Il y a la chaleur d'abord. Plus de 30 ° (36° hier et aujourd'hui) depuis plusieurs jours, sans un souffle d'air avec un mercure qui baisse péniblement en milieu de nuit. Je ne tiens pas ces températures là. Elles me laissent atone, sans envie, sans volonté, sinon celle de m'en tenir à des mouvements minimaux pour ne pas me transformer en fontaine ambulante, me condamnent à une vie à bas bruit que j'exècre.
Il y a ensuite ces débats burkinisés, bien commodes pour détourner l'attention du chaland des sujets qui le concernent de près, de ce qui se prépare ou se fait en douce. Choc des mots, poids des photos et l'impreesion pénible que l'on avance pas : le coeur balance entre laïcité de combat, pour reprendre la formule de Marcel Gauchet, et République de combat pour s'en tenir celle de notre adjudant catalan. Vingt cinq ans que ça dure, 25 ans qu'on tourne en rond sous l'oeil consterné de certains, amusé d'autres. Pour moi, je finis par me demander si ce n'est pas la laïcité qui me pose problème. Non que je la récuse, au conraire, mais je ne sais plus comment la comprendre. Jusqu'ici cela me semblait assez simple: j'en tenais pour Jean Baubérot pour qui "la laïcité c’est la liberté imposée aux religions et non la répression des religions. La neutralité et la séparation sont des moyens. Le but, c’est la liberté de conscience". Pour résumer, laisser croire ... ou ne pas croire. Mais quand la République s'en mêle sur fond d'attentats ...je ne sais pas plus définir un islamiste que la laicité. Et des évènements corses récents médiatisés n'importe comment me donnent à craindre qu'on finisse par pousser certain(e)s vers ce que l'on cherche à combattre : le fondamentalisme extrème (et là, je ne vise pas que le religieux).
Accablée encore par cette rentrée littéraire politique, où (à lire certaines "bonnes feuilles") "Monsieur j'ai changé" reprend, en pire, ses vieilles antiennes, et "Monsieur petites blagues" se reproche d'avoir entre autres cyniqueries lié son sort à l'inversion de la courbe du chômage, jamais arrivée (quoiqu'en disent les réultats récents à prendre avec des pincettes). " J'ai eu tort, j'ai pas eu de bol" aurait-il confié. Comme certains l'ont déjà fait remarquer, les chômeurs apprécieront. Ce qui donne "en creux" le degré d'insensibilité sociale du personnage.
Heureusement pour se distraire de tout ça, il y a la musique (celle qui pourrait rassember au passage). Joli documentaire hier sur Arte "Twenty feet from stardom", autour de choristes, noires, nourries au godspel, ferventes, fragiles et volontaires, ayant émergé sur fond de luttes pour les droits civiques. Leurs noms : Lisa Fisher, Darlene Love, Merry Clayton ... entre autres.