Ce rhapsode contemporain, cet intarissable guerrier du langage qui toute sa vie a résisté par le souffle des mots à une vision sinistrement «réaliste» et réductrice de l'Histoire des Hommes, est un précieux allié en cette époque sombre. Lorsque la bêtise et la cupidité, déployées à l'échelle du globe, menacent de détruire nos rêves d'humanité, on comprend le rôle vital du poète, qui redonne aux langages la place centrale qui devraient toujours être la leur. Celle d'outils symboliques qui servent à construire des êtres humains dignes de ce beau nom. C'est ce que Dante Sauveur, dit Armand Gatti, n'a cessé de faire tout au long de son existence mouvementée, de la Résistance de sa jeunesse au travail mené avec les «loulous» des banlieues et autres membres ostracisés de notre société.
Une cérémonie à sa mémoire a lieu aujourd'hui vendredi 6 avril à 15h15 au cimetière du Père Lachaise à Paris; ses cendres seront déposées au columbarium, près de celles de Nestor Makhno.
L'Insatiable reprend aujourd'hui un entretien réalisé il y a bientôt dix ans par Samuel Wahl et Nicolas Roméas, au moment où Joachim, le petit fils d'Armand Gatti, venait d'être gravement blessé par un tir de flashball qui lui fit perdre un œil, lors de la défense d'un squat culturel à Montreuil.
Lire ici cet entretien sur le site de L'Insatiable,
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