Parfaits inconscients brandissant dans les gradins leurs loupiots d'un ou deux ans, dûment peinturlurés aux couleurs de leur club, ou équipe nationale.
Instances fédérales et internationales autorisant des calendriers démentiels, dans un sport de contacts parfois aussi rudes que les affrontements des MMA... mais ceux-là ne font pas un combat par semaine.
Commentateurs en pâmoison pour un caramel, un arrêt-buffet ou un nettoyage... ces types-là sont réellement des pénibles (pires que les Irlandais dans les rucks), avec leur terminologie asphyxiante. Mais apparemment, c'est ce que demandent nos bons peuples en quête d'un avenir "panem et circenses" rollerballien.
Parallèlement, d'anciens rugbymen et médecins du sport (jamais des dirigeants, bien entendu) alertent sur les séquelles possibles, et avérées, pour la santé physique et mentale de ces gladiateurs des temps nouveaux. A ce titre, certaines bandes-annonces télévisuelles concoctées à leur gloire sont affligeantes de bêtise. Non dans la forme, où on ne peut nier quelques trouvailles stylistiques, mais bien sur le fond...
Car le fond, compte tenu de tous les enjeux lucratifs désormais passés dans nos moeurs néo-libérales, c'est l'exploitation maximale du joueur. Celui qui sort vidé de l'arène... pardon, du terrain... cédant sa place à l'un de ceux qu'on appelle finisseurs et non plus remplaçants, connaîtra ce même surrégime le week end suivant. Et parce qu'il est un athlète de haut niveau, il tiendra encore sa partie. Jusqu'à quand?
Cette répétition des matches est certes un aspect inévitable de la compétition sportive. Mais n'y a-t-il pas de priorité plus souhaitable que d'ajouter sans cesse aux championnats de ceci des mondiaux de cela, ou aux tournois des six des coupes de mes deux?
Comme bien d'autres contributeurs ici, j'aime le rugby et l'ai un peu pratiqué. Mais voir un type comme Anthony Jelonch, véritable force de la nature (et grandi à son contact le plus rugueux), devoir repartir au charbon jusqu'à son 3ème k.o. en 25 minutes, est presque effrayant de déterminisme.
Il manquera peut-être une deuxième fois son Graal, la coupe du monde 2023 en septembre "à la maison", mais assurément on lui trouvera un suppléant déterminé. A mort...