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Billet de blog 24 mars 2019

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Bunkerisation

Curieuse époque où l'on est plus sensible aux dégradations matérielles qu'à la souffrance des individus.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

C'est une image sans doute emblématique de la situation actuelle.  Le Fouquet's derrière des tôles d'acier, comme le Gouvernement enferré dans ses discours.

Une photographie de l'incommunication, de la fracture, de l'enfermement, de l'impasse. Peut-être des deux côtés d'ailleurs, à moins d'être plus inventif que l'exécutif, ce qui n'est pas exclu.

Vous me direz, à Levallois-Perret, non loin des cervelles du renseignement, je n'ai rien à craindre. Et pourtant si. Non physiquement bien sûr, mais, comme tout citoyen, je suis frappée par la dérive autoritaire de cette politique qui inquiète même nos amis suisses.

https://lecourrier.ch/2019/03/21/derive-autoritaire/

Curieuse époque où l'on est plus sensible aux dégradations matérielles qu'à la souffrance des individus. Je veux parler ici de la précarité renforcée par les politiques de ces 30 dernières années. Le vote Macron, j'entends l'adhésion faute de "mieux", était, en grande partie, celui de personnes sans problèmes de fins de mois. Qui s'inquiètent aujourd'hui plus des vitrines que des libertés comme si celles-ci leur étaient concédées, comme à leurs proches, ad vitam.

C'est une petite bonne femme aux cheveux en pétard, sénatrice EELV- les verts, élue en 2011, qui accompagne (selon ses propres termes) les gilets jaunes depuis de nombreux samedis. Elle s'appelle Esther Benbassa. Invitée ce jour-là sur Europe 1, la journaliste Sonia Mabrouk lui demande :

- est-ce que c'est vraiment la place d'une élue d'être dans la rue ?

- bien sûr, répond-t-elle, on n'est pas dans des bulles. Je ne conçois pas mon travail de cette façon là. Moi, je suis dans les prisons, je suis dans les centres de rétention administratifs, je suis dans la rue, je suis  avec les gilets jaunes, je veux comprendre..

- et vous avez raison, l'interrompt la journaliste, vous avez de l'empathie...

- ce n'est pas de l'empathie, insiste Esther, je fais mon travail.

La séquence est assez significative. Un élu ne se "commet" pas et la rue est corruptrice. Rester assis sur son banc. Regarder de loin ce qui advient sur les étranges lucarnes en continu et si terriblement retranscrit par Samuel Gontier de Télérama, légiférer pour ceux qui vous ressemblent...

Lui reprocherait-on un abstentionnisme au Sénat qu'on aurait tort. La Dame y est aussi et très effectivement.

https://www.nossenateurs.fr/esther-benbassa

Comme quoi on peut venir de la société civile et avoir un cerveau, ce qui tranche avec certaine majorité....

Ainsi va le monde, où chacun doit rester à une place assignée ... par qui, au fait ? Et quelle légitimité accorder à cette pensée unique ?

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