«Une pensée à Irina, à cette famille, séparée. A cette grand-mère malade qui a vu partir au petit matin ses enfants et ses petits enfants, expulsés ».
18 février 2010 : Le Berry Ripou l'emporte par forfait sur le pouvoir Sarkozyste : C'est ce qui s'appelle, en termes (presque) juridiques, une victoire par K.O. Jean-Michel Pinon, animateur du site Internet du Berry Ripoublicain ( http://www.berry-inde.org/ ), journal satirique de Bourges et ses environs, vient de gagner la partie. Il comparaissait ce vendredi à la barre du tribunal correctionnel de la capitale berrichonne pour avoir publié un détournement de l'affiche du film «La rafle» début mars dernier.
Il dénonçait ainsi les méthodes de Matthieu Bourrette, l'ancien secrétaire général de préfecture qui venait de procéder, en février 2010, à l'expulsion manu militari d'une famille d'origine russe (montage ci-dessus). Attaqué pour «injures publiques envers un fonctionnaire» par Matthieu Bourrette, l'ancien secrétaire général, Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur (par ailleurs condamné pour propos racistes) et le procureur de la République de Bourges, il a donc gagné à la faveur d'un vice de forme.
«Mon client a été renvoyé pour injures à la demande du secrétaire général», a rappelé à la cour l'avocat Yann Galut. «Il me semble que des articles visés dans la citation délivrée à l'initiative du parquet ne correspondent pas à la nature des faits». Une position que la présidente a suivi, qualifiant cette nullité en procédure concernant la citation d' «excessivement sérieuse». La cour a donc, logiquement, prononcé la relaxe de Jean-Michel Pinon.
Nous sommes heureux, dit-on au Berry-Ripoux, mais nous sommes tristes. Un peu honteux aussi. Honteux de ne rien avoir fait ou de ne rien avoir pu faire pour empêcher cette expulsion. Notre caricature exprimait aussi cela. Et si Nadia, élève brillante du collège Victor Hugo, et sa famille revenaient en France pour retrouver leur grand-mère ? Et si on leur laissait enfin une chance d'échapper à un triste destin et de vivre quelques moments de bonheur après avoir traversé tant d'épreuves difficiles ? Est-ce donc si peu de l'ordre du possible ? Pourquoi devrions-nous « tourner la page » ?
Se frères vous clamons, pas n'en devez
Avoir dédain,
quoique fûmes occis
Par justice.
Toutefois, vous savez
Que tous hommes n'ont pas bon sens rassis.
Envers le fils de la Vierge Marie,
Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
Nous préservant de l'infernale foudre.
Nous sommes morts, âme ne nous harie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !