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Billet de blog 22 janvier 2014

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Municipales à Souillac, suite, suite...

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Voici donc la troisième chronique de la campagne électorale à Souillac. Les deux premières sont ici et . Je l’ai intitulée, plus sobrement que les deux précédentes, « municipales à Souillac » car il s’agit de passer maintenant aux choses sérieuses c’est-à-dire à l’analyse des éléments de programmes qui nous sont présentés.

Trois têtes de liste ne font pas trois listes

 Jusqu’ici trois  «  têtes de liste » ont fait l’objet d’articles dans la presse locale (ce qui ne signifie pas que les listes existent pour l’instant répondant aux critères de nombre et de parité : curieuse démarche démocratique, du reste, quand des têtes  autoproclamées composent des listes dont le premier pouvoir et devoir est celui de désigner sa tête ! Passons.)  : Erick Campot (liste Souillac 2020), Michel Sanfourche (Ensemble pour Souillac), Pierre Machemy  (…). Une quatrième liste affirmant son ancrage à gauche a  été évoquée dans un billet de cette même presse. Je ne manquerai pas d’en analyser les propositions le moment venu.

Comparons donc les programmes de ces trois personnalités ou pour le moins ce qu’ils nous en ont dit jusqu’ici : à la question  des raisons de leur candidature, M. Sanfourche répond qu’il a été sollicité par de nombreux Souillagaises et Souillagais. Bon. Mais surtout qu’il est un enfant du pays.

 P. Machemy quant à lui répond : « J’ai la terre de Souillac collée à mes chaussures ». Chacun sait que le fait d’être né là (par hasard) plutôt qu’ailleurs  (non moins par hasard) est un gage de capacité à exercer la fonction de Maire…  Pas de chance pour E. Campot qui n’a pas « la terre collée… ».

A la question de leur légitimité à prétendre à cette magistrature M. Sanfourche insiste sur son passé de rugbyman bénévole (!) ce qui est là encore un gage de capacité évident, mais surtout sur sa carrière de dirigeant d’une entreprise familiale depuis trois générations, ce dont on ne peut que le féliciter.

Des têtes de liste qui ne font ni politique ni idéologie

 Il convient pourtant de s’attarder sur cette déclaration pour remarquer qu’une commune n’est pas une entreprise, n’a même rien à voir avec une entreprise. Car une commune n’a pas pour objectif de produire et de vendre des objets ou des services, autrement dit elle n’est pas une entreprise commerciale. Elle est un lieu de vie au sein duquel  les citoyen(ne)s  s’organisent démocratiquement pour que chacun(e) vive aussi bien que possible. Ce qui ne nécessite pas absolument à sa tête la présence d’un « manager » rompu aux arcanes du négoce aussi fringant et sportif soit-il mais celle d’un groupe de citoyens unis dans leur volonté de servir le bien public.

P. Machemy, pour ce qui le concerne, met en avant sa carrière de médecin et nul ne contestera son dévouement mais on ne sache pas que cela lui confère des aptitudes particulières concernant  la « polis » c’est-à-dire la vie dans la cité, de même que son expérience de conseiller municipal  (tout de même en compagnie d’un maire qui ne cachait pas son appartenance politique à l’un des courants les plus conservateurs), mise également en avant, ne nous dit rien de ses intentions ni de ses capacités quant à la « polis ».

 J’use à nouveau de ce mot à l’origine de notre « politique » désignant « une communauté de citoyens libres et autonomes » et sa manière d’être gouvernée, car nous avons bien noté ce qui est aussi un point commun à nos trois candidats : leur candidature n’est pas une démarche politique ni idéologique. Ils sont des « pragmatiques ».

Trois têtes de liste « touristiques »

Bien entendu chacun sait ce que cette dénégation signifie en période électorale : il s’agit de « ratisser large ». Cependant pour bien montrer que leur démarche n’est ni politique ni idéologique, il serait instructif, pour nous, citoyens du commun, d’entendre leur réponse à la question suivante : sont-ils favorables ou défavorables à la « politique de l’offre » préconisée par le Président de la République dans sa dernière conférence de presse et approuvée par le MEDEF (sachant que sur cette question les militants socialistes eux-mêmes sont pour le moins partagés) ?

Question d’importance  puisqu’elle va conditionner désormais la vie de chacun(e) d’entre nous. On ne comprendrait pas que des candidats éludent la question quoique, évidemment, prendre position c’est, comme on dit, « faire de la politique et de l’idéologie ». Mais ne pas prendre position est une autre manière, à rebours, de « faire de la politique ». Alors ?

On aura noté également que deux candidats mettent en avant leur action dans le « caritatif », le troisième sa « solidarité » envers, particulièrement, les « aînés » (on se demande bien pourquoi les aînés particulièrement) ce qui sont des choix fort respectables mais éminemment politiques. Au point qu’ils ne trompent personne.  

Les mots qui manquent

Enfin autre point commun entre ces trois candidats, leur enthousiasme pour le tourisme et corollairement bien sûr pour la communauté des communes et la communauté des communautés (on se demande si dans cette logique on ne reviendra pas un jour au centralisme napoléonien !).

 Nul ne peut nier l’importance du tourisme dans la région. Mais la question qui me semble pertinente est celle-ci : quel tourisme et au profit de qui ? N’est-ce pas là une question d’importance qui devrait animer le débat tout au long de cette campagne ? 

Dernier point commun, jusqu’à plus informé, aux trois candidats, l’absence dans leurs déclarations d’un mot… et de quelques autres.  Absence qui met en évidence l’identité commune à ces trois candidatures : leur conservatisme.

Cette absence, ce mot, ces mots qui ne sont pas là feront l’objet de ma prochaine chronique.

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