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Billet de blog 1 juillet 2009

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Devant cette mort-là, serons-nous aussi habitués, résignés, soumis, qu'on nous le demande ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

J'ai reçu le lundi 29 juin un message de la liste [resistons info], à laquelle je me suis abonné sur le site du Reseau RESISTONS ENSEMBLE. ( http://resistons.lautre.net ) Je ne suis pas arrivé à trouver sur ce site des précisions sur les suites de la mort de Monsieur Ziri. Y parviendrez-vous ?

On pourra aussi consulter http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/controle-de-police-a-argenteuil-1-58289

Extrait du message qui m'a été envoyé ce lundi 29 juin à 21h10 :

Ali Ziri, âgé de 69 ans, est mort le 11 juin, deux jours après son interpellation par la police à Argenteuil. Malgré les doutes sur les circonstances de sa mort et l’émotion intense qu’a soulevée ce drame, l’enquête n’est toujours pas diligentée pour savoir si ce décès fait suite à des violences policières ou non.

Les membres du collectif s’étonnent du manque de réaction des autorités gouvernementales confortant l’idée qu’en France, selon que l’on soit issu de banlieue ou des « beaux quartiers », les droits et le traitement policier ne sont pas les mêmes.

Ils demandent à ce que toute la lumière soit faite sur les circonstances de ce drame et expriment toute leur solidarité à la famille du défunt Ali Ziri.

Ils exigent également la désignation dans les heures qui viennent d’un juge d’instruction qui se chargera d’élucider les circonstances exactes qui ont conduit à la mort de ce retraité algérien qui vit en France depuis 50 ans.

Ils considèrent que l’enquête préliminaire, qui a été diligentée par le Parquet de Pontoise, ne peut suffire à faire toute la lumière sur cette affaire.

Les membres du collectif sont troublés par un certain nombre de faits que cette enquête préliminaire a sciemment ou non éludés. De nombreuses questions restent, en effet, sans réponses, plus de deux semaines après ce drame. Devant tous ces dysfonctionnements et faits graves, le collectif est décidé plus que jamais à porter l’affaire en haut lieu et sur la place publique pour exiger :

- La désignation, sans délai, d’un juge d’instruction.

- L’ouverture d’une enquête médicale avec expertise.

- La suspension provisoire des trois policiers de leurs fonctions en attendant les résultats de l’enquête.

Le collectif s’étonne, par ailleurs, du refus de la gendarmerie et de la police de prendre la plainte de M. Arezki K. Il déplore également le refus de la sous-préfète d’Argenteuil de recevoir une délégation du collectif qui a souhaité la rencontrer peu après la marche pacifique du 24 juin.

Un courrier a été envoyé au garde des Sceaux pour lui demander d’intervenir très rapidement auprès du Procureur de la République de Pontoise afin qu’il revienne sur sa décision et accepte de diligenter une enquête dans les meilleurs délais.

Nous vous rappelons que le corps du défunt se trouve toujours à la maison funéraire, rue Henri-Barbusse à Argenteuil. Sa famille attend les résultats d’une enquête médicale impartiale pour enfin décider de son rapatriement en Algérie.

Le refus de répondre favorablement à notre doléance est de nature à accentuer le sentiment d’exclusion et d’injustice au sein d’une bonne partie de la population d’Argenteuil ; ce qui pourrait provoquer une fracture irrémédiable dans l’équilibre social des quartiers et, pire encore, fragiliser le vivre-ensemble et la tranquillité publique.

… … … … … … … … … … … … … … … … … … … …

J'ajoute seulement que la détermination des "autorités" à nier toute responsabilité policière dans la mort d'un homme de 69 ans, tabassé par les policiers (selon le témoignage de son compagnon de galère, blessé lui-même et écopant de 8 jours d'arrêt de travail) amène à des questions et à quelques conclusions. Ces conclusions ne sont aucunement hâtives, quand elles sont corroborées par la pratique constante et répétée de la violence policière, qui semble habituellement considérée comme bénigne par la justice, et par son traitement dans la hiérarchie de l'information.

Nous voici face à un cynique refus qui est, de fait, le déni de la justice et de la démocratie. La démocratie voudrait que l'emploi de la force, par les fonctionnaires à qui elle a été déléguée, soit contrôlé et les abus sanctionnés. La décision de ne pas même diligenter l'action d'un juge d'instruction est un signe. Signe que nous devons patienter, nous résigner, oublier. Signe que la brutalité se dresse devant chacun de nous. Sans contrôle ni défense possible.

Le plus effrayant est-il le bruit des bottes policières, le refus d'une enquête judiciaire approfondie, ou les glissements des pantoufles dans les médias, devenus aveugles et sourds, habitués, résignés, glissant sur cette information devenue monnaie courante ?

Serons-nous longtemps aussi habitués, résignés, soumis, qu'on nous le demande ?

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