Je refoutrai plus les pieds dans cette tôle.
J'adore ce film, La Reprise du Travail aux usines Wonder. Cette femme, sa colère. Elle dit tout. Magie d'internet, elle est là, à portée de clic.
Là pour nous rappeler... nous rappeler quoi?
L'absence de résignation, la vie dans la lutte, la grève comme ouverture.
Tout ça et plus encore.
Ah! on est mal.
Je remarque que beaucoup de gens que je filme se tiennent le ventre quand ils et elles me racontent comment ils se sentent.
Comme pour mimer le malaise, l'incarner.
Je suis pas très en forme non plus.
Je lis le journal et je me demande où vivent tous ces gens qui pensent sérieusement des phrases comme:
la France aux Français
on est chez nous
trop d'arabes, de juifs, de noirs
Celles et ceux qui disent les mots :
re-migration
préférence nationale
Parce que dans ma ville de Toulouse, l'Union Populaire a remporté des scores stratosphériques. Et qu'on est bien obligés de ce dire que ce pays raciste n'est pas le même que celui dans lequel on (sur)vit. Sinon on pleure.
Comme tout le monde, je ne sais pas quoi faire.
Comme tout le monde, j'attends une bonne raison de voter pour un président violent et menteur, souriant et retors.
Je l'attends parce que je crains le pire.
Et ce n'est pas qu'une façon de parler. Je le crains vraiment, le pire. Il me réveille la nuit.
Je refoutrai plus un pied dans cette tôle.
Impuissance et légèreté.
Le compromis? Allez bien vous faire foutre.
J'aimerais une idée.
En attendant, je regarde cette femme répondre à ces salauds qui essaie de lui vendre ce cauchemar qu'est la fin de la grève et j'ai envie de lui ressembler.