Extrait de la préface de Max Vega Ritter *
Un roman étrange, voire envoûtant et en tout cas troublant. Le ton, à la fois déterminé et incertain, est déjà donné. Il s’agit d’un inquiétant voyage dans un pays qui ne donne pas son nom, sinon « Nulle Terre Ailleurs », qui résume le dilemme implacable où est enfermé, où s’enferme contraint et forcé, lui-même, un peuple tout entier.
Cette explosion, hors des limites du raisonnable mais pourtant bien réelles, prend des formes quasi incongrues. Elle se manifeste par des généalogies, des recours à des envolées d’un lyrisme prophétique saisissant, parfois étonnantes ou rarissimes ou qu’on soupçonne échappées ou inventées pour la circonstance et pourtant vraies.
Il s’agit d’un chagrin immense devant l’impossibilité de la tâche à accomplir à vues humaines, au point d’être tu, et pourtant de son irrépressible nécessité, au-delà de toute raison. Sont en cause la reconnaissance de la Dette due à un peuple, le Peuple Palestinien, injustement frappé dans sa chair et foudroyé dans ses espoirs, qui ne cesse de souffrir sous nos yeux pétrifiés et impuissants, quoique souvent lâches, d'une part, et d'autre part, la non moins incontestable, incommensurable et innommable souffrance d’un autre peuple qui a su construire avec un courage indomptable une démocratie aujourd’hui mise gravement en danger par la durée de l’affrontement et les excès qu’il induit. Le nom de ce conflit n’est nulle part nommé mais ne cesse pas de se lire, de façon obsédante.
Max Vega Ritter était Professeur émérite de littérature anglophone à l'université Clermont Auvergne (1er janvier 2001-31 août 2021 ).

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