La représentation du « chef » en majesté est une tradition depuis l’aube de l’humanité et fait l’objet des commentaires du peuple ; que ce soit son effigie à sa gloire de profil sur les faces des obélisques, sa sculpture en armure sur l’agora, en gravure sur les monnaies royales, ou en tenue d’apparat sur les tableaux flatteurs depuis les maitres de la renaissance jusqu’à l‘arrivée de la photographie avec le désormais « portrait officiel »
Ce qui n’était qu’une représentation flatteuse pour vanter ses mérites est devenu une opération de communication sur ses intentions, et préparatoire aux difficultés à avenir, décortiquée par les sémiologues professionnels et amateurs qu’on voit fleurir à tous vents.
Ce qui en dit long sur l’évolution de la société, est qu’on ne se contente plus de gloser sur le portrait produit, mais aussi sur les conditions de sa réalisation. Quoi dire désormais sur le « making off » ?. A quand les commentaires sur le logiciel de retouche? Qui plus est, ce portrait sert de support désormais imagé au discours des contradicteurs.
La « société du spectacle » cependant a tellement bougé avec l’arrivée des nouveaux médias et moyens numériques qu’on peut se demander si conserver cette tradition, forcément figée à l’instant T, alors que tout désormais bouge si vite, a toujours un sens ?
Probablement le chef a l’avenir, sera t-il obligé de produire un portait officiel "en continu" comme les nouvelles chaines d’info, suivant l’air du temps pour commenter l'instant.
Ce président, très sensible au « cadre symbolique » (cf le très beau billet de Marielle Billy, clubiste partie vers d’autres aventures) a d’ailleurs cru bon de le diffuser d’abord sur tweeter, signifiant ainsi qu’il s’adresse d’abord aux jeunes, dans leur technologie et pas aux cadres officiels figés des Mairies, qui ne font que se conformer à l'usage, comme on porte une cravate pour symboliser la solennité du moment.