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Nasr Lakhsassi

Enseignant, syndicaliste FSU, professeur de l’enseignement professionnel (PLP).

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Billet de blog 22 septembre 2018

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La « réforme » annoncée est inacceptable

La réforme « Blanquer » de la voie professionnelle va aggraver les conditions de travail des enseignants et permettre au gouvernement de supprimer des postes dans toutes les disciplines et entraver la réussite des jeunes.

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La « réforme » annoncée est inacceptable

La « réforme » annoncée de la voie pro s’inscrit dans un cadre bien précis : celui de réduire les moyens affectés aux services publics et par voie de conséquence le nombre de fonctionnaires. Blanquer vient justement en faire état pour la R 2019 ! Et c’est par ce biais aussi que ce gouvernement va s’attaquer aux statuts de la Fonction Publique.

Nous assistons au même scénario qu'avec "la réforme" de 2008-2009 : perte de nombreuses heures d’enseignement pour les élèves et suppression de postes pour les enseignants avec la complicité directe ou indirecte de quelques syndicats. Dans ces "réformes", l'intérêt des élèves est quasiment inexistant. Souvenons-nous : la réduction d’une année de la scolarité des élèves de l’enseignement professionnel a fait des dégâts considérables, tout cela pour soi-disant faire 3 voies d'égale dignité en collant à l'EG et à l'ET. Mais nos élèves ont besoin de plus de temps pour réussir, au moins pour une majorité. Conséquence : la "rénovation" de la voie pro a fragilisé nombre de nos élèves et la poursuite d’études se caractérise aujourd'hui par un taux de décrochage proche de 50 % ! Et les profs sont en souffrance !  

Les méthodes utilisées sont condamnables car elles traitent des phénomènes sociaux complexes du seul point de vue comptable. Ceci a entraîné une transformation profonde de la gestion des dotations horaires en passant en quelques années de grilles nationales applicables à tous à des grilles particulière fondées sur le calcul d’un « volume horaire complémentaire » qui dépend des effectifs élèves et dont la répartition est laissée au seul bon vouloir des directions d’établissement. Ceux et celles qui sont face aux élèves en classe entière sont en mesure de quantifier cette injustice masquée par « l’autonomie de l’établissement ».

Les appellations changent mais le fond reste le même. L’accompagnement personnalisé a été présenté en 2009, par le ministre Darcos (gouvernement de Sarkozy), comme le dispositif qui allait révolutionner la voie professionnelle. Des années après, force est de constater qu’on est loin des 2,5 heures (personnalisées) par élève et par semaine. Les dérives ne manquent pas : globalisation, pondération des heures, conversion des heures postes en HSE...Et il y en encore qui nous disent aujourd'hui qu'on peut faire mieux avec moins de moyens !!!

La réalité du terrain nous confirme que ces "rénovations" et "réformes" sont faites de choix néfastes pour la voie professionnelle : une grande partie de nos élèves ont grand besoin de temps pour construire leur projet professionnel et pourquoi pas espérer poursuivre leurs études puisque c’est le sens de l’Histoire. Le gouvernement de Sarkozy en avait décidé autrement, l’actuel lui emboîte le pas. Et nos élèves dans tout cela ????

Nasr Lakhsassi

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