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Billet de blog 16 mars 2015

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Colère des agriculteurs bio franciliens floués par le gouvernement

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APPEL A RASSEMBLEMENT

Aux paysans bio franciliens et à tous les sympathisants souhaitant le développement de l’AB 

RDV mardi 17 mars 2015 à 11h00 devant la Préfecture de Région IdF

Place Albert Cohen - PARIS 15e

Les bio en ont marre de servir de caution verte !

Ils demandent des moyens à la hauteur des ambitions affichées !

Je relaie ici les communiqués de presse émanant des agriculteurs franciliens, sur un sujet qui me semble très grave et largement révélateur du cynisme, des  voltes faces et incohérences de l'exécutif. Sujet malheureusement peu repris sinon dans des revues spécialisées.

Les filières bio sont menacées dans leur survie même, en dépit - comme le reconnaît d'ailleurs le ministre - des demandes accrues de la population et des répercussions de l'agriculure intensive sur notre santé et sur l'environnement.

Le 11 mars 2015
Communiqué de presse
Colère des agriculteurs bio franciliens floués par le gouvernement

27 février 2015 : le Ministère de l’Agriculture communique aux media sur la signature du nouveau contrat d’objectifs et de performance de l’Agence Bio par M. Le Foll. Et le communiqué de presse de conclure : « Stéphane Le Foll se félicite par ailleurs du développement de la demande en produits biologiques largement plébiscités par les consommateurs et réaffirme l’objectif de développement harmonieux des filières et le soutien apporté pour le développement de la production. ». Ce même 27 février, le Ministère rédigeait un arrêté … actant une réduction de 25% des aides promises aux agriculteurs biologiques sur leur récolte 2014 et dont le paiement était déjà attendu par les producteurs depuis décembre 2014.
En Île-de-France, la DRIAAF, représentation de l’Etat en région, annonce ce vendredi 6 mars la signature d’un nouveau plan Bio 2014-2020, plan qui « entend répondre à la demande toujours plus forte des Franciliens pour une production agricole biologique et locale. […] Il prévoit ainsi de doubler les surfaces bio d’ici 2017 et de les tripler d’ici 2020, soit un objectif de 16.842 hectares bio en 2017 et 25.263 hectares en 2020. »
Mauvais timing, samedi 7 mars, l’Etat publie un arrêté imposant une coupe franche de 25 % sur les aides nationales au maintien à l’agriculture biologique. Près de 45% des surfaces agricoles biologiques franciliennes sont, ainsi, mises à mal (45% des surfaces biologiques seine-et-marnaises, 50% dans les Yvelines, près de 40% dans l’Essonne, et près de 70% des surfaces du Val d’Oise). Les agriculteurs biologiques avaient prévu ces aides dans leur budget 2014 !
Comment croire, dans ce contexte, à la réelle volonté de l’Etat de soutenir le développement d’une agriculture plus respectueuse de notre environnement ? Quel signal cela envoie-t-il aux agriculteurs qui réfléchissent actuellement à changer leurs pratiques et à faire certifier leur ferme en AB ? Comment se projeter sereinement dans l’avenir si l’on ne peut avoir confiance dans le système de soutien à l’agriculture biologique ?
En conséquence, le GAB IdF demande à la DRIAAF Ile-de-France de faire remonter sa colère et attend une réponse claire à ce problème et une solution pour les agriculteurs concernés.
Contact : Pierre-Nicolas Grisel, chargé du suivi des aides à l’AB au GAB IdF,
06 73 47 74 37, pn.grisel@bioiledefrance.fr
Angélique PITEAU GAB Ile de France
Relations Presse 7bis rue Riquet
communication@bioiledefrance.fr 75019 PARIS
01.84.83.01.80/06.86.64.21.11 www.bioiledefrance.fr

Les incohérences de la politique de Stéphane Le Foll

Sans prévenir, le Ministère de l’agriculture diminue son soutien à l’agriculture biologique de 25% pour 2014 et l’annonce le 7 mars 2015.
 -25 % pour les aides aux agriculteurs bio : Un coup de massue contre l’agriculture biologique Alors que l'on travaillait depuis 2 ans avec le gouvernement pour doubler les surfaces en bio, l'annonce par arrêté en date du 7 mars 2015 d'une coupe franche de 25 % sur les aides au maintien pour la récolte 2014 fait l'effet d'une douche froide. Et ce d'autant plus qu’elles seront versées avec 3 mois de retard. Ce signal politique est incohérent pour une agriculture qui concilie production alimentaire de qualité et respect de l’environnement et qui est au coeur de l'agro-écologie pourtant si chère à notre ministre. Les acteurs de la filière, producteurs, coopérateurs et opérateurs, réagissent et appellent le gouvernement à trouver une solution.

(...)  Alors que les agriculteurs attendaient un paiement depuis décembre 2014 qui prévoyait bien le versement des aides sans restriction, le ministère avait annoncé un règlement en date du 5 mars. De nombreux agriculteurs ont reçu un courrier à cette date précisant le montant de leurs aides mais sans paiement. Deux jours plus tard et sans aucune information, 25 % des aides bio à l’agriculture biologique sont supprimées. Face à ces contradictions, les agriculteurs biologiques se sentent floués et expriment leur incompréhension et leur colère. Les acteurs de la filière avaient cependant alerté le ministère à plusieurs reprises (en 2010 puis en 2012) sur les risques d’insuffisance budgétaire en fin de période. Malgré nos alertes et simulations, le ministère avait maintenu son chiffrage insuffisant, résultat : 117 millions d’euros de demandes en 2014 contre 103 millions de budget et une diminution inédite des aides de 25% !

(...) Or de nombreuses régions, autorités de gestion, n’ont pas attribué les moyens suffisants pour les aides au maintien, voire les aides à la conversion, réussissant à mettre des centaines de producteurs bio dans la rue, inquiets pour l’économie de leurs exploitations et l’absence de reconnaissance des services agro-environnementaux rendus par leur système de production. (...)
Extrait du communiqué national
Alors que les pratiques des agriculteurs bio et leur maintien sont les leviers incontournables d’une transition agro-écologique réussie et aboutie, quels moyens assureront, dès 2015, le développement de l’agriculture biologique en réponse aux besoins? Des efforts sont faits et seront poursuivis par les opérateurs agricoles pour développer et structurer les filières biologiques, et les rendre « moins dépendantes » de ces aides, malheureusement cette décision déstabilise ce travail et ces efforts.

Le Ministre de l’agriculture doit maintenant trouver une solution pour mettre en cohérence les paroles et les actes.

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