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La stratégie du choc ne marche plus, c'est leur seule arme, indéfiniment employée, on la connaît. Le plus grand choc et le seul qui vaille d'être vraiment considéré, c'est celui de la nature qui se contorsionne dans son agonie et l'être humain avec, et ça, ça nous impressionne vraiment.
Comme des gamins en faute qui veulent embrouiller les adultes pour échapper aux règles et aux punitions, les malades au pouvoir essaient encore de dissoudre le sens. Enfin libérés de toute contrainte morale, c'est-à-dire du souci de l'autre, de l'interdépendance vitale qui nous relie. Victoire. Sa Majesté des mouches. Mais on voit qui ils sont et rien ne marche, ils ne brouillent aucune piste, ils se prennent les pieds dans leurs médiocres sacs de nœuds, ils dérapent dans leur bave. Ils ne nous anéantissent pas, ils ne désamorcent rien du tout, ils se mettent à dos leurs esclaves tout comme leurs opposants et tous veulent leur disparition, dans un grand éclat nerveux de rire jaune. Ils ne font que montrer, comme d'autres avant eux, qui tous ont perdu et fini dans la débâcle, qu'ils croient encore que lorsque la névrose de «toute puissance» s'appuie sur un pouvoir politique absolu, elle peut tout se permettre, y compris ce qui n'a pas le moindre sens. Y compris ce que leur propre esprit leur déconseille, lorsqu'ils lui laissent un instant les manettes, par effraction. Mais ils s'en gardent.
Oui on est moins forts qu'eux, beaucoup moins forts sur le court terme, c'est sûr, beaucoup trop tremblants et circonspects, peu efficaces, perdant sans cesse du temps à nous poser toutes sortes de questions qui ralentissent nos actes et fragilisent nos certitudes. Mais ces gens qui ne voient pas qui ils sont, aveuglés par l'égotisme et le clanisme à courte vue, sont en fait des malades, gravement atteints, décivilisés et en voie de parfaite déshumanisation. Et on le sait et ça se voit. Des malades qui ignorent qu'ils le sont et qui pour cette raison le resteront.
Et nous savons, car nous nous connaissons un peu, que défendre l'incohérence mentale contre la construction de l'humain, contre ce qu'on appelle le «bon sens» (comme George Orwell parlait de "common decency"), c'est la jouissance diabolique de ceux qui ont perdu pieds, lorsqu'ils accèdent au pouvoir. C'est un moment absolument unique pour eux, le seul où ils croient exister. Juste avant de disparaître. Mais ils ont tous perdu, ils perdront tout.
Docteur Tchang