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Nous, enfants de Gaza, déclarons mourir à chaque instant, à chaque fraction de seconde, à chaque moment de silence du monde qui se cache pour respirer l’air impur et pollué de cette planète qui a oublié de renouer les fils d’une vieille croyance qui chante l’épopée d’une vie éternelle pleine d’Amour et de Paix.
Nous, enfants de Palestine, de Gaza, de Tal-al-Hawa, de Cheikh-Ajline, de Haïfa, de Chatila, de Sabra. Exilés de l’intérieur et de l’extérieur, crions toutes et tous d'une voix unie : « Halte au silence ! » Car chez nous, on tue ! Car nos pères se meurent dans la solitude glaciale et impitoyable. Nos mères déambulent entre la vie et la mort dans le monde de l'informulé et de l'informulable.
Halte au silence !
Car nos enfants deviennent orphelins avant même de naître.
Et halte au silence !
Car lorsque « la Palestine appelle, le monde sonne toujours occupé ».
Gens d’ici, gens d’ailleurs, sortez de vos maisons.
Ouvrez vos cœurs.
Libérez vos esprits du fardeau de l’indifférence et de l’inertie. Allez frapper aux portes de la Vie qui se meurt chez nous.
À Gaza.
Gaza encerclée. Gaza emprisonnée. Gaza emprisonnée. Gaza étranglée. Gaza asphyxiée. Gaza privée de ses enfants. Gaza ensanglantée. Gaza dépouillée de son humanité.
Gaza…
Ce vaste « camp de concentration et d’extermination à ciel ouvert »…
À Gaza, osez forcer les seuils de l’horreur…
Osez… Osez… Osez encore et encore… afin que l’Histoire ne soit pas condamnée à se répéter.
Gens d'ici, gens d'ailleurs, là, tout près de chez vous. À l’intérieur de vos maisons. Dans les interstices de vos cœurs, la violence a atteint son paroxysme.
Car à Gaza, les balles israéliennes tuent et assassinent. Sous vos yeux, des meurtres collectifs sont perpétrés depuis la nuit des temps en toute impunité. Au vu et au su de tout le monde. En toute complicité. La mort d’hommes, de femmes et d’enfants palestiniens serait-elle donc devenue insignifiante ?
La mort d’hommes, de femmes et d’enfants palestiniens serait-elle donc devenue insignifiante ?
Des sous-femmes, ces Gazaouites ?
Des sous-femmes, ces Gazaouites ?
Des sous-enfants, cette progéniture qui se meurt sous les bombes de notre silence ?