L'incendie de Notre Dame m'a ému comme tout le monde. Je suis athé et pourtant dès le plus jeune âge je me suis battu pour que soit conservé les ouvrages du passé comme les églises, édifices qui témoignent du génie humain, du travail passionné de tous ces ouvriers du passé, révélant des œuvres de tant de beauté et d'élégance.
Nous la reconstruirons, nous dit, non sans prétention, le Président, prêchant l'unité nationale à un moment où il est très contesté. Nous l'espérons aussi, bien sûr. Mais je ne peux m'empêcher d'être consterné par la rapidité avec laquelle des fonds sont arrivés en vue de cette reconstruction. En France et de par le monde des êtres humains sont en péril, victimes de guerres, de génocides, mal nourris, mal logés... Je reçois ainsi la correspondance d'Emmaüs qui nous informe sur nombre de cas dramatiques. Où sont ces millions qui pourraient soulager cette misère, satisfaire sans doute maintes revendications sociales ? Les vieilles pierres ne devraient-elles pas passer après ?
Pour ces messieurs-dames il y a des causes nobles, celles des « monuments du patrimoine ». Pour les autres, pour la plèbe, rien. Même pas une attention.