La bouche pleine de cris éteints
Le front griffé de frontières enfoncées, déchirées
Les yeux grands ouverts
sur des langages inconnus
abandonnés par force
jamais oubliés
dont demeurent des bribes
où l’on a déchiffré le présent
cherché son pain
Les bras brisés à des entraves levées
Le vouloir à l’abandon
à jamais privé de renoncer
Ce que des plaintes pourraient dire
Ils ne le peuvent plus
Cela échappe
Cela filtre de lèvres inutiles
Regard tendu vers des vides imposés
Vers du refus
Vers ce dont on a privé l’espoir
L’utile leur a été refusé
Le nécessaire arraché quand ils le touchaient
Il n’est plus que de croupir
Ne reste qu’à soutenir cela
L’innommable de la négation
Du souvenir de toutes les violences
Des contraintes légales
Dans un pays où se risquer
C’était atteindre à vivre
Refuser la misère et la mort
D’où l’on revient
Par la force d’étrangers qui refusent