Facebook, twitter (et j'en oublie sûrement) sont des déversoirs d'actualités qui sont à l'information ce qu'un pet de Donald Trump est à la bienséance.
Mon métier m'a appris à ne jamais me contenter d'une seule réponse. A croiser, à recouper. Mais ce savoir ne mène pas toujours au vrai quand on s'aventure en territoire mal maîtrisé.
Et d'ailleurs, qu'est-ce que le vrai ? Pour des quantités objectivement mesurables (genre une classe d'âge), des dates, des textes légaux ou règlementaires, on peut s'en sortir, mais dès qu'interviennent les statistiques, ou les sondages, l'humain et sa versatilité ? Le vrai demande à être vérifié. Donc ... il n'est pas encore confirmé et la présomption d'innocence ne joue aucun rôle en ce cas.
La contingence, séduisante excuse. Et chacun son prisme.
Tenez, notre Président, pourrait se défendre de ce livre qui le plombe en disant "mais dans ce contexte là c'était pertinent. Aujourd'hui par contre....".
On en viendrait même à douter de ce fast-checking proposé par certains médias auquel on finit par se fier par manque de temps, de sources, par paresse intellectuelle.
Dans un précédent post je parlais de la reflexion perdue. Si la loghorrée de l'information en continu l'entrave, ne nous éloigne-t-elle pas aussi de notre vie ? La manipulation informative ne date pas d'aujourd'hui. C'est juste une question de degré. Les discours complotistes prospèrent, d'ailleurs, sur le terreau de résaux sociaux insaisissables.
La reflexion est condamnée au temps de retard et le risque d'un grand n'importe quoi augmenté.
Même un subtil et malicieux qui doutait d'hier de la "densité" d'Emmanuel Macron twitte aujourd'hui :

Emmanuel Macron. Du chat il a la souplesse, du renard le flair, du loup l'appétit, de l'âne le coup de pied.
Cela fait-il une compétence à nous diriger ?
Voilà qui demande à être vérifié.
Allez, pour clore cette lamentable chronique : se défier, se méfier même avec une certaine bonhomie, ne rend pas libre.