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Journaliste/ Ecrivaine / conceptrice et animatrice de rencontres-débats et d'émissions sur les réseaux sociaux : "AlternaCultures" et "l'Interview". En charge du Prix littéraire AFA

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Billet de blog 8 mai 2019

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Révolution du Sourire : paroles d'Algérien.ne.s

Cela fait plus bientôt trois mois que les Algérien.ne.s manifestent dans les rues à travers le pays. Expert.e.s, universitaires, artistes, intellectuel.le.s, journalistes ont livré et continuent à livrer un tas d'analyses sur la situation qui règne en Algérie. Les Algérien.ne.s, celles et ceux qui sortent dans les rues et manifestent ont aussi leur point de vue. Focus sur leurs paroles...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1
Pour que vive l'Algérie... © Nadia Agsous

C'est la fabrique du pouvoir qu'il faut démanteler...

Le mot d’ordre « yetnahaw ga3 » («qu'ils dégagent tous»), ne touche pas que des dirigeants à la tête du pouvoir politique et économique, mais il s'applique au système même qui les a fabriqués. Ce n’est ni l’administration, ni les pouvoirs publics, ni l’ANP (Armée nationale populaire), ni l’Etat, ni celles et ceux qui les servent, qui sont remis en cause, mais la fabrique même du pouvoir depuis 1962. Les maîtres d'oeuvre sont aujourd'hui le chef de l’état-major et son entourage militaire et civil. C’est cette fabrique du pouvoir qui bloque, de longue date, la vie démocratique du pays, la fondation d’un Etat de droit effectif, l’essor des libertés, la défense réelle des intérêts nationaux.

Cette fabrique de l’autoritarisme est fissurée, mais elle continue de tabler sur l’affaiblissement du mouvement, voire d’espérer sa défaite, escomptant un sursis avec l’élection présidentielle du 4 juillet prochain. Or, cette éventuelle élection présidentielle du 4 juillet est un leurre. Car à cette date, soit le régime aura déjà abandonné l'illusion de sa survie et accepté de négocier une transition indépendante de lui, soit après avoir laissé la situation pourrir, avec son lot d’exaspérations, de ressentiments, voire de violence, il tentera une ultime fuite en avant pour perdurer de façon fictive et meurtrière.

Un troisième point sur lequel il faut insister concerne la défense des droits de l'Homme qui vont devenir l'arme principale de la «silmiya» (pacifisme) des Hiraks (mouvements de révolte) à venir, car le pouvoir va tenter de réprimer les jeunes manifestants "invisibles", d'infiltrer le Hirak... T. A. (Paris).

Un véritable dialogue de sourds...

Le Hirak dans sa manifestation est une merveille universelle. A l'heure actuelle, il n'offre ni alternatives ni resolutions. On dirait qu'il attend que le pouvoir lui donne des solutions. J'ai toujours posé ce dilemme.-Le peuple marche et continue de marcher. Le système marche et continue de marcher. Question pour un sou : Qui aura les semelles usées ? Le pouvoir est maître dans la stratégie de l'usure et du pourrissement. Mais,l'espoir....» I. A. (Béjaia)

La nécessité de se doter de nouveaux instruments d'organisation...

Le mouvement de révolte en cours dans le pays est la résultante d'une compilation de frustrations, de sentiment d'injustice, longtemps contenus aux tréfonds des algériens. L'annonce de la candidature de Bouteflika pour un 5e mandat à été l'ultime humiliation qui a déclenché une révolte hors du commun, que le pouvoir muré dans ses certitudes, n'a pa vu venir. La marche du 16 février à Kherrata, prélude à la généralisation de la contestation du 22 février à constitué l'amorce d'un ressaisissement national salutaire. Même si la Révolution citoyenne en cours n'a pas encore réalisé tous ses objectifs, le départ de Bouteflika n 'est pas un moindre succès en attendant d'autres conquêtes allant dans le sens des revendications du mouvement, à savoir le départ du système et des figures qui le représentent. Pour autant, le mouvement dont le souffle est encore vivace, à besoin de se doter d'autres instruments d'organisation susceptibles de concrétiser les exigences populaires à savoir, la mise en place d'une instance de transition qui doit poser les préalables politiques et juridiques à même de garantir des élections transparentes et crédibles. C'est à cette fin que les institutions retrouveront une légitimité perdue et le peuple algérien une dignité longtemps bafouée . D. F. (Béjaia)

Illustration 2
Voeu juvénile.. © Nadia Agsous

L’inconnu fait toujours peur...

Il ne s’est pas passé un Hirak des 5 premiers sans que des sanglots m’étreignent la gorge et les larmes inonder mon visage..il y avait une ferveur solidaire unifiée spontanée qui ne trompait pas.

Dès que des figures connues ou inconnues ont investi le terrain, il y a eu récupération de tous bords pour. tenter de diviser, le pouvoir aidant avec ses simulacres. A l’heure actuelle ce Hirak s’essouffle mais toujours présent avec les mêmes revendications. Mais il va vers l’inconnu puisqu’il n’arrive pas à désigner ses représentants. L’espoir viendrait des étudiants et universitaires qui comme je vois font un travail au sein des universités même. Ce Hirak a tendance à mon sens hélas à se folkloriser, dommage! «Vendredire» devient une sortie car pas de perspective en vue. Les revendications du Hirak doivent être maintenues donc non négociables puisque pas d’interlocuteurs reconnus tant au niveau pouvoir qu’intercesseurs : ni Bouchachi,ni Tabou,ni Assoul ni ni ni car leurs intentions sont non exprimées et non dites. D’où la nécessité et l’urgence de faire émerger des leaders du sein du mouvement à partir des mouvements associatifs, des collectifs étudiants déjà en effervescence dans les campus. Les universitaires intellectuels et les représentants de ces structures réunis éliront des représentants qui se porteront porte-parole. Ceci pour la consolidation du Hirak dans la durée qui ne devra répondre qu’à ses représentants Ceci est très important quand on sait qu’il peut être manipuler par Otpor, d’ailleurs on voit des tee -shirts et des banderoles avec leur sigle. L’inconnu fait toujours peur, F. A (diaspora)

Ne pas désespérer et aller jusqu'au bout de notre révolte

Ce qu'il ne faut pas avoir comme attitude : Désespérer. Cela travaille plutôt l'intérêt de la secte. Depuis le début, nous savions que ce n'était pas une partie de plaisir. Le peuple a choisi la méthode de la lutte pacifique. Elle sera longue et harassante. Mais la secte qui a pris des racines profondes s'en ira et chutera lourdement. Il ne faut surtout pas contribuer à décourager nos concitoyens dans leur mouvement. La secte ne fera pas de cadeaux et résistera jusqu'au dernier moment. Mais sa fin est proche, N. F. (Béjaia)

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