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Billet de blog 9 juin 2018

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Pourquoi j'apprends l'arabe III

Je n'écris pas cet article pour vous convaincre d'apprendre l'arabe. En fait, l'idée m'est venue, en entendant les gens dire, que cette langue était très éloignée de moi. Vraiment? (suite)

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Avant de continuer à dérouler l'histoire de ma famille, qui m'a conduite

à apprendre l'arabe, j'aimerai vous montrer ce qui m'a amenée à apprendre

à lire et à écrire en arabe.

Je vis à Haifa en Israël. Cette ville est considérée comme une municipalité

tolérante, où juifs et musulmans vivent en harmonie.

Quand je suis venue en Israël, cela m'a fait bizarre de voir tout

écrit en hébreu. 

Au fil des mois, j'ai remarqué l'alphabet arabe ici et là.

Je l'ai trouvé fascinant. Ces rondeurs, ces dessins, ces

lettres esseulées m'ont interpellée.

Mais bon, je me suis mise d'abord à l'hébreu.

Avec succès.

C'était un rêve pour moi de pouvoir

lire des romans, dans une langue étrangère,

sans m'aider d'un dico.

Il est très bizarre de constater

que mon hébreu a dépassé mon anglais.

Cela m'a vexée.

Du coup, je me suis remise à cette langue.

J'ai remarqué qu'ici, on n'écrivait pas

la même chose sur les murs , par exemple, d'un abribus

ou aubette.

A Haifa, si vous êtes arabophone, vous aurez la surprise

de constater qu'une partie du panneau, avec les détails

sur les lignes d'autobus, n'est pas en arabe.

La plupart, oui, donc ou l'auteur n'a pas su tout 

écrire en arabe ou ...je vous laisse juge d'émettre

un jugement.

Mais vous pouvez avoir la même surprise, à la

devanture d'un magasin russe: Les horaires ne sont

pas les mêmes en hébreu et en russe. Le magasin est

ouvert le samedi, je vous laisse deviner dans quelle

langue c'est indiqué. Et bien sûr, on a oublié l'arabe!

Et quelques fois, on peut se demander quelles sont les

langues officielles d'Israël.

L'affichage dans l'autobus est surtout en hébreu et en

anglais. Mais dès qu'il s'agit d'un avertissement, c'est

écrit aussi en arabe.

J'ai aussi vu un autocollant sur lequel on pouvait lire

en hébreu, en russe et en arabe, les consignes pour jouer

en toute sécurité dans un jardin public. Pourquoi ne pas 

écrire aussi en russe....mais dans ce cas, elle devrait être

en troisième position.

Je précise qu'Israël a juste deux langues officielles.

J'ai pu constater, tristement, que l'arabe n'était pas

une langue bienvenue dans ma ville.

D'ailleurs, certains souhaitent qu'on la gomme.

Toutes ces constatations m'ont amenée à vouloir

apprendre à lire, puis à écrire en arabe.

Après une opération, j'ai eu beaucoup de

temps libre, ce qui m'a conduite à apprendre

l'alphabet. Puis naturellement j'ai commencé à lire.

Un jour j'ai découvert que l'Institut du Monde Arabe

publie un magazine.

Ce dernier propose des articles avec des lexiques,

un supplément littéraire...Une partie est en français

et les textes ont trois niveaux différents.

Un petit bijou! De plus les numéros anciens me

coûtent moins.

Du coup, j'ai commencé à lire et à découvrir des auteurs

arabes comme Mohamed Choukri, Ben Salem Himmich

(magazine 64 de 2008), Amara Lakhous, qui écrit

en italien!  (magazine 74 de 2012),

ou encore Elias Khoury.

Pour l'instant je les lis en hébreu, en français ou en

anglais. 

Un jour, j'espère en arabe.

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