
Et prenez garde au retour du bâton, car alors il vous faudra bien rendre compte de la mort sans raison de milliers et milliers d’innocents que vous êtes allés exterminer chez eux, alors même qu’ils étaient sans défense
Et prenez garde, prenez garde
Et prenez garde au retour du bâton, car alors même ceux-là qui vous arment et vous soutiennent n’hésiteront pas à bientôt vous abandonner, sans la moindre pitié pour vous
Et prenez garde, prenez garde
Et prenez garde au retour du bâton, car alors même ceux-là qui vous arment et vous soutiennent n’hésiteront pas à bientôt vous abandonner sans nulle compassion pour vos enfants, ni pour vos enfants à venir
MK
Version audio : https://www.youtube.com/watch?v=H7YSjOekPYM&t=5s

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