Souillac : les déboires d'un nouveau maire

C'est avec tristesse que nous apprenons l'éviction de Gilles Liébus de sa vice-présidence du Conseil général et en conséquence de sa présidence de l'ADT (Agence de développement touristique du Lot).

Avec tristesse car, quoique opposants résolus au projet de Cité de la mode, il est toujours affligeant d'assister à la disgrâce de l'un de nos concitoyens.

Nous n'entrerons évidemment pas dans la petite polémique politicienne qui transparaît dans le communiqué de presse publié par G. Liébus et dont l'infantilisme (c'est pas moi m'sieur, c'est l'autre) est atterrant. Nous tenterons d'élever un peu le débat sans autre préoccupation que le bien-être de nos concitoyens.

Nous ne pouvons, cependant, manquer de rappeler les nombreux avertissements formulés non seulement par notre association mais aussi par de nombreux élus de la région. Ainsi avons-nous prévenu à plusieurs reprises que parier essentiellement sur le tourisme était une aberration.

Chacun voit bien, aujourd'hui plus que jamais, qu'il n'est pas possible de continuer à développer une activité qui accélère à grande vitesse la détérioration de la planète par le bétonnage des terres, la pollution des rivières, des mers, des montagne et de l'air que nous respirons.

Nous avons à maintes reprises suggéré que le bien-être de la population ne passe pas par la consommation compulsive du luxe, du futile, du tourisme-marchandise mais par la gestion intelligente et raisonnable privilégiant la diversité durable plutôt que le clinquant nécessairement éphémère.

Et nous avons, à maintes reprises, formulé des propositions (que nous tenons d'ailleurs à la disposition du Conseil municipal de Souillac) car nous sommes conscients, contrairement à nombre de « décideurs » et à certains économistes en retard d'un monde que, comme disait Léonardo Boff (Prix Nobel alternatif, 9 décembre 2001) :

Une terre finie peut-elle supporter un projet infini ?

Ce à quoi le grand économiste Kenneth Boulding ajoutait :

Quiconque croit qu'une croissance exponentielle peut durer toujours dans un monde fini est un fou ou... un économiste.

Ce qui, transposé à notre situation locale peut se dire ainsi :

Quiconque croit qu'une croissance exponentielle du tourisme peut durer toujours dans un espace limité est un fou ou... un notable désireux de faire carrière.

Les temps sombres que nous vivons, ce virus dont tous les savants du monde s'accordent maintenant à penser qu'il surgit de la dégradation de la biodiversité sur la planète, ne doivent-ils pas nous inciter, nous tous citoyen(nes)s et élu(es)s à plus de rigueur et, surtout, à plus d'humilité ?

Nous croyons pouvoir faire confiance au nouveau Conseil municipal de Souillac pour qu'il revienne à cette rigueur et à cette nécessaire humilité un instant délaissées. Nous espérons ne pas être détrompés.

Pour signer la pétition : https://www.mesopinions.com/petition/social/contre-projet-village-marques-souillac-defense/63055