En l'occurrence, il s'agirait plutôt de resatisfaire l'auditorat quasi-historique du... service public. Rien que ça, tâche de grande envergure qui ne se galvaude pas, chère Sibyle V, chère Delphine E, et proût-inversement.
Il suffit d'être un lecteur attentif de Mediapart (qui fait son taf en matière de recherche d'indépendance... c'est à souligner, quels que soient les petits griefs individuels) pour s'en persuader : nous sommes ici légion à nous être biberonnés à France Inter. Et légion et demie à envisager de transporter ailleurs notre appareil auditif plus ou moins afflelouesque.
Mais pour aller où? disait le très droitiste Jean-Pierre Rives, à l'arbitre indéniablement gauchiste qui lui demandait de sortir du terrain, au vu de la sanguinolence de sa personne troisièmelignesque. Bonne question. D'autant qu'à quelques exceptions près, les radios dites libres dans les années 80 nous ont trahis, alors que la moitié de cette décennie de toutes les déceptions n'était pas encore écoulée.
Avant de songer à conquérir de nouveaux publics, stratégie à la noix de jambon de brainstorming dînatoire, peut-être faudrait-il d'abord maintenir un niveau d'exigence. Et convaincre les sceptiques (euphémisme !) que la qualité des programmes n'est pas encore une donnée enfuie avec l'arrivée paramétrée des gestionnaires, en tous secteurs professionnels.
Comme lors d'autres mouvements de contestation sociale dans le passé, des personnels de "la maison ronde" figurent dans les cortèges mobilisés contre cette ixième version ouroboresque de la réforme des retraites. Ils sont généralement des techniciens, et échanger avec eux en dit long sur la courtisanerie crasse des nouveaux petits toutous du pouvoir.
Pas de noms. Chacun de nous a sa liste, constituée de signatures interchangeables parce qu'omniprésentes sur les ondes, analogiques, numériques, satellitaires, mobiles personnelles, et/ou hertziennes (ça existe encore, ce truc?)... Des prés-carrés que la longueur des dents de leurs occupants désherbent mieux qu'une dizaine de troupeaux ovins déterminés, et correctement rétribués.
"En raison de la grève d'une certaine catégorie de personnel blabla, nous ne sommes pas en mesure de nanani-nananère", anônnaient encore il y a peu, de charmantes voix d'hôtesses chargées de mettre du baume au coeur de l'auditeur toxo-macho-gaucho privé de son écoute au chaud du lit.
Tandis qu'aujourd'hui, avec trois bouts de ficelle jaune technologiques, et un bataillon de chroniqueurs avides de notoriété, on fait sans problème la haie d'honneur au 29ème sous-fifre lrémiste du mois, en 30 grantentretiendelamatinale dont un historien-sociologue-philosophe-moissonneur-batteur-lieur... le trente-et-unième, c'est Laurent Berger qui sait se mettre sur son trente-et-un, jusqu'à figurer comme l'actuel détenteur de la clé de notre avenir en commun, selon les échotiers seuxistes.
Mais trêve de passéisme, ne cédons point à l'amertume. Ma thérapie perso : me souvenir des grandes voix de la station pas encore au point rouge à l'époque, mais qui avaient l'art de chauffer à blanc.
Jusqu'à faire exploser le standard, que trois appels et demi (le 4ème renonçant pour cause d'orthodoxie douteuse de sa question) suffisent à saturer en notre époque formidable...