Au CDI, les élèves sont confrontés à différentes activités qui nécessitent leur implication personnelle complète qu’il s’agisse :
- De savoirs-être au sein d’un espace partagé entre différentes classes, générations, usages.
- De connaissances pratiques liées aux outils informatiques ou en rapport avec l’objet livre.
- De connaissances liées à l’acquisition d’une éducation aux médias et à l’information.
Dans ces circonstances le/la maitre·sse des lieux se trouve au cœur de cet accompagnement vers l’autonomie, c’est donc un enjeu important du métier de professeur-documentaliste.
Pour moi cela a été un enjeu de survie professionnelle, repenser l’éducation à l’autonomie m’a permis de retrouver une place dans un CDI, alors que l’établissement ouvrait où tout était à construire, au sens propre comme au figuré.
Cet objectif, dont j’avais négligé l’importance pendant longtemps, m’a permis d’imposer le CDI comme un lieu identifié, et de l’être également. C’est d’autant plus important que dans cet établissement classé REP+, tout et tout le monde était testé en permanence, les relations entre élèves, entre adultes, les relations entre élèves et adultes, mais aussi toutes les pratiques pédagogiques.
J’ai donc mis en place un parcours d’autonomie au croisement du plan travail des Freinet et des ceintures de comportement de la pédagogie institutionnelle.
Chaque ceinture correspond à une activité pédagogique et chaque ceinture acquise permet d’obtenir un droit. Il s’agit de flatter l’intérêt individuel des élèves en leur permettant d’obtenir, non pas des privilèges, mais des droits reposant sur l’établissement d’une confiance mutuelle. En effet, un élève plus autonome est aussi un élève qui aura moins besoin d’aide pour travailler et qui posera également moins de problèmes de comportement. Ainsi, alors que les élèves de collège, et notamment en éducation prioritaire, sont extrêmement sensibles à la question des inégalités, je n’ai jamais subi de remise en question de ces droits acquis. Ainsi et par exemple, les élèves ceintures noires bénéficient d’un « pass VIP », leur permettant l’entrée garantie au CDI même en cas de taux d’occupation dépassés ou bien en cas de séances pédagogiques.
Ainsi, le CDI tend à devenir un lieu de travail (non contesté le plus souvent), un lieu qui vise le maintien de la curiosité intellectuelle et la reconnaissance des élèves par les adultes et entre pairs.
En pratique, tous les élèves de 6e passent leur ceinture blanche au cours d’une séance obligatoire et sont invité·e·s, fortement, à passer leur ceinture jaune au cours du premier trimestre. La machine est lancé et les élèves peuvent avancer à leur rythme. Évidemment, tous les élèves ne poursuivent pas le parcours jusqu’au bout. Le dispositif reste à améliorer en permanence pour continuer de motiver les élèves qui avancent dans leur parcours, mais aussi celleux qui l’ont terminé.
Voilà pourquoi cette année j’ai ajouté un second parcours, dit de confirmation, les élèves peuvent ainsi devenir double ceinture blanche ou verte avec de nouveaux droits à la clé. L’autonomie est en effet un chemin dont l’horizon n’est pas la fin de la scolarité.
autonomie-des-e-le-ves-au-cdi-tableau-ceintureConsultez ici le tableau avec l'ensemble des ceintures
Work in progress.