Le texte ci-dessous était originairement destiné à l'excellente "ruraletv" de l'ami Merzouk (que je conseille volontiers même aux "étrangers" du Lot, du Quercy et de la Bouriane), en réponse au texte des "Faucheurs volontaires" avec lesquels, pour une fois, je ne suis pas d'accord. Il sera également publié sur le site du "Collectif citoyen de Souillac".
J’ai toujours été solidaire des « Faucheurs volontaires », mais là, pour ce qui concerne ce texte sur la vaccination, je suis obligé de faire un pas de côté. Je suis vacciné et il me semble (je dis bien « il me semble » car je ne suis sûr de rien, contrairement à bien d’autres) que tout le monde devrait l’être.
Je ne connais rien ni à la biologie, ni à la chimie, ni à la génétique, moins encore à l’épidémiologie ou la virologie. A cet égard, a-t-on bien remarqué comment depuis le début de cette pandémie les spécialistes en épidémiologie se sont multipliés, à l’exemple du président lui-même ?
Comme je ne sais rien de tout ça, je me demande tel un glorieux mais discuté ancêtre : que faire ? Et je tente de m’informer raisonnablement c’est-à-dire en fuyant comme la peste tout dogme quel qu’il soit.
Ainsi quand je lis dans le texte des « Faucheurs » que « ces vaccins ont des constructions génétiques artificielles » je me demande ce qui dansI notre monde n’est pas artificiel. Et quand je lis que nous sommes tous des cobayes, je me dis : sans doute, mais encore ? Et je suis obligé, pour demeurer fidèle au principe de raison, d’aller voir ailleurs, chez des chercheurs qui passent leur vie à décortiquer ces choses-là qui me sont tellement étrangères, ici, par exemple.
Et je me dis que ces hommes et femmes-là ne sont pas toutes et tous soumis, aliénés, à l’idéologie dominante libérale-liberticide ni les jouets inconscients de je ne sais quel mystérieux complot. Je me dis qu’il faut y regarder à deux fois avant de formuler des propos tranchants (il faut toujours, à mon avis, se méfier des objets, des concepts tranchants).
Je me dis que, tout de même, il existe de par le monde une certaine unanimité parmi les scientifiques pour préconiser le vaccin mis à part quelques olibrius du type Raoult dont on sait maintenant qu’il n’était rien d’autre qu’une médiocre graine de dictateur.
Je me dis encore, compte tenu de ce qui précède, que si ma vaccination pouvait contribuer ne serait-ce qu’à sauver une vie humaine, le « jeu en vaut la chandelle ».era
Par ailleurs quand je lis dans leur texte que : Les Faucheurs Volontaires d’OGM respectent les choix de chacun concernant cette vaccination, mais ils dénoncent l’obligation vaccinale, il me semble qu’ils énoncent une proposition oxymorique pour ne pas dire totalement absurde puisque la vaccination ne peut avoir une chance d’être efficace, c’est-à-dire d’éviter des milliers de morts quotidiennes de part le monde que si elle est généralisée.
Mais il est vrai que l’obligation n’est sans doute pas la solution idéale. Mieux vaudrait la sollicitation de la conscience, (et peut-être même de l’objection de conscience) de cette conscience idéale et universelle en mesure de se substituer à la loi qui par essence est impositive.
Car il est vrai que la désobéissance par objection de conscience peut en certaines circonstances se constituer en devoir. Ainsi, ne devrions-nous pas prendre conscience de la destruction de cette Terre (avec une majuscule, au sens de Bruno Latour) et en déduire une attitude de désobéissance par objection de conscience ?
Désobéir aux injonctions publicitaires qui « contraignent » tant d’entre nous à changer de voiture tous les quatre matins parce qu’une nouvelle couleur couvre le tas de ferraille ?
Désobéir en utilisant avec parcimonie le numérique dont la nuisance de l’empreinte carbone n’est plus à démonter, mieux encore se passer de smartphone ou pour le moins ne pas en changer tous les six mois sur l’injonction des publicistes aux ordres des marchands car, on le sait, la pollution produite par ces engins est catastrophique.
Désobéir en refusant de manger des tomates, des concombres et des fraises en plein hiver produits sous des milliers d’hectares de serres en plastiques au prix de l’exploitation, de l’esclavage de femmes et d’hommes venus d’ailleurs, au prix de l’épuisement de la terre et des nappes phréatiques, transportés par des milliers de camions depuis Almería jusqu’en Norvège au prix de l’intensification du gaz à effet de serre.
Désobéir en refusant de prendre l’avion pour aller à l’autre bout du monde chercher un bonheur illusoire... en un mot désobéir à ce monde « technologisé » pour, comme avertissait déjà au dix-neuvième siècle ce précurseur de la désobéissance que fut David Thoreau dans sa cabane au bord du lac Walden, que nous ne soyions pas les outils de nos outils.
Pour que, comme le disent avec raison les « Faucheurs » en conclusion de leur manifeste, nous ne nous laissions pas imposer une soumission au monde artificiel numérique.
Car il y a, en effet, mille raisons de désobéir… avec discernement.