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Billet de blog 16 mai 2025

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Donc, habemus papam !

Donc, habemus papam ! Ou plutôt, devrait-on dire : papam habent : ils ont un pape car, en effet, si l'on en croit un certain nombre d'études concordantes plus de la moitié des Français (agnostiques, athées, déiste, libre-penseurs) sont sans religion et ont néanmoins dû subir l'indécent spectacle du habemus papam.

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Donc, habemus papam ! Ou plutôt, devrait-on dire : papam habent : ils ont un pape car, en effet, si l'on en croit un certain nombre d'études concordantes plus de la moitié des Français (agnostiques, athées, déiste, libre-penseurs) sont sans religion et ont néanmoins dû subir l'indécent spectacle du habemus papam.

Spectacle, cela ne peut faire de doute : tout y est la mise en scène grandiose, les acteurs évoluant de manière compassée en vêtures chamarrées, la dramaturgie des fumées et la foule des spectateurs fascinés, éclatant au dénouement, la fumée blanche, en applaudissements frénétiques.

Indécent, évidemment indécent quand cette débauche de richesses accumulées dit célébrer la nudité et la souffrance d'un être cloué sur une croix et coiffé d'une couronne d'épines. Indécent ce spectacle qui met en scène toute la volonté de domination d'une institution où, comme l'écrit le philosophe Byung-Chul Han, « Dans le régime de la souveraineté, ce sont de somptueuses mises en scène du pouvoir qui sont essentielles à la domination. Le spectacle est leur média. La domination se présente dans l'éclat théâtral. Mieux, c'est l'éclat qui la légitime » (Infocratie, puf, p.10)

Volonté de domination présente dans toutes les religions, particulièrement dans la religion catholique sous l'espèce de la « mission », de l'évangélisation imposée au prix du sang. Au prix du sang, en effet, et puisque le nouveau pape eut pour mission évangélisatrice de vivre quelques années au Pérou peut-être n'est-il pas mal venu d'évoquer brièvement la figure de Bartolomé De Las Casas et la Controverse de Valladolid (1550-1551).

Je me garderai bien, n'ayant aucune compétence en la matière de porter un jugement historique sur la controverse pour n'en retenir que la thématique qui pose la question de l'existence ou non « d'esclaves naturels », les deux « débatteurs », Las Casas et Sepúlveda, se référant à Aristote. Je ne retiendrai de l'histoire de la conquête du Nouveau Continent par les Espagnols que la volonté de l'église catholique d'imposer son pouvoir par tous les moyens les plus violents pour Sépúlveda, les plus doux et « compréhensifs » pour Las Casas.

Cette volonté de puissance de l'église catholique est constante jusqu'à nos jours. Elle s'exprime par d'autres moyens que la contrainte des corps mais sait utiliser toutes les possibilités de manipulation des consciences mises à sa disposition par le numérique et le monde spectacularisé pour imposer sa vérité et son Dieu. De quel droit ?

De quel droit cet étalage d'une richesse indécente et vaticane aux yeux de l'immensité des pauvres de ce monde ? Alors ceci écrit par des jeunes libertaires ( ceux qui créèrent le fameux A cerclé) voici plus de soixante ans :

Nous ne sommes pas croyants, mais nous pensons que tous les hommes de Bonne Volonté ont des points communs.

Ne trouvez-vous pas que le luxe dont s'entoure le Pape est une insulte à la misère?

La comparaison entre le dénuement des pauvres gens et la richesse de l'Eglise Catholique ne vous choque-t-elle pas ? 

En toute conscience...

Jeunes Libertaires

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