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C'est très simple : à Souillac, du côté du stade, vous prenez la route du Roc et vous passez la Dordogne sur un pont particulièrement laid (avant le pont il y avait un joli bac, la maison du Passeur, sur la rive, est enfouie sous le lierre) et là si vous levez les yeux vous découvrez le château de Cieurac perché sur sa falaise, dominant la vallée face au Pas du Raysse et au Rocher des Corneilles.
Eh bien, voici qu'un investisseur, comme on dit, un Crésus en tout cas, s'est mis dans la tête de transformer le monument en hôtel... de luxe, ceci bien sûr, et comme d'habitude, avec l'approbation (doit-on dire la complicité?) de quelques élus de la contrée et particulièrement du président de CAUVALDOR (Communauté des communes) qui brandissent une fois de plus les sempiternels arguments : c'est bon pour le tourisme, le commerce, la création d'emplois, etc. et foin de scrupules environnementaux et écologiques, foin de la beauté et de la biodiversité, foin de tout ce qui s'oppose à l'avidité de quelques malandrins.
Seulement dans la région on se souvient du faramineux et absurde projet de « Cité de la mode et du luxe » concocté par le même CAUVALDOR alors «drivé» par Gilles Liébus aujourd'hui (seulement) maire de Souillac après avoir rêvé d'une plus haute destinée. On se souvient que la mobilisation de citoyennes et citoyens s'opposant à l'absurde « Cité du luxe » mit fin à cette aberration non sans laisser aux bons soins des contribuables souillagais un gouffre financier qui n'est toujours pas comblé.
On se souvient également du projet de construction d'un complexe de camping de luxe sur les rives du Lac de Tolerme avec, là encore, la complicité d'élus (de gauche paraît-il …) brandissant, comme devant, le tourisme, le commerce, les emplois, etc. projet abandonné sous la pression combative de citoyennes et citoyens mobilisés pendant des années.
On trouvera ici l'exposé de la situation vue par La Dépêche quant à cette nouvelle mobilisation de citoyennes et citoyens du Lot pour préserver ce qui peut encore l'être et, si d'aventure vous passez sur le pont (laid) de Cieurac ou si, au soleil couchant, vous vous laissez aller dans le courant de la Dordogne entre Cieurac et le Rocher aux Corneilles, levant la tête il vous viendra peut-être à l'esprit que la beauté du monde n'est pas un vain mot et qu'il vaut peut-être de se battre pour préserver ce qu'il en reste.
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