Nous sommes une petite association, ASMIE, de jeunes dits Mineurs Non Accompagnés (terme juridique) et de bénévoles basés à Paris depuis plus de 7 ans, avec des liens dans différents départements de France..
Plus de 950 jeunes sont passés par l’ASMIE et continuent à se battre pour leurs droits. Ce combat semble sans fin et est de plus en plus difficile.
Cet appel est long, merci de prendre 5mn pour le lire et en faire ce qui vous semble juste.
Alors qu’il y a peu la Préfecture de Police de Paris autorisait une manifestation d’ identitaires d’extrême droite qui ont pu défiler cagoulés en plein centre ville avec pléthore de drapeaux flottants au dessus de leurs têtes renvoyant à un mouvement clairement xénophobe , certains avec des casques à visières sur la tête ...
Alors que les interdictions de se regrouper pleuvent alors que toute personne doit pouvoir se réunir pour réfléchir sur la possibilité de défendre ses droits les plus élémentaires...
Alors que la Santé, le milieu du Social en général, l’Ecole, s’écroulent sous le poids d’une politique ultra capitaliste mondiale que la France n’a pas voulu refuser...
Alors que vivre en squat devient passible de prison,
Alors que taper sur des casseroles dans la rue est considéré comme un acte de rébellion extrême, il est encore temps de réagir avant que cela ne soit plus du tout possible. La préfecture, la même, envoie les forces de l’ordre à Paris ou en banlieue éborgner nos enfants, tirer avec des armes militaires sur nous, nos parents, amis quand ceux-ci osent descendre dans la rue pour rappeler à l’État que l’État c’est NOUS, que nous sommes encore en démocratie et que nous devons être entendus !
Alors que ces mêmes forces de l’ordre tabassent et gazent les personnes étrangères à la rue, sous tente, de façon quotidienne avec l’argent public, de jour comme de nuit, arrachant les tentes, empêchant des campements qui renaîtront le lendemain ou qui donneront les images vues sur Instagram de centaines de personnes couchées par terre, sans rien, sous la pluie parisienne, cette police française leur interdisant l’accès couvert sous le métro à la Chapelle...
Alors que près d’Angoulême la police à tué un jeune majeur étranger, ancien de l’ASE, qui partait simplement travailler à 4h du matin quand la majorité d’entre nous dort bien au chaud dans son lit !
Alors qu’à Mayotte l’État français fait montre de force et d’une violence inouïe , soit disant pour « nettoyer» après avoir abandonné la majorité de la population à la misère pendant des années !
Alors que depuis des années on criminalise l’action humanitaire, laissant des Hommes mourir noyés plutôt que de leur accorder l’asile, alors que d’autres hommes, cagoulés , attaquent en mer des embarcations de fortune pour empêcher des étrangers d’arriver sur les côtes européennes et que manifester contre ne suffit pas !
Ces attaques sont des attaques à la société civile tout entière !
Alors que dans les CRA, en région parisienne, la police à le droit de tuer à mains nues ! Alors que dans ces zones carcérales administratives les grèves de la faim continuent dans l’indifférence générale et que des innocents sont enfermés simplement par faute de ne pas avoir les bons papiers !
Nous voulons être aux côtés de nos frères humains étrangers en situation de migration forcée !
Pour défendre leurs Droits qui dépendent des Droits de l’Homme, qu’une démocratie qui s’est construite grâce à un mélange ethnique (qui fait sa force et sa culture encore aujourd’hui) ne peut laisser crever dans les rues et esclavagiser à merci pour faire fonctionner les grandes entreprises du pays —qui refusent de payer des charges sociales !
Les adolescents dits « Mineurs isolés étrangers » ou « Mineurs Non Accompagnés » , malgré la Convention internationale des Droits de l’Enfant et les préconisations multiples de la Défenseur des Droits, n’ont que le droit à la rue.
Elle est leur unique refuge, pour tous depuis la fin de l’État d’Urgence Sanitaire lié à la crise Covid.
Le droit à l’Ecole est bafoué sans que cela n’émeuve les pouvoirs publics ni le rectorat... Ni certaines associations !
La Mairie de Paris, également Département, renvoie la responsabilité de cette situation honteuse et dramatique (laisser des adolescents mourir dans la rue, en proie à tous les trafics, y compris humains...) à l’État...
Or, à un moment donné il faut prendre ses responsabilités politiques !
Vider les hôtels de leurs chambres réservées pour les situations d’urgence pour préparer les jeux olympiques ne pose pas de problèmes à la Mairie de Paris.
Proposer en un temps record des solutions d’hébergement en masse pour l’Ukraine (alors même que ces structures sont à moitié vides!), était possible, mais transformer un des nombreux lieux vides de la Capitale en Accueil d’Urgence pour ces jeunes en recours juridiques — en attente de voir un juge pour enfant pour pouvoir justifier de leur minorité, c’est trop coûteux et trop compliqué ?
Les accords passés en sous traitance avec des structures qui gèrent les jeunes une fois pris en charge pourraient aussi gérer l’avant, si le département — la Mairie de Paris, instaurait enfin la présomption de minorité dès l’arrivée des jeunes !
Et qu’on ne vienne pas nous parler d’argent: il est là, distribué n’importe comment, à n’importe qui !
Et surtout n’oublions pas que c’est bien la Mairie de Paris, suite au premier entretien obligatoire dès l’arrivée sur le territoire, qui met ces jeunes à la rue, justifiant les bons résultats de ses services (plus de 80% de jeunes rejetés à la rue) alors même que ces jeunes seront pris par un juge pour enfant comme mineur des mois voire plus d’un an après !
Pour le Département, tous ces jeunes mentent, on ne peut rattacher ce qu’ils racontent de leur parcours migratoire à leur personne, ils ont un discours trop mâture pour leur âge... voilà les phrases toutes faites que reçoivent les jeunes une fois leur histoire racontée à peine arrivé et complètement traumatisés par des inconnus malveillants !
L'« évaluation», premier pas pour un accès à un parcours juridique contre la montre, où avant sa majorité l’adolescent sans famille doit faire face à des injonctions contradictoires incessantes qui rendraient fou n’importe qui... Pour «prouver» qu’on est bien mineur...
Les résultats de ces évaluations de minorité - sans aucun témoin de ce qui se dit ou se passe dans ces bureaux départementaux gérés par la Mairie à Paris, sont souvent donnés « au faciès », par des personnes payées avec l’argent public pour être malveillants, mentir et humilier des jeunes dont ils connaissent les trajectoires migratoires... car bien souvent, le département pousse le sadisme jusqu’à mettre en place des agents issus de l’immigration, qui savent très bien ce que ces routes de l’exil veulent dire, leurs familles ayant empruntés les mêmes chemins, agents qui, pour prouver qu’ils sont de bons français vont faire un travail inqualifiable qui jette les jeunes à la rue et qui peut les pousser jusqu’au suicide, quand ça ne les plonge pas dans des troubles psychologiques graves.
Qu’attendent M. Brossat, qu’on lit dans la presse, et son équipe au sein de la Mairie de Paris pour agir ?
Et qu’on ne reprenne pas non plus les aberrations du RN en parlant « d’appel d’air », les plus grosses migrations ne sont pas en direction de la France et les étrangers, même irréguliers (adultes), rapportent plus d’argent au pays qu’ils n‘en coutent, cela à été démontré nombre de fois par des économistes reconnus !
Aujourd’hui un jeune adolescent étranger doit rester environ une année à la rue pour finir dans la majorité des cas par être reconnu mineur...
Souvent, sa santé mentale en pâti, quelquefois, il finit par se suicider une fois pris en charge, tellement cette prise en charge elle même est terrible et malveillante... évidement, cette stratégie politique à pour but de décourager et de laisser des jeunes arrivés à plus de 16 ans sur le bord de la route, c’est la première étape de la «grande fabrique de sans papiers «que la France met en place depuis plusieurs années.
Cela favorise aussi un message fort en direction de la jeunesse étrangère : il faut venir de plus en plus jeune...
Combien de morts en mer, d’esclaves vendus en Libye ou ailleurs — y compris en Europe, de jeunes filles et de jeunes garçons vendus et prostitués dont toute cette politique européenne se rend aussi complice et coupable...
Les associations parisiennes qui ont fait le choix d’aller chercher des jeunes à la rue et de les parquer dans un lycée du 16eme dont on parle en ce moment à Paris, sont elles aussi coupables !
Elles ne sont pas considérées comme des structures professionnelles, n’ont aucune légitimités ni aucuns droits sur ces jeunes.
Elles savent très bien qu’elles ne peuvent assurer la sécurité de ces adolescents.
Ces jeunes étrangers, qui ne connaissent pas les codes de nos sociétés européennes, ainsi exposés dans ce squat , dormant sur des cartons dans des conditions d’hygiène et psychologiques terribles, sont en plus victimes des identitaires, groupuscules néo-nazis qui eux aussi veulent une part du gâteau médiatique offert par la presse !
Il y avait déjà eu l’exemple du Lycée Jean Carré Place des fêtes, qui avait montré les limites d’un hébergement non cadré , revendiqué par des assos qui veulent se créer des postes au détriment des personnes à la rue. On parle ici de mineurs, la loi est pourtant très claire concernant la protection de ceux-ci...!
Avec ou sans solutions, le coup de pub est là et ces associations sont mises en lumière dans la presse... ça leur rapporte, c’est ce qui compte !
Ont-elles, en plus bénéficié de subventions publiques ? Il serait intéressant de vérifier... En attendant, les jeunes étrangers n’auront aucune solution d’hébergement digne et pérenne tant que le département ne voudra pas se démarquer de la politique de l’État... et sont en réel danger face à des groupuscules ultras violents et ouvertement racistes qui ont par ailleurs déjà mis le feu à des lieux d’accueil à Paris et ailleurs en France, fait plier un maire, ont ravagé les bureaux de SOS Méditerranée à Marseille et empêché un bateau d’accoster...
Face à cette surenchère de violence et de « haine de l’étranger » la réponse de la Mairie de Paris est donc de laisser faire !
La Mairie de Paris est pourtant censée être « à Gauche », si ce terme politique a encore un sens.
Si la présomption de minorité était actée dès l’arrivée de ces jeunes, si la Convention des Droits de l’Enfant, signée et ratifiée par la France était appliquée, ces jeunes seraient mis à l’abri le temps de voir un juge pour enfants, seraient en parallèle soignés et inscrit à l’Ecole de la République, ces associations n’auraient pas lieu d’être et l’argent public cesserait en fin d’être distribué entre elles et le « Grand marché de l’évaluation » qui fait manger bien des sous traitants !
Alors, cette France vieillissante qui a besoin de ces jeunes étrangers pour relancer tout un tas de métiers dif ficiles et ingrats qui ne trouvent pas preneurs, accueillerait en fin en faisant un pas vers la dignité.
Alors, les régularisations en masse d’adultes travailleurs , comme ce fut le cas ailleurs en Europe, seraient enfin effectives et l’économie française continuerait de fonctionner mais avec des gens ayant des droits médicaux, sociaux, traités enfin comme des humains pouvant avoir un futur et être autonomes !
En attendant, personne, encore moins des mineurs, ne devrait survivre en squat, ni chez des particuliers inconnus selon leur bon vouloir, ni être livré à lui même à la rue !
Alors, M. Brossat, vous qui représentez le Département, qu’attendez-vous ? Nous vous avons envoyé un mail il y a bientôt 3 semaines, resté sans réponse, tract qui résume cet appel...
Il y a déjà eu assez de morts, de disparitions, de jeunes frappés par des troubles psychiatriques liés aux conditions d’accueil reconnues, assez de vies gâchées !
La situation est la même partout en France, les mineurs non accompagnés dépendant des départements, qui comme l’État ont adoptés une politique de non accueil des étrangers claire, la nouvelle loi immigration proposée par M. Darmanin se rapprochant encore un peu plus des idéaux du RN ...
Loi qui risque de passer en juillet, quand nombre de français en vacances ne se préoccuperont plus de rien...
Paris dispose de beaucoup plus d’argent au niveau du département que bon nombres d’autres endroits en France, et de nombreux lieux vides qui appartiennent à la ville... On attend quoi ?
N’oublions pas qu’une France sans étrangers n’existe pas : nous sommes majoritairement étrangers ou descendants d’étrangers !
N’oublions pas que suite au dérèglement climatique lié à ce système capitalisme sauvage mondial, des réfugiés continueront à arriver en masse en Europe, que les politiques le veuillent ou non !
Le monde est au mains des grandes entreprises et de la finance , les laissés pour compte doivent migrer pour survivre ! Cela n’a jamais été un choix !
N’oublions pas que ce qu’un gouvernement fait subir aux minorités étrangères rejailli ensuite sur la population entière du pays.
Le nouveau régime des retraites va nuire à bon nombre de travailleurs déjà en situation de précarité, a de nombreuses femmes lésées par cette refonte, pas juste aux sans papiers ou travailleurs étrangers reconnus.
La réforme de la formation professionnelle va nuire à tous les jeunes rejetés par le système universitaire, pas juste aux enfants étrangers: moins d’apprentissage du français et une entreprise qui fait son marché et jette comme elle l’entend... un futur corvéable à merci sans connaissances des droits...
La réforme du système de santé, de l’école, des lycées (AFFELNET et compagnie) et le monde des études qui tend à se privatiser comme aux USA, les différentes réformes touchant au social vont toucher toute la population, pas seulement les étrangers !
Notre priorité aujourd’hui est d’obliger la Mairie de Paris à mettre à l’abri tous les adolescents étrangers qui courent un risque trop grand en étant laissés à la rue et en squat .
Nous faisons aujourd’hui appel à des personnalités médiatiques qu’elles viennent du monde du cinéma, du théâtre de rue, du théâtre, à des danseurs, des écrivains, dessinateurs, chanteur-euses, des artistes connus et reconnus , des compagnies, des graffeurs, slameurs, des penseurs, économistes, toute personne issue de la société civile qui est écoutée et entendue et qui à un réseau pour communiquer au plus grand nombre, pour signer et faire tourner en masse dans ses réseaux ce plaidoyer .
Demandons, ensemble, que ces adolescents étrangers soient mis hors de danger tout de suite !
Faisons ouvrir des lieux d’urgence pérennes !
Si des personnalités s'engagent à nos côtés, alors peut être qu’ une certaine presse qui se dit libre, indépendante et juste voudra bien relayer et approfondir ...
L’idée étant que sans moyens autres qu’Humains, ce plaidoyer avec vos signatures et vos demandes oblige le Département / la Mairie de Paris, à trouver des lieux d’accueil pour ces adolescents, MNA qui dépendent de la Convention des Droits de l’Enfant . Demandez que ces jeunes soient mis hors de la rue hors du danger immédiat des trafics et des néo-nazis , qu’ils soient pris en charge maintenant par des structures professionnelles formées à leurs problématiques dès leur arrivée à Paris.
La Mairie de Paris à les moyens de montrer l’exemple aux autres départements français et à l’Europe
- Présomption de minorité pour tous les jeunes arrivants
- prise en charge, scolarisation et mise à l’abri immédiate !
Que la présomption de minorité soit une volonté politique aujourd’hui à Paris ! Ce serait déjà un bon début !
Merci de nous faire un retour si vous souhaiter signer avec nous, publier dans vos réseaux, lire autour de vous , renvoyer autour de vous, poster sur vos réseaux, twitter, instagrammer, en parler à la radio...
Paris, le 19 juin 2023
L’ASMIE solidarité mineurs isoles étrangers
www.asmie.org Toujours professionnels bénévoles et jeunes concernés, ensemble et sans subventions ! FB: ASMIE
Youtube: ASMIE TV Insta/ association_asmie asmie.bandcamp.com