Istanbul, Bizance, Constantinople...trois noms pour une même ville, frontière symbolique entre l'Orient et l'Occident.

Charmeuse Istanbul qui séduit les yeux et le coeur sur les rives du Bosphore, de la Corne d'or et de la mer Marmara.

Un court et heureux séjour la semaine dernière. Le temps d'arpenter les ruelles, de humer les senteurs épicées, de visiter la Mosquée bleue et le palais de Topkapi, de traverser le pont Galata et de vous ramener quelques photos.

J'ai assisté à une cérémonie de derviches tourneurs. Je suis lectrice depuis longtemps des petites histoires de Nasrudin*, personnage central de facéties qui illustrent le mouvement soufi.
Ces histoires sont complètement décalées et ne répondent à aucune convention. Elles font sourire et en même temps, elles interrogent notre perception du monde. C'était assez fascinant de regarder ces hommes tourner sur eux-mêmes au son du nay, jusqu'à atteindre une forme de transe puis s'arrêter dans une immobilité totale.
* rassemblées par Idries Shah

C'était également la première fois que je me trouvais dans un pays à forte religion musulmane en période de Ramadan.
Dès la nuit tombée, après l'appel du muezzin, c’est une sorte de grande fête dans les parcs et jardins, les familles s’installent autour de petites tables de bois et mangent dans une sorte de pique-nique géant avec brouhaha permanent et musique dans tous les coins.

Les jeunes gens restent tard dans les rues, jusqu'à 3 h environ, ils mangent, boivent, fument à gogo, puis dès 5h, aux premières lueurs du jour, la prière du muezzin retentit à nouveau et rappelle à chacun le jeûne.

J'ai trouvé ce pays plus "libre" dans ses codes de vie quotidienne. Par exemple, il n'y a pas de passages piétons à Istanbul (14 millions d'habitants) et tout ce joli monde traverse à qui mieux mieux, slalomant entre voitures, tramways et bus. A première impression, cela ne choque pas car tous ces éléments s'imbriquent, s'harmonisent et ne semblent pas poser problème.
Bien sûr, pas de ceinture de sécurité, nulle interdiction de fumer, etc.

Une autre chose m'a marquée : lors d'une prière à la Mosquée bleue où les nombreux fidèles suivaient leur rituel, les enfants jouaient juste derrière eux, chahutant, courant ça et là, et personne n'est venu le leur interdire. En France, ne serait-ce que dans une salle d'attente de médecin ou d'un lieu public, chaque parent s'efforce de faire taire son enfant à coup de gros yeux, de "Chut", voire même de petites menaces de sanctions à venir. Formatés dès l'enfance... pour reprendre le verbe de Jean-Paul-Yves-Le-Gof, plus connu sous le nom de jpylg.
Bientôt, je pars à Montréal et ce sera une autre façon de vivre.
C'est cela la richesse, la diversité.
(à suivre des photos de la gare de l'Orient Espress, du pont Galata, de Topkapi, de la vie !)
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Et aussi, l'édition des PPJ !